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Le deuxième mandat présidentiel de Donald Trump a dissipé toute illusion de retenue. Ce qui relevait autrefois du discours marginal s’est transformé en politique dangereuse — marquée par des menaces directes à la souveraineté canadienne, l’intimidation des alliés et le recours illégal à la force militaire contre des adversaires comme l’Iran.
L’Amérique du Nord n’est plus à l’abri de l’instabilité : elle en est désormais exportatrice.
Trump a publiquement évoqué l’idée d’annexer le Canada. En mars dernier, il a affirmé que « le Canada s’en sortirait bien mieux en faisant partie des États-Unis ». Il a envisagé de recourir à la coercition économique pour forcer une annexion et a parlé des ressources canadiennes, notamment l’eau, comme si elles étaient américaines de droit. Dans un discours prononcé en Californie, il a qualifié le système fluvial de la Colombie-Britannique de « robinet géant », que les États-Unis devraient pouvoir ouvrir et fermer à leur guise. Ce ne sont pas de simples métaphores, ce sont des expressions d’un impérialisme assumé.
Le Canada n’est pas à vendre. Nous ne sommes pas un État tributaire. La rhétorique de Trump constitue une insulte profonde à notre indépendance — et un avertissement sérieux quant à ce qui pourrait suivre.
Or, la posture du Canada à l’égard du crime international même qui interdit un tel comportement — le crime d’agression — a contribué à cette instabilité. Au lieu de soutenir les efforts visant à combler une faille majeure dans le Statut de la Cour pénale internationale (CPI), Affaires mondiales Canada s’emploie à les torpiller. Cette faille, insérée dans le statut sous pression américaine, empêche actuellement la CPI de poursuivre des dirigeants comme Vladimir Poutine pour des guerres de conquête, même lorsqu’elles se déroulent sur le territoire d’un État membre de la Cour. Si cette faille demeure, elle pourrait un jour servir à protéger un projet trumpien d’annexion du Canada.
Le danger n’est plus théorique. Le 22 juin, les États-Unis ont lancé des frappes aériennes contre des installations nucléaires iraniennes sans autorisation du Conseil de sécurité et en violation manifeste de la Charte des Nations Unies. Bien que présentées comme défensives, ces frappes étaient préventives — il n’y avait aucune menace imminente. On peut débattre de la sagesse stratégique de ce pari unilatéral, mais selon toute lecture crédible du droit international, il s’agit d’un acte d’agression.
Pourtant, le Canada a omis de condamner l’attaque comme illégale, se limitant à appeler à la « retenue ». Ce silence affaiblit non seulement notre crédibilité, mais il renforce l’idée corrosive que le droit international ne lie que les faibles, pendant que les puissants agissent en toute impunité.
La CPI, avec toutes ses imperfections, a été créée précisément pour mettre fin à ce genre de deux poids deux mesures. Mais selon ses règles actuelles, elle ne peut poursuivre le crime d’agression que si l’agresseur et la victime sont parties au Statut. Elle ne peut donc inculper ni Vladimir Poutine pour la guerre en Ukraine ni Donald Trump (ou tout autre dirigeant américain) pour une attaque illégale contre l’Iran — ou, hypothétiquement, contre le Canada.
Fermer cette faille permettrait de tenir tous les dirigeants, y compris ceux de l’Occident, responsables de guerres illégales. Pourtant, le Canada ne soutient pas cette réforme. Pire encore : il a tenté sans succès d’entraver la création d’un Tribunal spécial pour le crime d’agression contre l’Ukraine — une initiative appuyée par plusieurs alliés de l’OTAN, gouvernements européens et juristes canadiens. Cette obstruction affaiblit la CPI et entame gravement la crédibilité du Canada comme défenseur de l’ordre international fondé sur des règles.
L’idée que l’eau du Canada puisse être saisie — par menace ou par négociation forcée — constitue un défi direct à notre souveraineté, aux droits des peuples autochtones et à la protection de l’environnement. L’eau n’est pas une monnaie d’échange : c’est un bien commun et non une ressource à détourner au gré d’un président populiste en quête de gains politiques.
Mais la menace dépasse la question de l’eau. Trump a remis en question le contrôle qu’exerce le Canada sur ses frontières, son économie et même son indépendance. Si ces propos peuvent paraître absurdes, ils posent les bases d’une pression plus concrète — chantage économique, représailles commerciales, crises fabriquées — visant à éroder notre autonomie.
La réponse du Canada est restée d’une mollesse inquiétante. Si les politiciens, toutes tendances confondues, ont rejeté les propos d’annexion comme farfelus, rares sont ceux qui ont dénoncé le véritable danger : celui que nos institutions et nos ressources puissent être remodelées, voire saisies, à la discrétion d’une puissance étrangère.
C’est maintenant qu’il faut affirmer notre souveraineté et nos valeurs — non pas en posture défensive, mais avec clarté et détermination. Ottawa doit commencer par condamner sans équivoque la rhétorique annexionniste de Trump et les frappes américano-israéliennes contre l’Iran comme des violations du droit international. Il faut réaffirmer l’autorité des provinces et des nations autochtones sur les ressources vitales comme l’eau, tout en inscrivant dans nos accords commerciaux des clauses de protection garantissant que les biens publics demeurent sous contrôle canadien.
Il faut tisser des alliances dans les Amériques pour contrer le retour de l’ambition impériale, et affirmer clairement que le droit international s’applique à tous, y compris aux puissants. Enfin, le Canada doit se joindre à la coalition qui milite pour fermer la faille sur l’agression à la CPI, afin qu’aucun dirigeant — russe, américain ou autre — ne puisse lancer une guerre de conquête en toute impunité.
Nous devons défendre notre souveraineté maintenant — non seulement par la diplomatie et les traités, mais en nous appuyant résolument sur les principes juridiques internationaux qui la protègent — avant que l’idée même de sa négociation ne s’enracine plus profondément.
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