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À l’occasion de la fête des Pères, Gislain Kibaga, connu sous son nom de scène Papa G, organise une soirée de comédie pour célébrer les pères, surtout ceux de sa communauté. Son spectacle soulignera l’importance des gestes d’affection entre pères et enfants.
C’est au centre-ville de Winnipeg que le Manitobain d'origine congolaise a choisi de rassembler les pères ainsi que les enfants pour un moment à la fois intime et drôle.
Ça fait plus de 15 ans que je suis à Winnipeg et je n'ai jamais vu qu'on célèbre la fête des Pères, surtout dans la communauté africaine, raconte le jeune homme. Je me suis donc dit de faire quelque chose de simple juste pour leur dire merci pour tous les sacrifices, pour toute leur énergie.
Au-delà d’une célébration, pour Gislain Kibaga, c’est aussi un moment pour aborder le problème dont personne n'aime parler : le manque de témoignages d’affection entre les parents de sa communauté et leurs enfants.
Mais j’ai l’impression qu’on n’a pas de véritable relation avec nos pères à cause de la manière dont on est élevés. Pourtant, nos pères sont très aimants, très présents.
Pour moi, c'est paradoxal de voir que nos parents, nos papas, sont prêts à faire des choses très difficiles pour nous, pour notre bien, mais la chose la plus facile, et la plus accessible, ils ne la font pas, explique-t-il.
Papa G fait référence au fait de dire je t'aime à ses enfants.
Celui qui aura bientôt 30 ans estime qu’il s’agit d’une question de culture, de traditions et d’éducation qu'il faut redresser.
Je pense qu’en Occident on élève les enfants à partir d’une posture d’amour et d’autorité, mais de manière équilibrée, raconte-t-il. En Afrique, on élève beaucoup les enfants à partir d’une posture d’autorité, de respect, mais un respect qui se transforme en peur chez les enfants.
Lui-même a grandi en respectant son père dans la peur et dans l'espoir de l'entendre lui dire des mots que tous les enfants espèrent de leurs parents. Mes spectacles plaisent aux gens, et ça me fait plaisir, mais, pendant longtemps, je voulais aussi que mon père me le dise, confie-t-il. C'est comme ça que j'ai pu aller loin dans ma carrière, parce que j'ai toujours tellement travaillé dur pour avoir l’approbation de mon père aussi.

Un documentaire intitulé « La fête des Pères », présenté sur ICI TOU.TV, aborde le phénomène des pères absents dans la communauté noire et son impact sur leurs filles. (Photo d'archives)
Photo : Les Productions Oshun, Bel Ange Moon
Un spectacle de restauration
Autour de lui, Gislain Kibaga constate de nombreuses relations brisées entre pères et enfants. Cela lui parait étrange de voir que, dans d’autres communautés, les relations sont plus harmonieuses, plus ouvertes, plus intimes.
À la suite d'un temps de réflexion, il arrive à la conclusion qu'il faut aider les communautés à rétablir les relations affectueuses père-enfant longtemps brimées par des notions culturelles révolues. C'est une mission dans laquelle il s’est investi pour ce spectacle particulièrement.
J'aimerais prendre le temps de juste leur expliquer comment ces absences d’affection, de proximité et de complicité entre les parents, surtout les papas et les enfants, affectent leur état psychologique, raconte-t-il.
Gislain Kibaga veut faire ce travail pour lui, pour ses frères, mais notamment pour les jeunes filles. Nos sœurs sont celles qui en souffrent le plus, et c'est pour ça que c'est urgent que les choses changent, affirme-t-il.
Nos jeunes filles, nos jeunes sœurs, quand elles grandissent, elles n'ont jamais entendu leurs pères dire qu’ils les aiment. Donc, quand elles grandissent et rencontrent les garçons, et qu’elles entendent ces déclarations pour la première fois, ça fait sauter leur cœur, certaines en perdent le sens, explique-t-il.
Ça fait partie des besoins humains de savoir qu'on est aimé, et c'est la chose la plus facile qu'il y a à offrir à son enfant. Je veux qu'ils comprennent que ça n'enlèvera rien au respect qu'on a pour eux.
J’aimerais que nos parents comprennent que l’expression de l’amour, c’est quelque chose de complètement normal, déclare-t-il. J’aimerais que ça devienne facile de l’entendre et de le dire à nos enfants, et vice-versa.
Il espère que son spectacle servira de premier levier vers cette restauration, mais il est conscient qu'il faudra se montrer patients dans ce processus.
Ce spectacle est concentré sur le fait qu'on est là pour apprécier les papas et on n'est pas là pour les condamner, rappelle Papa G.
On est là pour leur dire qu’on les aime, même si eux ne sont pas prêts à nous dire qu'ils nous aiment aussi, dit-il. Nous autres, on est prêts à le leur dire et nous allons le faire.