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Le pédagogue et militant de longue date Robert Cormier, qui a notamment aidé à établir le système d’éducation de langue française à Terre-Neuve-et-Labrador, s’inquiète pour l’avenir du français dans la péninsule de Port-au-Port, dans l’ouest de l’île.
La population continue à diminuer. Le nombre d’élèves dans nos écoles continue à diminuer aussi, affirme-t-il, en marge d’une cérémonie au campus Grenfell de l’Université Memorial, qui lui a décerné un doctorat honorifique jeudi.
La plupart des enfants qui vont dans nos écoles dans la péninsule ne parlent pas français avant de venir à l’école, alors ça devient une langue seconde. Est-ce que ces gens-là vont transmettre cette langue à leurs enfants? Je ne sais pas, se désole celui qui a travaillé comme enseignant et directeur d’école dans la péninsule communément appelé le berceau de la francophonie terre-neuvienne.
Résident de Cap Saint-Georges, Robert Cormier a milité pendant des décennies pour que l’éducation en français soit offerte à Port-au-Port. Grâce à ses efforts, un premier programme d’immersion française a été établi dans la région en 1975, où l'enseignement se faisait uniquement en anglais malgré la population majoritairement francophone.
Le membre fondateur de plusieurs organismes francophones a ensuite œuvré pour que des écoles françaises, gérées par la communauté francophone, soient construites. Il existe actuellement deux écoles de langue française dans la péninsule : l’école Sainte-Anne et l’école Notre-Dame-du-Cap.
Il faut de l’industrie, il faut du travail, une manière d’offrir des emplois aux jeunes pour qu’ils puissent rester dans la communauté, parce qu’à ce moment-ci, l’exode continue. Les gens partent et quand ils partent, on les perd.
Pour les enseignants qui travaillent dans les écoles, pour les jeunes qui travaillent dans les organismes communautaires, eux, ils sont fiers de la langue, mais ça prend une manière de gagner sa vie dans sa langue pour avoir cette fierté et pouvoir la garder, poursuit-il.
Reconnaissance du travail de générations de francophones
Robert Cormier avait les larmes aux yeux lorsqu’il acceptait jeudi son doctorat honorifique devant sa fille, Candy, et les présidents de la Fédération des francophones de Terre-Neuve-et-Labrador et de l’Association régionale de la côte ouest.
Il s'est dit ému et a affirmé que le doctorat honorifique reconnaissait son travail, mais aussi les efforts de générations de francophones pour préserver leur langue et leur culture. Ça prend toute une équipe pour lutter pour une cause, a-t-il souligné.

Robert Cormier lance un appel à la mobilisation pour contrer l'exode des jeunes dans la péninsule de Port au Port, à Terre-Neuve-et-Labrador. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Patrick Butler
Ce doctorat honoris causa est amplement mérité tant l'engagement d'une vie du Dr Robert Cormier a contribué à la survie et au développement de nos communautés francophones et acadiennes de Terre-Neuve-et-Labrador, affirme Tony Cornect, président de la Fédération des francophones de Terre-Neuve et du Labrador, dans une déclaration écrite.
Il nous reste encore beaucoup à faire pour notre développement communautaire, mais l'implication de personnalités telles que la sienne, surtout dans une période où il y avait beaucoup moins de ressources disponibles et de droits linguistiques aussi clairement établis, auront pavées la voie pour les générations suivantes.