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Le débat de "Marianne" : l’Otan est-elle dépassée ?

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Le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte, le président polonais Andrzej Duda, le chancelier allemand Friedrich Merz et le président américain Donald Trump lors du sommet de l'OTAN à La Haye, aux Pays-Bas, le 25 juin 2025.
Le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte, le président polonais Andrzej Duda, le chancelier allemand Friedrich Merz et le président américain Donald Trump lors du sommet de l'OTAN à La Haye, aux Pays-Bas, le 25 juin 2025.
Jakub Porzycki/NurPhoto

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Marianne confronte

Par Dominique Trinquand

Publié le 29/06/2025 à 9:00

Trente-cinq ans après la fin de la guerre froide, contexte qui l’a vue naître, la question de sa raison d’être doit être posée. Alors qu’Emmanuel Macron l’avait déclarée en « état de mort cérébrale » en 2019, Dominique Trinquand, général et ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU, et Camille Grand, chercheur senior au Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), ancien secrétaire général adjoint de l’Otan, donnent leur sentiment.

Oui, pour Dominique Trinquand

L’Organisation du traité de l’Atlantique nord a été créée à l’issue de la Seconde Guerre mondiale (en 1949) alors qu’une « guerre froide » se mettait en place. Les pays d’Europe de l’Ouest, très affaiblis, comptaient sur les États-Unis d’Amérique pour assurer leur défense face à une URSS très agressive qui occupait alors une partie de l’Europe. Soixante-seize ans plus tard, alors que l’Union européenne a prospéré et que les États-Unis, lassés d’être les « gendarmes du monde », aspirent à se focaliser sur la croissance chinoise et à se consacrer à leurs sujets domestiques, cette alliance a-t-elle encore un sens ?

Certes, depuis 2014, l’agression russe a pris la place de la menace soviétique, qui fut au cœur des préoccupations de l’Otan pendant quarante ans. Cette agression pourrait redonner tout son sens à l’Alliance après les errements de l’Afghanistan. Depuis le début des années 2000, elle s’est d’ailleurs élargie aux pays anciennement occupés par l’URSS. Tout récemment encore, des pays historiquement neutres (Suède et Finlande) sont venus la renforcer. Toutefois, l’Europe actuelle est très éloignée de celle de 1949, alors dépendante des États-Unis ou de la Russie. Les pays du Vieux Continent se sont développés et fédérés au sein de l’UE, jusqu’à représenter pour les empires de l’Ouest (États-Unis) et de l’Est (Russie et Chine) un concurrent économique et idéologique.

  • Dominique Trinquand

    Par Dominique Trinquand

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