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Le métier d’architecte a définitivement changé ce 10 mai 2025

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Une tribune de Guy Conde-Reis, professeur à l'ULB, architecte et historien de l'architecture

Le métier d'architecte, discipline qui remonte à la nuit des temps, pourrait avoir définitivement mué en ce 10 mai 2025.

La Biennale d'architecture de Venise vient d'ouvrir ses portes (1) ; le commissariat en est assuré par Carlo Ratti, architecte et professeur à Boston et Milan, au CV impressionnant et pourtant une figure qui ne fait pas l'unanimité, du moins aux yeux d'une certaine intelligentsia. Il y a fort à parier que cette Biennale dérangera, non pas le grand-public, mais la profession.

guillement

Que se passe-t-il lorsqu'un algorithme devient capable de générer un projet à partir d'un simple prompt, et qu'une machine le construit ?"

Connu initialement pour son travail autour de la smart city (dont on sait aussi les risques de dérives panoptiques…), Carlo Ratti annonce la couleur dès les premiers pas du visiteur dans l'Arsenale : "Avec l'avancée de l'intelligence artificielle, le rôle de l'architecte est radicalement redéfini. Que se passe-t-il lorsqu'un algorithme devient capable de générer un projet à partir d'un simple prompt, et qu'une machine le construit ?"

guillement

Perché bien au-dessus d'un client malheureusement trop plouc, de l'entrepreneur qui manque d'intelligence, de l'ingénieur si borné, les Anna Wintour de l'architecture pourraient être devenus une espèce en extinction.

L'architecte, longtemps sorte de maestro de la conception spatiale, a toujours détenu un pouvoir : celui du style et du bon goût. Perché bien au-dessus d'un client malheureusement trop plouc, de l'entrepreneur qui manque d'intelligence, de l'ingénieur si borné, les Anna Wintour de l'architecture pourraient être devenus une espèce en extinction. Et avec eux, leur flot de suiveurs, d'éditeurs subsidiés, d'intellectuels et de directeurs d'institutions culturelles au nez retroussé, qui s'accrochent à ces leaders d'opinions comme les évêques courtisent le Pape. Chaque époque à ses propres moralisateurs convaincus de détenir la vérité. Autrefois, on bâtissait des églises au nom de Dieu, aujourd'hui, on pratique la circularité et la décroissance… mais de façon stylée, s'il vous plaît, car l'architecte n'est pas prêt d'abandonner si facilement son privilège.

L'urgence climatique impose la mise en œuvre de réponses pragmatiques

Le problème est que le citoyen s'en fiche des humeurs aristocratiques d'une poignée d'architectes et d'intellectuels stylés. L'urgence climatique impose la mise en œuvre de réponses pragmatiques et efficaces. Fini le temps des utopies et des théories radicales et irréalistes (parfois idéologiquement fort politisées) qui nourrissent de beaux débats entre-soi devant une poignée d'étudiants. Le citoyen veut des solutions.

Dans cette Biennale d'architecture de Venise 2025, Carlo Ratti n'expose presque aucun projet d'architecture. Ce qui y est montré est issu, sans idées prédéfinies, d'un vaste appel à contributions auprès de… chercheurs scientifiques. Si architectes il y a encore (car ce n'est pas toujours le cas, l'intelligence collective ayant largement fait ses preuves), chaque exemple est d'abord lié à une équipe de chercheurs.

guillement

Cette Biennale s'apparente à une immense foire aux inventions.

Alors oui, cette Biennale s'apparente à une immense foire aux inventions. Il y a à boire et à manger. La scénographie est maladroite, les textes à la fois trop nombreux mais trop succincts. Et personne ne doute que tout ce qui y est présenté ne trouvera pas nécessairement un vrai développement ultérieur. Mais, en revanche, rien ne relève de l'utopie ou du manifeste théorique car chaque proposition a été scientifiquement expérimentée et fonctionne sur un plan technique. Cette Biennale est enfin celle de l'espoir.

L'architecte, s'il veut rester utile, doit devenir l'articulateur des solutions scientifiques qui se développent et des besoins des citoyens. La question de la beauté doit découler naturellement de cette dynamique.

Alors pourquoi le progrès fait si peur ?

Le progrès est une caractéristique de la culture européenne. En son nom, le meilleur et le pire ont été commis : on a inventé la médecine mais on a aussi "justifié" la conquête de l'Afrique, de l'Amérique et de l'Asie, l'évangélisation forcée, l'esclavagisme, l'extermination des Juifs et des homosexuels et on a développé à outrance l'industrie et le marketing au point d'avoir dérégulé dramatiquement l'harmonie naturelle de la planète.

guillement

L'architecture peut-elle encore, refermée sur elle-même, se permettre de partir en roue libre sur de délirants "moratoires de la construction" et autres ineptie.

Est-ce la faute au progrès ? Est-ce une raison pour se méfier du progrès scientifique et technologique ? L'architecture peut-elle encore, refermée sur elle-même, se permettre de partir en roue libre sur de délirants "moratoires de la construction" et autres inepties d'un prétendu âge anthropocène apocalyptique, châtiments par lesquels l'homme capitaliste devrait crever d'austérité pour répondre de ses péchés ? Elle doit plutôt se soucier d'accompagner au mieux les vrais progrès scientifiques. L'intelligence artificielle, la robotique, le vaste panel de disciplines qui tourne autour de la biologie – au sujet desquels certains architectes, au sortir de la Biennale, ricanaient sur les réseaux sociaux ! - ne sont pas une question d'humeur et de point de vue. Tout cela existe ! Alors pourquoi l'architecte en tient-il encore si peu compte concrètement dans ses projets ?

Le low tech et le high tech ne doivent ni faire peur, ni même faire rêver. La technologie et la science sont LA solution. Sans tomber à nouveau dans une exploitation outrancière des ressources et une sur-industrialisation qui ne serait bénéfique qu'à court terme, il faut aujourd'hui retrousser les manches, soutenir les progrès de la technologie et développer à nouveau un discours porteur d'optimisme.

Le pavillon belge explorera l'architecture végétale à la 19e Biennale de Venise

Le Pavillon de la Belgique

Le pavillon de la Belgique propose une expérience scientifique qui se déroule sur la durée de la Biennale. Une serre où des plantes subtropicales, adaptées aux hautes températures qui nous attendent, sont reliées à toutes sortes de capteurs dotant chaque plante des moyens de palier elle-même, "intelligemment", à ses propres besoins. L'objectif final est d'aider la plante à réguler naturellement pour nous la température intérieure. Le tout, sous la houlette du paysagiste Bas Smets et du neuroscientifique Stefano Mancuso, est mis en œuvre par la faculté de bio-ingénierie de l'université de Gand. L'exemple parfait d'une intervention rationnelle et fonctionnelle dont on espère qu'elle contribuera, ne serait-ce que d'un petit pas, à la survie de l'espèce humaine.

=>(1) Du 10 mai au 23 novembre 2025

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