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Le Festival Classica s’ouvre vendredi avec Beatles symphonique, un programme dirigé par Alain Trudel, une occasion de recevoir la visite du violoniste Guy Braunstein pour son Abbey Road Concerto que Le Devoir avait salué avec enthousiasme lors de sa parution en disque chez Alpha.
Ce qui frappe à la vue du programme de Classica millésime 2025, c’est évidemment la présentation de Carmen de Bizet avec Marie-Nicole Lemieux dans le rôle-titre, le 7 juin. C’est aussi une relative prudence et une mise en berne de toutes les velléités d’expansion vers Montréal, d’association avec l’Université de Montréal et de projets dans des stades attenants à celle-ci.
« Le Conseil des arts et des lettres du Québec nous a gentiment demandé de nous recentrer en Montérégie, dans notre région administrative, ce qui est très cohérent. Avec la baisse des activités de feu l’Orchestre symphonique de Longueuil [OSDL, devenu Orchestre philharmonique du Québec], nous devenons un peu les seuls en ce moment en Montérégie. Comme le Québec est divisé en zones administratives, il y a un boulot à faire et nous sommes tout à fait d’accord avec cela », nous dit Marc Boucher, directeur général et artistique de Classica.
Recentrage
La clientèle est d’ailleurs principalement montérégienne, remarque le directeur, fort déçu par l’assistance des spectacles présentés en 2024 à la salle Claude-Champagne, notamment Der Kaiser von Atlantis de Viktor Ullmann. « Le 20 avril, cette année, nous avons égalé les chiffres de billetterie de l’édition 2024, et deux semaines avant le début du festival, nous étions à +33 %, nous dit Marc Boucher. Le travail effectué pendant 15 ans paie et le repositionnement se justifie. »
Quant au format du Festival et au nombre de concerts, Marc Boucher prend en compte une offre générale de concerts qui « semble avoir explosé » dans la métropole et ses alentours. Cet environnement amène « un contexte où la prise de risques est un peu moins grande ». Retravailler la région est donc à ce titre « une décision intelligente » qui pose néanmoins un problème de salle. « Si l’on parle de développement de la musique classique en Montérégie, il faudrait avoir un endroit avec une acoustique favorable. La Montérégie n’a pas cette infrastructure. » Après avoir envisagé de proposer Carmen dans un grand concert extérieur, le gros projet de l’édition 2025 avec Marie-Nicole Lemieux sera présenté en version de concert mise en espace à la cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue à Longueuil, « notre infrastructure la plus favorable en ce moment ».
13 %
Les soutiens financiers publics représentent 13 % du budget du festival.
Autre défi : « rebâtir un environnement ». « Lorsque l’OSDL faisait vraiment son travail éducatif, il y avait une lignée éducative menant au développement d’un public pour le concert. Là, je ne sais pas ce qui se passe, donc nous développons des liens avec les villes pour éventuellement faire ce travail-là. »
Opéras et concerts
Dans le cadre du Nouvel Opera Métropolitain, qui s’inscrit dans le Festival Classica, sera présenté une version acoustique d’Albertine en cinq temps de Catherine Major et le spectacle La fille aux cheveux de lin, « théâtre musical collage sur des musiques de Debussy et de Ravel ». Il n’y a plus de place, pour l’heure, pour Les Indes galantes de Rameau, repoussé en raison de la convalescence de Luc Beauséjour : « J’ai réduit la voilure, car c’est un opéra-ballet cher et ambitieux, qui pourrait se concevoir à la Maison symphonique », commente Marc Boucher, qui souligne que les soutiens financiers publics représentent 13 % de son budget, « alors que la moyenne au Québec est de 33 % ». Le Festival Bach, lui, est à 14 %.
« Nous sommes à 87 % de revenus autonomes, commandites et philanthropie. Il faut donc être prudents en considérant deux facteurs : de nouvelles initiatives d’opéras en version concert, comme les Mozart à l’OSM [Orchestre symphonique de Montréal] ou Lanaudière qui programme Tristan, et le fait que depuis un an, il est plus difficile d’engager nos artistes lyriques, qui sont occupés ailleurs, alors qu’en juin, habituellement, tout le monde était à peu près libre. » « C’est désormais plus difficile d’avoir le premier choix au repêchage quand on fait une production », synthétise le directeur de Classica.
Parmi les concerts de cette édition « peut-être un peu moins audacieuse », Marc Boucher mentionne particulièrement les Sonates pour violon et piano de Brahms par Andrew Wan et Charles Richard-Hamelin, « juste après l’enregistrement de leur CD », la reprise, le 30 mai, du Requiem de François Dompierre avec Francis Choinière et la recréation du Köln Concert de Keith Jarrett dans une transcription de François Vallières, captée par Radio-Canada le 3 juin.
Le Festival Classica aura lieu du 23 mai au 15 juin.