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C’est le constat alarmant d’une crise à venir dans le système d’éducation néo-brunswickois que fait le District scolaire francophone Nord-Est (DSFNE).
Son directeur général, Marc Pelletier, avance que d’ici juin 2028, dans trois ans, 1000 enseignants francophones pourraient prendre leur retraite au Nouveau-Brunswick.
Questionné, le ministère de l’Éducation n’a pas encore confirmé ces données. Néanmoins, pour le district scolaire francophone Nord-Est, c’est entre 200 à 250 enseignants à remplacer, d'après Marc Pelletier.
Des données inquiétantes, mais qui ne surprennent pas le directeur général du district.
La situation est la même dans toutes les régions du Nouveau-Brunswick et partout au pays. On recherche la même ressource.

Marc Pelletier, directeur général du District scolaire francophone Nord-Est.
Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard
Selon Marc Pelletier, la moyenne d’âge des enseignants, mais aussi des concierges et des chauffeurs d'autobus, frise les 50 ans dans le DSFNE.
On est dans un système qui a une force ouvrière très âgée. Ils vont tous partir au même point à la retraite, ce sera une sortie massive, résume-t-il. On s’enligne vers des années difficiles.
Pire, les listes de suppléants sont à sec dans le district. La conséquence la plus probable sera la fermeture de plus en plus fréquente de salles de classe en raison du non-remplacement du personnel enseignant.
Peu de diplômés
Là où le bât blesse, c'est que de moins en moins de futurs enseignants s’inscrivent dans les formations de la province. Le principal vivier étant l'Université de Moncton, qui produit la grande majorité des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick.
Sachant que ce sera impossible d'aller chercher des enseignants avec une pleine formation, il est difficile de croire que le manque à gagner sera comblé par l’Université, explique Marc Pelletier.
D’après lui, seulement 300 nouveaux gradués sortiront des facultés d’éducation d’ici 2028. Si 1000 enseignants peuvent prendre leur retraite, cela signifie un déficit de 700 enseignants.
En plus, une étude de l'Université du Nouveau-Brunswick, en date de janvier 2024, démontre qu'environ 52 % des étudiants qui obtiennent un baccalauréat en éducation au Nouveau-Brunswick n'enseignent pas dans cette province.
Les raisons pour lesquelles les diplômés en enseignement quittent le Nouveau-Brunswick incluent, entre autres, de meilleures opportunités économiques ailleurs.
Conséquence, le district devra se tourner vers du personnel non breveté, c’est-à-dire qui a une formation autre que d’éducation.
Il faudra mettre sur nos épaules la formation continue de ces gens, c’est tout un défi, souligne Marc Pelletier. Ils vont arriver dans un système déjà essoufflé.
Une meilleure stratégie de recrutement et de rétention
Une solution qui n’est certainement pas idéale pour l'Association des enseignants et enseignantes francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB), qui plaide pour une stratégie solide de recrutement et de rétention d’enseignants qualifiés et certifiés.
On sait l’importance de tout ce qu’un cheminement universitaire peut offrir à un enseignant, note la présidente de l’association, Stéphanie Babineau. On veut s’assurer que les personnes apprenantes ont les meilleurs outils à disposition pour s’épanouir.

Stéphanie Babineau, présidente de l'Association des enseignantes et des enseignants francophones du Nouveau-Brunswick.
Photo : Radio-Canada
Une partie de la solution, selon Stéphanie Babineau, serait d’encourager les enseignants à rester en poste malgré la fin de leur carrière, en améliorant notamment la charge de travail.
Le personnel enseignant peut parfois se sentir dépassé. Il porte plusieurs chapeaux qu’il n’avait pas il y a 10-15 ans, comme les questions de santé mentale, note Stéphanie Babineau. On doit avoir accès à des professionnels qui sont outillés pour ces problématiques afin que le personnel enseignant puisse mettre son énergie sur ses propres tâches, ajoute-t-elle.
Finalement, les intervenants en éducation demandent un effort collectif, notamment de la part des différents paliers de gouvernement.
Avec des informations de Katherina Boucher et de Janic Godin