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«Le macronisme survivra au président car ce n’est pas lui qui a inventé ce centrisme plastique»

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 un courant centriste, réformiste, techno et européen, qui trouve ses racines dans l’orléanisme et plus tard le saint-simonisme.»

«Le macronisme continuera d’exister sous d’autres formes et d’autres appellations : un courant centriste, réformiste, techno et européen, qui trouve ses racines dans l’orléanisme et plus tard le saint-simonisme.» Edgar Su / REUTERS

FIGAROVOX/TRIBUNE - Tandis que les potentiels candidats du bloc central émergent en amont de 2027, le consultant Michaël Sadoun évoque les débats liés à la pérennité du macronisme. Selon lui, sa seule originalité est d’avoir permis au centre de ne plus préciser son caractère droitier ou gaucher.

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Michaël Sadoun est chroniqueur, consultant et enseignant en communication.


Alors que le deuxième mandat d’Emmanuel Macron, sur fond d’échec des politiques publiques et d’immobilité institutionnelle, semble déjà toucher à sa fin, la question qui est en ce moment sur toutes les lèvres est celle de la survie du macronisme. Difficile de prédire ou non la pérennité d’un mouvement dont on peine depuis 8 ans à cerner les contours. Emmanuel Macron est arrivé en libre-échangiste, il repart en employant régulièrement le mot de «souveraineté» (pourvu qu’elle soit européenne !) ; il est venu en pourfendeur de la dépense publique, et il repart avec le bilan financier le plus désastreux de la Ve République ; il a déboulé comme un rénovateur de la vie politique, et nous nous retrouvons avec François Bayrou premier ministre et un camp politique porté par l’électorat à la plus forte concentration de retraités et de bourgeois des centres-villes.

Où se situe donc le macronisme ? S’il fallait donner quelques constantes idéologiques de ce camp politique central, il faudrait citer la volonté farouche d’une Europe fédérale, ou la croyance que la France peut, par un sursaut économique et une modernisation sociale, esquiver les problèmes migratoires et civilisationnels qui se posent à l’Occident entier ; noter aussi une vague idée du progrès consistant en somme à décorer des figures du passé qui l’incarnent, et à avancer à intervalle régulier sur des «sujets de société» dans le sens du progressisme dominant ; enfin une technicisation de la vie politique, pourtant si souvent portée par des non-techniciens que le président lui-même avait exhortés à être «fiers d’être des amateurs».

Malgré les tentatives de certains pour remettre à la mode le « clivage gauche-droite », on sent que quelque chose dans l’opinion résiste. LR aura peine à refaire du « Sarkozy 2007 » et le PS du « Hollande 2012 »

Michaël Sadoun

En définissant le macronisme ainsi, on sait d’instinct qu’il n’a rien de nouveau : ce social-libéralisme centriste, pro-européen, assez mollasson sur tous les sujets régaliens et haïssant plus que tout le populisme, n’a pas été inventé par Macron. Le macronisme survivra donc car il existe en France depuis bien avant 2016 : c’était Valéry Giscard d’Estaing, Michel Rocard, Jacques Attali, Jacques Delors, Dominique Strauss-Kahn (dont Benjamin Griveaux comme Ismaël Emelien venaient), Alain Juppé. Si le macronisme a d’ailleurs bien une particularité et un mérite politique par rapport à ses prédécesseurs, c’est celui d’avoir clarifié enfin la vie politique française en assumant l’alliance objective d’un centre gauche et d’un centre droit d’accord sur à peu près tous les sujets et faisant jusque-là mine de s’écharper violemment sur le placement de la virgule dans les taux d’imposition.

On peut noter que malgré les tentatives de certains pour remettre à la mode le «clivage gauche-droite», si confortable pour les centristes qui veulent incarner une tendance politique sans jamais en assumer les mesures les plus importantes, on sent malgré tout que quelque chose dans l’opinion résiste. LR aura peine à refaire du «Sarkozy 2007» et le PS du «Hollande 2012» : Emmanuel Macron a démontré que pour la gauche comme pour la droite, des changements radicaux de politique publique impliquaient de rompre au moins partiellement avec la doxa du «bloc élitaire» dont parle Jérôme Sainte-Marie.

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Bien sûr, le macronisme aura du mal à trouver une incarnation aussi parfaite que le président de la République, dont il faut souligner les immenses qualités politiques, le parcours exceptionnel et la personnalité convaincante : Gabriel Attal ne lui arrive pas à la cheville, et Édouard Philippe semble plus sincère mais moins flamboyant. Mais au-delà des querelles concernant l’incarnation de ce mouvement subsiste une sociologie solide et dynamique du macronisme : celle des boomers retraités, des cadres – encore que ceux-ci basculent à droite –, des centres-villes. Ils demandent des politiques réformistes de modernisation de l’économie, la protection des retraites et se droitisent timidement – trop timidement – sur les sujets liés à l’éducation, à la sécurité ou à l’immigration.

Le macronisme continuera d’exister sous d’autres formes et d’autres appellations : un courant centriste, réformiste, techno et européen, qui trouve ses racines dans l’orléanisme et plus tard le saint-simonisme. Le macronisme survivra pour l’excellente raison que ce n’est pas Emmanuel Macron qui l’a inventé.

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