NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
« On a couru en enfer aujourd’hui » : la troisième étape du Tour de France, remportée par le Belge Tim Merlier lundi à Dunkerque, a viré au chaos avec une succession de chutes ultraviolentes et l’abandon du maillot vert, Jasper Philipsen.
Longtemps, la journée a été tellement calme, sans échappée, sans attaque ni rien de saillant, que le jury du Prix de la combativité a fini, exceptionnellement, par ne désigner aucun lauréat.
Ce faux-rythme face au vent, après deux premières étapes agitées, laissait en réalité craindre le pire, car comme souvent dans ces cas-là, les chutes ont pris le relais avec des coureurs subitement déchaînés à l’approche du final.
« Tout le monde était frais à la fin et beaucoup voyaient l’opportunité de gagner », a résumé le maillot jaune, Mathieu van der Poel, « heureux d’être resté sur [s]on vélo », mais « dégoûté » pour son coéquipier Philipsen, victime d’une fracture à la clavicule droite et à au moins une côte.
Photo: Loic Venance Agence France-Presse
Le peloton à Aire-sur-la-Lys, lundi
Le Belge, qui portait le maillot vert, a été fauché par Bryan Coquard, qui avait lui-même été déséquilibré par Laurenz Rex, à l’approche du sprint intermédiaire situé à environ 60 km du but.
Chutant à haute vitesse sur le haut du dos, le sprinteur d’Alpecin, qui avait été le premier maillot jaune après sa victoire samedi à Lille, « subira rapidement une opération à l’hôpital de Herentals », en Belgique, a indiqué son équipe Alpecin.
« Faire abandonner le maillot vert ne fait pas plaisir, a de son côté expliqué Bryan Coquard, très ému à l’arrivée. Je tiens à m’excuser auprès de Philipsen et Alpecin même si ce n’était évidemment pas volontaire. Je ne suis pas un mauvais bougre. »
« Pression maximale » et chutes
Le sprinteur de la Cofidis ne sait « même pas vraiment ce qui s’est passé », juste qu’il avait été déséquilibré. Il a ensuite lui-même été impliqué dans une violente chute dans le dernier kilomètre en compagnie d’Arnaud De Lie et de Paul Penhoët qui a franchi la ligne à pied, mais indemne.
Quelques secondes plus tôt, c’est le Belge Jordi Meeus, vainqueur du sprint sur les Champs-Élysées l’an dernier, qui a tapé le sol, entraînant Remco Evenepoel. Le double champion olympique s’en est tiré sans grands dommages, selon l’encadrement de Soudal Quick-Step.
Photo: Anne-Christine Poujoulat Agence France-Presse
Le Français Emilien Jeannière a franchi la ligne d’arrivée blessé et avec de la gauze dans la bouche, après une chute.
Emilien Jeannière a lui aussi chuté très lourdement et souffre d’un traumatisme facial.
« On a couru en enfer aujourd’hui », a réagi le sprinteur érythréen Biniam Girmay, très marqué après sa sixième place à l’arrivée.
« À chaque fois que j’entendais un crash derrière moi, j’avais le cœur qui montait à 300 pulsations par minute. Ça allait tellement vite. À un moment, j’ai même pensé arrêter. C’était super dur ».
Les chutes sont le pain quotidien des coureurs depuis toujours, mais elles semblent prendre une tournure plus violente.
Les vitesses de plus en plus folles, la pression du résultat sur la plus grande course du monde, les aménagements urbains de plus en plus fournis et l’agressivité décuplée des coureurs figurent parmi les raisons souvent invoquées.
« Sur le Tour, la pression est maximale, toutes les équipes veulent gagner », a souligné Tim Merlier.
Photo: Anne-Christine Poujoulat Agence France-Presse
Le Belge Tim Merlier lors de sa victoire à Dunkerque, lundi
« Il n’y a pas meilleur que Merlier dans le chaos »
« À l’arrivée, abondait Anthony Turgis, même des coureurs qui ne sprintent pas d’habitude voulaient participer parce que c’était l’activité de la journée, entre guillemets. Ensuite, ça cherche l’abri à tout prix pour aller le plus vite possible parce qu’il y a vent de face. Donc ça se rabat les uns sur les autres et ça ne passe pas… »
Dans tout cela, la victoire de Tim Merlier est presque passée inaperçue alors que le Belge, privé de coéquipiers, a été impressionnant pour se débrouiller seul et coiffer l’Italien Jonathan Milan sur la ligne finale.
« Il n’y a pas meilleur que lui dans le chaos, il a beaucoup d’expérience et sait trouver son chemin dans la tourmente », l’a félicité son directeur sportif Tom Steels.
C’est, après 2021, la deuxième victoire dans le Tour pour le coureur de Soudal Quick-Step âgé de 31 ans.
« Aujourd’hui la priorité était de rester debout. J’ai dû fournir énormément d’efforts pour revenir. Heureusement, il me restait encore un peu d’énergie pour gagner », a déclaré le Belge, après sa 11e victoire de la saison.
Seul Tadej Pogacar, parvenu à traverser sans encombre le « champ de mines » de Dunkerque lundi tout comme Jonas Vingegaard, a gagné autant de courses cette année.
Photo: Loic Venance Agence France-Presse
Le peloton passe devant la foule agglutinée sur les bords de la Grand Place de Béthune, dans le Pas-de-Calais, lors de la troisième étape du Tour de France 2025.
Carton jaune pour quatre coureurs, dont Coquard
Quatre coureurs, dont Bryan Coquard, ont écopé d’un carton jaune, une nouveauté sur le Tour de France, après la troisième étape émaillée de nombreuses chutes lundi entre Valenciennes et Dunkerque. Coquard a été sanctionné pour “sprint irrégulier” après avoir percuté de manière involontaire le maillot vert Jasper Philipsen, contraint ensuite à l’abandon, lors du sprint intermédiaire. Le Français a présenté ses excuses à l’arrivée. Le Belge Edward Theuns a également écopé d’un carton jaune pour le même motif lors du sprint intermédiaire. L’Italien Davide Ballerini et le Néerlandais Danny van Poppel ont écopé de la même peine pour, là aussi, un “sprint irrégulier” dans l’emballage final particulièrement chaotique à Dunkerque. Ces quatre coureurs, qui se sont aussi vu infliger une amende de 500 francs suisses (un peu plus de 850 $CA) et d’un retrait de 13 points au classement du maillot vert, sont les premiers à recevoir un carton jaune sur le Tour de France et risquent désormais une exclusion de la course en cas de deuxième carton jaune ainsi qu’une suspension pour sept jours. Le système a été mis en place en début de saison par l’Union cycliste internationale (UCI) pour tenter de discipliner un peloton qui va de plus en plus vite. Il concerne les coureurs, mais aussi les directeurs sportifs ou encore les pilotes moto ou auto présents à l’échelon course, coupables d’une infraction repérée par les commissaires en course ou par vidéo sur la base de 21 faits de course. Trois cartons jaunes sur une période de 30 jours valent deux semaines de suspension et six sur une période d’un an sont sanctionnés par une suspension de trente jours. Avant le début du Tour, 159 cartons jaunes avaient été distribués en 2025 par les commissaires lors de 173 jours de course pour les hommes et 62 jours de course pour les femmes. Selon l’UCI, moins de 50% ont été infligés à des coureurs (42%). Le personnel des équipes (notamment les mécaniciens et les directeurs sportifs) représente 37% des cartons jaunes distribués, les représentants des médias/télévision 15% et les autres motos 6%.