Le gouvernement du Nouveau-Brunswick repousse à plus tard plusieurs des objectifs qu'il s'était fixé dans sa stratégie sur l'énergie propre de 2023.

Le report des cibles figurant dans la feuille de route visant à permettre à la province d’atteindre les cibles fédérales d’énergie propre, instaurée par le gouvernement de Blaine Higgs en 2023, a été rendu possible grâce à l'assouplissement des exigences visant la carboneutralité de la production d’électricité au pays.

Parmi les échéances qui ont changé, le sous-ministre de l’Énergie du Nouveau-Brunswick, Jeff Hoyt, a indiqué mercredi aux députés siégeant au Comité permanent des changements climatiques que la décision de rénover ou non la centrale hydroélectrique de Mactaquac, un projet qui pourrait atteindre 9 milliards de dollars, sera prise en 2026 plutôt qu’en 2025.

L’objectif de 2029 de procéder à une croissance significative du nombre de systèmes de recharge pour véhicules électriques est pour sa part remporté à 2030.

Ce sont les choses qui sont réévaluées parce qu’on nous a donné plus de temps et de flexibilité, a expliqué M. Hoyt.

« Beaucoup plus de flexibilité »

Selon M. Hoyt, les changements donnent beaucoup plus de flexibilité aux provinces afin d’atteindre l’objectif ultime d’émissions carboneutres d'ici 2050.

La réglementation fédérale sur l’électricité propre offre notamment des exceptions pour les émissions de gaz à effet de serre issues des centrales thermiques au gaz naturel.

L’automne dernier, Énergie NB avait annoncé envisager la possibilité de construire une centrale au gaz naturel de 400 mégawatts dans la région de Scoudouc afin d’être en mesure de répondre aux besoins énergétiques grandissants du sud-est de la province.

Jeff Hoyt est sous-ministre de l'Énergie.

Photo : Radio-Canada / Jacques Poitras

Pendant la rencontre de mercredi, le député progressiste-conservateur Ryan Cullins a fait remarquer que ce projet ne figure aucunement dans la feuille de route de la province publiée en 2023.

C’est un bon exemple de comment les choses peuvent changer rapidement, dit Jeff Hoyt, qui affirme que certains des retards dans les cibles de Fredericton ne sont pas liés aux nouvelles exigences fédérales.

Par exemple, le développement des petits réacteurs nucléaires modulaires a été plus lent que ce à quoi les gens s’attendaient. [...] La capacité d’attirer des investissements en capital a été un défi important pour ce secteur depuis quelques années.

Or, ces retards pourraient mener à des économies. Puisque le déploiement de cette technologie peut être reporté en raison des nouvelles normes fédérales, le Nouveau-Brunswick pourrait ne pas avoir à installer les unités de première génération, qui sont souvent plus coûteuses.

De la recherche est menée à la centrale nucléaire de Point Lepreau, au Nouveau-Brunswick, sur un modèle de petit réacteur nucléaire modulaire. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Michel Nogue

Deux entreprises de Saint-Jean ont reçu des dizaines de millions de dollars en fonds public afin de développer de petits réacteurs modulaires, mais leurs projets connaissent des retards.

Jeff Hoyt a indiqué que le ministère de l’Énergie suit attentivement le développement du réacteur de General Electric qui a été approuvé à Darlington, en Ontario.

Vu les nombreux changements apportés aux échéanciers dans la stratégie sur l'énergie propre de la province, la députée verte Megan Mitton, se demande si ce document demeure pertinent.

Il semble qu’il perd beaucoup de sa valeur si la moitié des choses sont décalées, dit-elle.

D'après les informations de Jacques Poitras, de CBC