D’après un article de CNN publié sur CTV News le 24 juin 2025

Le géant du fast-food McDonald’s est devenu la nouvelle cible du mouvement américain de « blackout économique », un effort militant lancé par l’organisation The People’s Union USA pour dénoncer ce qu’elle considère comme les abus des grandes entreprises.

Dirigé par John Schwarz, ce groupe appelle à une semaine complète de boycottage, du mardi 24 au lundi 30 juin. Dans un message publié sur Instagram, Schwarz justifie cette campagne par la nécessité d’« une fiscalité équitable, la fin de l’exploitation des consommateurs, une véritable égalité et une responsabilité accrue des entreprises ». Il ajoute : « C’est une démonstration de force, de solidarité et de changement par le peuple. Qu’ils le ressentent. Qu’ils nous entendent. »

McDonald’s a réagi à CNN en exprimant sa déception face à ce qu’elle qualifie de « fausses affirmations qui déforment [ses] valeurs ». L’entreprise souligne ses engagements envers l’inclusion, l’emploi de 800 000 travailleurs dans ses restaurants, ainsi que les milliards de dollars qu’elle verse chaque année en taxes à tous les niveaux de gouvernement.

Mais cette nouvelle campagne tombe mal pour McDonald’s, qui connaît une baisse de ses ventes depuis deux trimestres consécutifs. Le contexte économique, marqué par l’inflation et l’incertitude, pousse de nombreux clients à limiter leurs dépenses, en particulier dans les classes populaires et moyennes. L’entreprise fait aussi face à des critiques croissantes sur ses prix : depuis 2019, le coût moyen des articles au menu aurait bondi d’environ 40 %, ce que McDonald’s justifie par l’augmentation de ses propres coûts.

Le site web du mouvement The People’s Union USA se décrit comme un collectif de résistance économique prônant la réforme corporative et la reddition de comptes de l’État. Schwarz n’a pas répondu aux demandes de commentaires, mais sa démarche n’est pas nouvelle.

En début d’année, il avait appelé au boycottage d’Amazon, Target et Walmart pour des raisons similaires, notamment liées au recul des politiques de diversité, équité et inclusion (DEI). McDonald’s a justement mis fin à plusieurs de ses objectifs DEI en janvier, cessant par exemple d’exiger de ses fournisseurs qu’ils atteignent certaines cibles en matière de diversité, et renommant son département « diversité » en « Global Inclusion Team » – un changement fréquent depuis la réélection du président Donald Trump, ouvertement opposé à ces politiques.

Malgré la visibilité médiatique de Schwarz, les résultats concrets de ses boycotts restent mitigés. Le boycottage de mars contre Amazon, par exemple, n’a eu aucun effet perceptible sur les finances de l’entreprise, qui a surpassé les attentes du marché ce trimestre-là.

Cependant, d’autres mouvements similaires ont eu un impact réel. Le pasteur Jamal Bryant avait lancé un boycottage de 40 jours contre Target, qui a coïncidé avec une baisse des ventes. L’entreprise elle-même a reconnu que la réaction négative du public à son virage sur les politiques DEI en était en partie responsable.

Reste à voir si le public suivra cette fois l’appel de Schwarz, et si McDonald’s ressentira vraiment l’effet de ce « blackout économique ».