Le premier ministre de la Colombie-Britannique a rencontré des représentants d’industries minières au Japon à l’issue de son deuxième jour d'une mission commerciale en Asie visant à diversifier les marchés de la province.

David Eby, qui se déplace avec la ministre de l'Agriculture et plusieurs entrepreneurs, a déclaré que les compagnies minières rencontrées à Tokyo et à Osaka mettent de l’avant la collaboration avec les Premières Nations.

« Ce sont les entreprises qui ont souligné leur engagement à travailler avec les communautés autochtones. »

Les Japonais souhaitent aussi comprendre comment accélérer l'octroi de permis d'exploitation, notamment pour accéder aux minéraux critiques.

[Ces compagnies] veulent savoir comment nous pouvons les aider à identifier d'autres opportunités dans la province , a poursuivi David Eby tout en affirmant que le Bureau des minéraux critiques les soutiendra.

Il a notamment rencontré Nippon Steel, qui investit dans la société Elk Valley Resources à Sparwood, à la frontière de l’Alberta. Il a aussi rencontré des représentants de Sumitomo Metal Mining, qui a des investissements dans le projet Baptiste Nickel en Colombie-Britannique, près de Fort St. James.

J'ai été agréablement surpris, lors des réunions, du niveau de connaissance qu'ils ont déjà de ce qui se passe en Colombie-Britannique, en particulier certains de nos projets de nickel.

À cet effet, Michel Turenne, le PDG de FPX Nickel, une société minière de nickel basée à Vancouver, se réjouit de cette mission en Asie. Sa compagnie a déjà des liens solides avec le Japon.

Nous avons un partenariat avec une filiale de Toyota qui travaille sur la fabrication des batteries pour les voitures électriques dans lesquelles le nickel joue un rôle important , note-t-il.

Le gaz naturel liquéfié convoité

Les minerais ne sont pas les seuls à retenir l’attention au Japon.

En raison de son ambition de décarboner son économie, le pays souhaite utiliser plus de gaz naturel liquéfié (GNL) comme « un combustible de transition important », a avancé le premier ministre : Ils considèrent le projet LG Canada comme étant un élément important de leur stratégie générale.

Cependant, cette demande en GNL ne justifie pas la construction de nouveaux oléoducs, a dit David Eby, contre les souhaits de ses homologues albertains et ontariens.

« Nous avons déjà l'oléoduc Trans Mountain [...] qui n'est pas utilisé au maximum de sa capacité », a-t-il affirmé.

Il a ajouté que les Japonais ne veulent pas de pétrole lourd. Il est aussi resté immuable sur sa position contre la levée du moratoire sur la navigation des pétroliers dans les eaux de la Colombie-Britannique.

Un pétrolier quitte le port de Vancouver

Photo : La Presse canadienne / JONATHAN HAYWARD

Margareta Dovgal, directrice de Resource Works, une organisation qui promeut le développement des ressources naturelles de la Colombie-Britannique, salue cette mission économique.

Elle croit cependant que le Canada a trop longtemps tardé avant de diversifier ses partenaires économiques.

« Le fait que le gaz naturel liquéfié canadien soit disponible à un prix abordable est vraiment essentiel pour ces économies », croit-elle.

Cela fait partie de notre contribution à la transition mondiale contre les changements climatiques, mais c'est aussi très important pour l'économie de la Colombie-Britannique..

Selon LNG Canada, l’objectif est d’exporter la première cargaison de gaz naturel liquéfiéen milieu d’année 2025.

Mais la demande japonaise de GNL devrait diminuer d’ici 2030, selon l’Institut de l’économie de l’énergie et l’analyse financière (IEEFA).

Une tentative de « diversion »

Pour sa part, le Parti conservateur de la Colombie-Britannique estime que cette tournée économique en Asie est une tentative de diversion du déficit accumulé par la province.

Ce dernier s’élève à presque 11 milliards de dollars, selon le dernier budget déposé par la ministre des Finances.

En 2019, le gouvernement de John Horgan a fermé 13 bureaux commerciaux indépendants en Chine, au Japon, en Inde, en Corée du Sud, aux Philippines, en Indonésie et à Singapour, rappellent les conservateurs dans un communiqué de presse. Le parti d’opposition exige la réouverture de ces bureaux.

La mission commerciale sera en Malaisie du 5 au 7 juin et en Corée du Sud du 8 au 10 juin.