ArcelorMittal annonce son intention d’investir 1,2 milliard d’euros pour construire un four électrique sur son site de Dunkerque. Alors qu’il est en pleine tourmente après avoir dévoilé son intention de supprimer 600 postes en France, le géant de l’acier montre ainsi son attachement à la pérennité des sites français. «Nous produisons là où se situent nos consommateurs, explique Alain Le Grix, le président d’ArcelorMittal en France. Avec 470 millions d’habitants, nous sommes positifs sur l’Europe». Le message est important, alors que certains s’inquiétaient d’un possible abandon des sites français de production d’acier.

Cette confiance n’empêche pas le groupe de souffrir actuellement. Les suppressions d’emplois doivent permettre d’y faire face. Le patron en France du géant de l’acier souligne, surtout, être «plus positif qu’il y a deux ou trois mois». «Le plan acier présenté par la Commission européenne montre que les autorités sont conscientes de nos difficultés», poursuite Alain Le Grix. Le but de ce plan est de contingenter les importations chinoises d’acier et de rendre plus efficient la taxe carbone aux frontières de l’Europe.

«Nous attendons la mise en place concrète de ces mesures, sans doute après l’été, pour lancer définitivement notre investissement», précise encore le dirigeant. Ce four électrique, qui pourrait être opérationnel en 2028, représentera 2 millions de tonnes d’acier par an. Ce four fait partie d’un plan «décarbonation» plus vaste qu’ArcelorMittal avait mis en stand-by à la fin de l’année dernière. Ce plan comprenait deux fours électriques et la mise en place du procédé DRI, qui permet de se passer de charbon, remplacé par du gaz ou de l’hydrogène. L’intégralité de ce plan n’est pas abandonnée, mais reste toujours très incertaine. «Il n’y a pas, aujourd’hui, de modèle économique pour le DRI», reconnaît Alain Le Grix.