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Je vous fait part d’un chapitre de ma vie qui devint mon entrée officielle dans le milieu culturel professionnel, alors que je n’avais que 20 ans, quelques mois seulement avant que je ne publie mon premier recueil de poésie “Avant-propos d’un prince fou”. Je composais des poèmes depuis déjà deux ans avec le but très clair de publier un livre. Alors que je consultais le journal, je vis une annonce du Regroupement des auteurs-éditeurs autonomes (RAEA) qui organisait des activités littéraires à l’occasion du Festival national du livre, du 23 au 30 avril 1983. Je me présentai donc un soir au café Le Toucan, sur la rue Sainte-Catherine à Montréal, où je fis la rencontre de Jean-François Giroux, Paule Tourigny, Agathe Génois, Jean Lefebvre, ainsi que Jeanne Gagnon qui était la présidente de l’organisation à ce moment. Ce fut un tournant décisif dans ma vie. À partir de ce moment, j’entamais une carrière artistique qui n’allait plus m’abandonner. Peu de temps après cette rencontre, je devins un membre du conseil d’administration du RAEA et je pris en charge la conception et la réalisation de l’émission télévisée “Écriture d’ici” sur la chaîne Vidéotron. C’est aussi grâce au RAEA que j’ai connu la galerie d’art Frère Jérôme et son directeur, Pierre Corbin.
Cette organisation fut enregistrée sous l’appellation de Regroupement des auteurs éditeurs et artisans d’Amérique (RAEA). Quelques mois plus tard, les mots « artisans » et « Amérique » furent retirés. D’une part parce que le second ne cadrait pas du tout avec la réalité du système de distribution. Comme l’expliquait Jeanne Gagnon, à partir de là et jusqu’à la fin, son identité sera celle du Regroupement des auteurs-éditeurs autonomes. Depuis sa création en mai 1980, le RAEA a établi un secrétariat permanent et un petit réseau de distribution en librairie. Cet organisme voulait être un lieu de rencontre pour auteurs et petits éditeurs, en même temps que source d’information. Ses objectifs se lisaient ainsi :
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- faire la promotion des ouvrages des auteurs-éditeurs;
- fabriquer un catalogue des ouvrages disponibles;
- établir un réseau d’animation dans les collèges, les universités et les festivals;
- distribuer des ouvrages dans les points de vente appropriés;
- participer à l’établissement d’une librairie;
- éditer.
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➧ Guy Boulianne était le concepteur et le réalisateur de l’émission « Écriture d’ici » pour le compte du RAEA (1983-1985).
Régis Tremblay écrivait le 17 novembre 1982 dans le quotidien Le soleil : « Le RAEA ! Un sigle de plus, mon cher Orwell (voir et lire le roman “1984″). Le RAEA. c’est le Regroupement des auteurs-éditeurs-autonomes, autrement dit, ceux qui font tout eux-mêmes, et qui n’ont jamais été aussi bien servis. En un mot, c’est l’auto-édition. Ce nouvel organisme vient de se donner un conseil d’administration, dont la présidente est Jeanne Gagnon. À la vice-présidence, on trouve Jacqueline Dugas, à la trésorerie, Michel Pirro, aux archives, Paule Toungny, à la correspondance, Agathe Génois. De plus, il y a deux conseillers : Jacques Renaud et Serge Bourque. Par ailleurs, la RAEA publie le deuxième numéro de son feuillet “L’iris”, qui nous annonce que les auteurs-éditeurs autonomes auront leur stand au Salon du livre de Montréal. »
Pour sa part, Jeanne Gagnon écrivait dans son document “L’aventure du Regroupement des Auteurs-Éditeurs Autonomes”, publié dans la revue Moebius en 1989 :

En faisant ce retour sur le déroulement des événements qui ont jalonné le parcours du RAEA, force nous est de constater que, toujours, le collectif tenta de poursuivre une démarche le rattachant aux institutions littéraires. Cependant sa marginalité le tint, jusqu’à la fin, dans l’ostracisme. Évidemment nous aurions aimé plus de sympathie des milieux littéraires. Plus de réflexion de la part des critiques indépendants de chapelles. Nous étions vus comme « le monstre de la famille ». Généralement un monstre accepte assez facilement le silence et l’ombre. Mais ce n’était pas le cas du RAEA. Les affrontements auront été de l’ordre de la lutte de classes dont fait état Finkielkraut dans La défaite de la pensée. Ce qui nous renvoie à la citation de Pierre Bourdieu dont il s’approprie l’image :
« La définition de l’art est un enjeu de lutte entre les classes et si tel texte est sacralisé et offert à l’étude, c’est parce qu’à travers lui le groupe dominant prescrit sa vision du monde à l’ensemble social. Il y a de la violence au fondement de toute valorisation. » (La distinction, critique sociale du jugement, Éditions de Minuit, 1979, p.50)
Le Regroupement des auteurs-éditeurs autonomes (RAEA) a décidé de cesser ses activités en 1987 et, par le fait même, la publication de sa revue “La Bascule”. Michel Pirro, le président du RAEA à cette époque, expliquait dans le dernier numéro de la revue les raisons de la dissolution : un manque de fonds, un manque d’énergies humaines et, disait-il, « un état de non-réceptivité de la part des médias, donc de la société en général ». Le journaliste Jean Royer posait alors cette question dans Le Devoir : « Les autres médias sont-ils la cause de la mort d’un groupe de pression ou d’un média ? Sans doute était-il héroïque de tenter de rassembler des auteurs-éditeurs justement « autonomes ». D’autre part, on ne peut nier l’avantage de services techniques et syndicaux qu’aurait pu leur procurer le RAEA. »
Notons que le dernier numéro de La Bascule, dirigé par Pierre Lacasse, faisait le point sur le sujet. « La création et l’autogestion peuvent-elles faire bon ménage ? », demandait Jeanne Gagnon, présidente de La Bascule, dans un texte qui voulait « démystifier » l’édition. ◼
Le risque de l’auteur-éditeur, par Jeanne Gagnon
➦ Publié dans Le Devoir, le 16 avril 1983, page 34
Qui peut mieux que l’auteur-éditeur parler de l’expérience du livre ? N’est-il pas celui qui a refusé de laisser sanctionner sa démarche par le refus d’un ou des éditeurs ? N’est-il pas celui qui en viendra même parfois à choisir d’une façon définitive la démarche d’auto-édition ?
Plusieurs auteurs célèbres à travers le monde, comme Marcel Proust et André Gide, sont d’abord passés par l’auto-édition. D’autres l’ont fait plus près de nous, comme Gilbert Langevin et Michel Garneau. C’est donc en passant outre au jugement sélectif d’une certaine intelligentsia que ces écrivains ont pu s’affirmer mais également nous faire bénéficier du produit de leur création.
L’auteur-éditeur est quelqu’un qui parle du livre dans l’expérience vécue. Pour lui, le livre et son contenu sont ce produit non seulement d’incubations alchimiques dont il a fait les frais dans la création, mais aussi ce produit d’autres frais, comme ceux du coût de production. À ces sommes investies, s’ajoute le temps de l’auteur pour l’achèvement technique du produit.
Tout peut sembler devoir prendre fin avec l’arrivée du livre, prêt à déposer chez les libraires. Mais encore faut-il qu’il y soit déposé…
Être auteur-éditeur demande un certain courage. Si le danger d’être son propre juge existe, il y a aussi un autre versant, l’accroissement d’une certaine responsabilité dans ce jugement à porter sur soi. Même en admettant que la démarche permette une grande liberté, celle d’être d’abord en deçà du ou des refus, elle porte pourtant cette grande responsabilité de « se choisir » dans le texte à rendre public et se choisir reste à mon sens une épreuve de conscience. Qui donc pourrait mieux que l’auteur-éditeur parler de l’expérience du livre ? N’est-il pas celui qui doit faire la sélection et la correction des textes sur les plans littéraire et grammatical ? N’est-il pas celui qui devra décider de la mise en page, du choix du caractère, de la disposition des lignes et paragraphes, du choix du papier, du format du livre et aussi de la couverture ? Toutes ces étapes lui demandent de porter un jugement d’administrateur : en plus de faire un choix de contenu, il doit décider de la valeur marchande, de l’investissement en papier, ou encore du support aux textes (planches ou dessins) etc.
C’est ainsi que chaque auteur-éditeur en arrive à l’étape de la distribution. Il doit alors faire face à un marché saturé, et les difficultés sont nombreuses dans les milieux de transaction du livre.
Sans perdre son autonomie, il peut choisir d’adhérer au Regroupement des auteurs-éditeurs autonomes, aussi appelé RAEA. Cet organisme a été fondé en 1980 par Jacques Renaud, Sylvain Campeau et Lise Désy pour pallier aux difficultés de distribution vécues par ces marginaux. En octobre 1982, le RAEA se donnait un nouveau conseil d’administration. Depuis, il met l’accent sur le développement des services, avec la participation des auteurs-éditeurs et des personnes ressources, mais aussi sur une distribution de plus en plus organisée. En adhérant à ce collectif, l’auteur-éditeur reconnaît que la société ne peut répondre de façon particulière à chacun, et qu’elle comble dès lors les besoins individuels par le biais de structures fonctionnelles. Un grand nombre de libraires acceptent de transiger avec l’auteur-éditeur, mais l’on sent bien que pour eux, cet individu dérange l’ordre du système.
En adhérant au RAEA l’auteur-éditeur ne perd rien de son autonomie et gagne des services qu’à lui seul il ne peut se paver. Ainsi peut-il (en plus de sa promotion personnelle) bénéficier du service de promotion de l’organisme par le biais d’émissions télédiffusées (Écriture d’ici), ou par le catalogue des titres du RAEA. Il peut également profiter de la tribune des récitals de poésie chaque deuxième mardi du mois, et se faire connaître également lors d’activités culturelles comme les Festivals ou Salons du Livre se tenant ici et là en cours d’année. Il a de plus l’occasion de s’exprimer dans la tribune du bulletin L’Iris.
Venir au RAEA est donc pour lui briser une forme d’isolement, profiter des services du collectif, s’affirmer dans la participation que demande le développement des services, mais surtout bénéficier d’une distribution organisée.
C’est aussi dans une certaine mesure, lorsque cette démarche de l’auteur-éditeur est liée à la participation de l’évolution du RAEA, une reconnaissance de son égo social à travers le collectif, et en même temps un témoignage de sa foi personnelle dans une structure de diffusion de la création. ◼





➽ Une critique de mon recueil de poésie “Avant-propos d’un prince fou”, par Marcel Nadeau
➦ Publiée dans la revue La Bascule en 1984
Une première œuvre, mais certes pas la dernière si l’on en croit
La terre qui fait bondir
Ses meilleurs fruits,
LE RENARD QUI SORT DE SON GÎTE
Car l’Avant-propos d’un prince fou de Guy Boulianne est chargé d’invitations, de mirages et de maintes voluptés. A propos de ce jeune poète (20 ans), Bernard Tanguay d’écrire :
« Ses poèmes reflètent, dans un premier temps, sa prise de possession du monde qui l’entoure. Puis phénomène d’osmose, il recrée ce monde dans un symbolisme subtil, visionnaire. Symbolisme fait de correspondances où les sons et les couleurs se heurtent faisant naître une musique qui trahit la passion, la révolte, la douceur. »
Commentaire on ne peut plus éloquent pour décrire la quête de ce nouveau « prince ». L’écriture est effectivement souventes fois relevée, harmonieuse, évocatrice d’une réelle vie intérieure :
Chapiteau qui recouvre
La terre mouillée
Chapiteau qui recouvre,
Bientôt,
Le passé d’un futur
C’est le cirque qui,
En ville,
Arrive
Cirque antique,
Demain,
Sèmera la joie
Sèmera des cœurs
Sèmera des sourires.
Cirque antique,
Le passé d’un futur
Et le souvenir d’un passé
Mais il faut le souligner, cette poésie de Guy Boulianne ne concerne pas que la vertu, la sage impatience, le lyrisme classique. Ce « prince damné de maintes voluptés » pourra vous conduire sur les chemins escarpés, périlleux, de la dénonciation.
Mais le tout se déroule dans le mouvement, le rythme, l’ensorcellement. Tout, ici, fait appel à l’aération, à la danse, à l’ivresse, à la joie de vivre, au rejet de l’orgueil et des perfidies.
Les reptiles envahiront la terre,
Les crapauds mangeront nos cervelles
Et les vautours danseront
Sur nos charognes
Allumez le feu, GYPSIES !
Célébrez dans la forêt
La mort du poète.
Allumez le feu et
Dansez dans l’ivresse, épousez vos femmes
C’est la Bohème, pays de l’oisiveté
L’Avant-propos d’un prince fou réserve bien d’autres surprises. Même le philosophe a pu s’y exprimer :
Je suis bien
Quand je rêve
Mais je suis mal
Quand je vis
De toute façon
Je suis mort
Au jour où je suis né
C’est donc plutôt dans l’impatience qu’il nous faudra attendre le Propos même de ce « Prince fou » qui vient de nous être révélé. ◼
Article de MARCEL NADEAU
Revue La Bascule (RAEA) – 1984
SOURCES ET RÉFÉRENCES :
- Jeanne Gagnon : « L’aventure du Regroupement des Auteurs-Éditeurs Autonomes ». Moebius, numéro 42, automne 1989, p. 113–130. Droits d’auteur © Éditions Triptyque, 1989. [PDF]
- Andrée Fortin : « Un manifeste de l’auto-édition ». Possibles, 1981, Volume 6, numéro 1, page 171.
- Réginald Martel : « Les activités du 3e Festival national du livre ». La Presse, 11 mai 1981, Cahier A, page 10.
- Réginald Martel : « « Livre d’ici », un nouveau mensuel ». La Presse, 8 novembre 1982, B. Vivre aujourd’hui, page 6.
- Régis Tremblay : « L’édition électronique, l’auto-édition et le reste ». Le Soleil, 17 novembre 1982, Cahier H, page 5.
- Réginald Martel : « Dans l’Outaouais. Un salon du livre dynamique ». La Presse, 28 février 1983, Cahier A, page 12.
- Jeanne Gagnon : « Le risque de l’auteur-éditeur ». Le Devoir, 16 avril 1983, page 34.
- Réginald Martel : « Festival national du livre. Des activités de l’édition parallèle ». La Presse, 18 avril 1983, B. Vivre aujourd’hui, page 4.
- Culture et société : « La vie littéraire ». Le Devoir, samedi le 10 septembre 1983, page 18.
- Culture et société : « La vie littéraire ». Le Devoir, samedi le 17 septembre 1983, page 18.
- Le Salon du livre : « Liste des activités ». La Presse, 16 novembre 1985, page 11.
- Réginald Martel : « Au colloque de l’Académie. Québec et la francophonie ». La Presse, 29 septembre 1986, B. Informations nationales, page 4.
- Jean Royer : « Le Devoir culturel. La vie littéraire ». Le Devoir, 21 février 1987, Cahier B, page 2.
- Benjamin Forget et Karolann St-Amand : « Sous la presse parallèle, les zines ». Regards sur les scènes du zine et de l’édition alternative. Nouveaux Cahiers de recherche — 12. Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture au Québec (CRILCQ), Octobre 2023, page 41.
➽ Création d’un logo pour me représenter
Je profite de cet article pour vous faire part que j’ai créé un logo pour me représenter sur les différentes plateformes. Il y a très longtemps, vers l’âge de 17 ans, j’avais créé un logo avec mes initiales. À l’origine, ce logo était circulaire pour adopter plus tard une forme carrée traversée d’une croix oblique blanche. Les deux lignes transversales laissaient paraître les initiales de mon nom, mais de façon quelque peu subliminale.
Il faut dire que plus jeune, j’ai fait des études secondaires en imprimerie à la Polyvalente Louis-Riel, ainsi que des études en graphisme au Collège Ahuntsic, à Montréal. Je ne prétends pas que c’est cela qui fait que ma création soit réussie ou non. En fait, je n’ai jamais été pleinement satisfait de ce logo. Par contre, je ne l’ai jamais réellement mis de côté, ni oublié.
Or, il y a quelques jours, j’ai décidé d’y revenir en lui donnant un certain style. Le logo a repris sa forme circulaire et je lui ai ajouté quelques variantes que vous pouvez voir ci-contre. Éventuellement, je ferai fabriquer un grand tampon personnalisé avec manche en bois d’une dimension de 4 po x 4 po (102 mm x 102 mm). Celui-ci me servira à authentifier mes tableaux sur leurs revers. ◼





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20 juin 2025
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13037710cookie-checkLe jour où je devins conseiller au Regroupement des Auteurs-Éditeurs Autonomes et réalisateur de l’émission télévisée “Écriture d’ici”, en 1983