Avec un déficit de 900 000 dollars suite aux retraits de commanditaires et la hausses de coûts, le festival de la Fierté à Toronto s’attend à réduire son ampleur pour l’année prochaine.

Ce manque à gagner, malgré un soutien renforcé de la Ville de Toronto, pose la question de l’avenir de l’événement, ainsi que de sa réputation et à son statut.

Le directeur exécutif Kojo Modeste attribue le retrait des entreprises à la réaction négative envers les initiatives de diversité, d’équité et d’inclusion aux États-Unis, sous l’effet de l’administration du président Donald Trump.

Des festivités habituelles pour 2025

Les festivités pour cette année resteront néanmoins similaires aux années précédentes. Certains organisateurs de la communauté LGBTQ+ estiment cependant que la perte de financement d’entreprises par Fierté Toronto porte tout de même atteinte à l’esprit des célébrations publiques.

Google, Nissan, Home Depot et Clorox font partie des entreprises qui ont décidé de ne pas contribuer financièrement cette année. Google a toutefois précisé que ses employés participeront toujours à la parade de la Fierté, le 29 juin. Nissan Canada et Clorox ont déclaré continuer à soutenir les initiatives en faveur de la diversité et de l’inclusion.

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Le défilé de la Fierté de Toronto a perdu plusieurs commanditaires pour cette édition 2025.

Photo : La Presse canadienne / Chris Young

Home Depot Canada, pour sa part, a affirmé qu’elle réévalue continuellement ses dons aux organismes à but non lucratif, et qu’elle a décidé de ne pas contribuer à l'événement de cette année.

Elles n’ont jamais vraiment été avec nous

Ces entreprises qui se retirent montrent simplement qu’elles n’ont jamais vraiment été avec nous , réagit un drag king, qui performe sur le nom de nom de Kr─ôme Inakuchi.

Selon lui, un festival plus modeste ne devrait pas être vu comme une menace, mais plutôt comme une incitation à renforcer la solidarité au sein de la communauté LGBTQ+.

Nous demandons depuis un moment que Fierté Toronto se désengage de certaines entreprises qui ne soutiennent pas les personnes queers dans le monde, y compris en Palestine

Toutes les organisations queers ne rencontrent pas les mêmes difficultés financières que Fierté Toronto. L'ampleur prise par l'organisation rend parfois les choses plus compliquées point George Pratt, président de l’association des commerçants du quartier Church-Wellesley (BIA).

Je pense que l’organisation a beaucoup grandi, et le budget aussi, au point qu’on se rend compte que ça devient pratiquement ingérable. Et je pense qu’on en est là, estime-t-il

Un festival aux racines communautaires

Si Fierté Toronto organise certains des plus grands événements, ce n’est pas le seul groupe à l’origine des célébrations de la Fierté. Le quartier Church-Wellesley — communément appelé The Village — est un quartier dynamique du centre-ville de Toronto historiquement lié à la communauté LGBTQ+ de la ville.

Le quartier du Village à Toronto est le cœur des festivités du mois de la Fierté à Toronto.

Photo : CBC / John Rieti

Cette année, il accueillera les célébrations de la Fierté le week-end précédant les événements principaux de Fierté Toronto, sous le nom de Village Fest. Je ne pense pas qu’on verra un impact immédiat cette année, car depuis des années, les gens affluent sur la rue Church avant et après la parade, et c’est généralement un moment merveilleux pour tout le monde , anticipe M. Pratt.

Mais d’autres sont plus pessimistes, comme ted witzel, directeur artistique de Buddies in Bad Times Theatre, un théâtre queer de Toronto.

Voir le financement de la culture queer s’éroder, c’est aussi voir l’érosion de la confiance de chaque jeune queer qui cherche à savoir s’il peut se sentir en sécurité et accepté ici.

Le théâtre Buddies in Bad Times à Toronto a pu se développer grâce au soutien important de commanditaires, insiste son directeur artistique.

Photo : Radio-Canada / Vincent Wallon

Son théâtre bénéficie encore d’un soutien solide provenant de partenariats avec des entreprises et des gouvernements, un soutien essentiel.

Les origines de la performance queer sont véritablement communautaires, mais grâce à l’investissement de nos communautés, de donateurs, du gouvernement et de partenaires corporatifs, nous avons pu faire grandir ce que réalisent les organisations artistiques queer, pense-t-il.

Nous venons de la base et nous savons comment y retourner. Je n'irai nulle part et nous n'irons nulle part, conclut-il.

Avec les informations de La Presse canadienne