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Le département américain de la Défense a octroyé un peu plus de 20 millions de dollars canadiens (15 millions $ US), pour faire avancer le projet de mine Sisson d’extraction de tungstène et de molybdène au Nouveau-Brunswick.
Northcliff Resources, basée à Vancouver, en a fait l’annonce dans un communiqué daté du 1er mai.
La compagnie a aussi obtenu une somme conditionnelle de 8,2 millions du programme des partenariats internationaux du gouvernement du Canada, sous réserve d’un contrôle diligent final.
Selon le compagnie, ces sommes combinées serviront à mettre à jour des informations sur la faisabilité économique et technique du projet.
L’investissement du gouvernement américain n’est assorti d’aucune condition liée à un accord d’enlèvement. Si le projet se concrétise, l’ensemble de la production de la mine sera vendu sur le marché. De plus, l’entente de financement ne constitue pas une participation en actions dans le projet, précise la responsable de communications de Ressources naturelles Canada, Maria Ladouceur, dans un courriel.
Radio-Canada a tenté d’obtenir un commentaire du PDG de Northcliff Resources, Andrew Ing, qui n’a pas répondu à nos demandes.
Il ne s’agit pas du premier investissement américain récent pour sécuriser un approvisionnement en tungstène.
En décembre, le département de la Défense a annoncé avoir octroyé 22,1 millions $ (15,8 millions $ US) à la compagnie Fireweed Metals pour accélérer le développement de la mine de tungstène Mactung au Yukon.

Le projet minier Mactung est situé à la frontière entre le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest.
Photo : North American Tungsten
Une demande de Radio-Canada au département de la Défense est restée sans réponse, mais du côté canadien, Ressources naturelles indique que ces projets visent à combler une pénurie en approvisionnement, le tungstène n’ayant pas été exploité au Canada ni aux États-Unis depuis 2015.
L’importance stratégique du tungstène
Le tungstène fait partie de la liste des minéraux critiques du Canada et des États-Unis.
Résistant à la chaleur, à l’usure et à la corrosion, ce métal est utilisé dans la fabrication d’alliages à usages militaires et industriels.
Pour l’instant, la Chine est le plus important fournisseur de tungstène au monde, mais la guerre tarifaire avec les États-Unis déstabilise les échanges mondiaux.

Un missile américain est lancé lors d'un exercice à Queensland, en Australie. Le tungstène est un métal très prisé notamment pour la construction de missile.
Photo : Marine Corps Lance Cpl. Alyssa Chuluda
Le tungstène est utilisé dans une gamme de systèmes du département de la Défense et est essentiel à la sécurité nationale [...] Un approvisionnement nord-américain pour cet élément pourrait mitiger un des principaux risques liés aux matériaux critiques, indiquait la Secrétaire adjointe à la Défense pour les politiques industrielles de base, Laura Taylor-Kale, dans un communiqué du 13 décembre 2024.
Un important gisement au Nouveau-Brunswick
Le gisement de tungstène du projet de mine Sisson est le plus important au monde, explique le directeur du département de géologie de l’Université du Nouveau-Brunswick, David Lentz.

David Lentz est professeur à l’Université du Nouveau-Brunswick, géoscientifique et président de la Chaire de recherche de l'Université du Nouveau-Brunswick en géologie économique.
Photo : Courtoisie David Lentz
Le géoscientifique précise que la teneur en métal dans le minerai est plus élevée à la mine Mactung, mais que le gisement est plus grand au Nouveau-Brunswick. Il est donc dans l’intérêt des Américains de placer leurs pions chez nous.
C’est vraiment pour sécuriser la chaîne d’approvisionnement du tungstène aux États-Unis, qui permet de produire de l’acier trempé qui a de nombreux usages industriels, et pas seulement pour l’industrie militaire.
Sisson, un projet de longue haleine
L’exploitation de la mine Sisson est dans l’actualité depuis les années 80, mais un rebond dans les prix du tungstène a facilité la relance du projet dans la dernière décennie.
L’entreprise Northcliff Resources a obtenu les autorisations environnementales provinciales en 2015. Le fédéral a donné son feu vert en 2017.

Emplacement de la mine du projet Sisson au Nouveau-Brunswick.
Photo : ICI Radio-Canada/sissonpartnership.com
Le projet d’un demi-milliard de dollars occuperait un terrain de 12,5 km carrés, au nord de Fredericton, près de Napadogan et de Stanley. Les promoteurs estiment que ce projet minier pourrait permettre de créer 300 emplois pendant les 27 années d’exploitation de la mine, sans compter les emplois créés pour sa construction.
La première ministre du Nouveau-Brunswick, Susan Holt, a récemment déclaré lors d’une allocution devant le Canadian Club à Toronto que les investissements américains dans la mine Sisson créaient un levier intéressant pour sa province, dans le contexte de la guerre tarifaire avec les États-Unis.
Même si nos voisins ne sont pas les plus amicaux dernièrement, je ne pense pas que nous sommes inconfortables de vendre à un juste prix une marchandise utilisée pour faire des cellulaires, pour renforcer la force de l’acier, indique pour sa part en entrevue le ministre des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick, John Herron.
La stratégie minière du Nouveau-Brunswick
Le Nouveau-Brunswick a un passé riche d’exploitation minière, mais les fermetures dans les dernières années des mines Brunswick, Restigouche, Caribou, Halfmile et de la mine de potasse Piccadilly ont affaibli ce secteur de l’économie.

La mine Caribou a été rouverte en 2015 par Trevali. C'était sa quatrième relance au fil des ans. Elle a fermé en 2022 et est maintenant sous la responsabilité du gouvernement provincial. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / François Vigneault
La province élabore actuellement une stratégie minière axée sur l’exploitation des minéraux critiques. Ce mandat appartient au nouveau ministre des Ressources naturelles qui a un an pour présenter son plan.
John Herron souligne l'importance de créer un environnement législatif propice au développement de cette industrie. Pour ce faire, il est essentiel d'avoir des discussions avec des interlocuteurs à plusieurs niveaux afin d'assurer l'acceptabilité sociale des projets miniers.
Nous avons besoin d’un régime législatif qui est environnementalement responsable [...] Il faut aussi que ces règles soient établies en temps opportun et qu’elles soient prévisibles, précise M. Herron.

Le ministre des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick, John Herron.
Photo : Radio-Canada / Jacques Poitras
Il ajoute également avoir eu des discussions productives avec les Premières Nations, sans qui il n’y a pas de voie possible.
Ces interactions, pour moi, équivalent à une participation, dont une participation financière, souligne-t-il.
Le gouvernement martèle que la province renferme 21 des 34 minéraux critiques identifiés par le gouvernement canadien.
Outre le tungstène, la province possède d’importants gisements de manganèse, d’antimoine et d’indium. Northcliff Resources veut aussi exploiter du molybdène à la mine Sisson.
Récemment, une extension a été accordée à la compagnie pour lui donner jusqu’à décembre 2025 pour commencer la construction de la mine. Selon le ministre Herron, il est raisonnable de penser qu'une autre extension lui sera accordée.