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"Le café a vu son prix exploser" : En Belgique, le réchauffement climatique impacte déjà la disponibilité et le prix des aliments

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"Nous voyons déjà des effets du dérèglement climatique sur l'approvisionnement de certaines matières premières, confirme Fevia, la fédération de l'industrie alimentaire belge, à qui nous avons demandé de réagir à un rapport publié par des scientifiques britanniques, qui alerte sur les menaces liées à la biodiversité et au changement climatique pesant sur les principales importations alimentaires de l'Union européenne. La Belgique importe une partie importante de certaines matières premières, notamment le cacao, le café, ou certaines céréales et fruits exotiques. Le dérèglement climatique dans les pays producteurs crée une pression sur la disponibilité et sur le prix d'achat. Pour le cacao, des vagues de chaleur et des pluies irrégulières en Afrique de l'Ouest compromettent les récoltes, avec un impact sur le prix et la disponibilité pour l'industrie chocolatière belge. Pour les fruits exotiques, l'instabilité climatique en Amérique latine ou en Afrique affecte la régularité des livraisons de fruits comme les mangues, les ananas ou les bananes. En ce qui concerne le café, la hausse des températures et les variations extrêmes qui ont lieu dans les pays producteurs affectent les rendements."

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Récolte affectée

Au niveau du consommateur lui-même, Fevia a "constaté une hausse des prix pour les produits à base de cacao, causé par les récoltes affectées par le changement climatique, même si les entreprises essaient au maximum d'absorber ces hausses. Le café aussi a vu son prix exploser. Quand le prix du café double en quelques mois, il est difficile de ne pas augmenter le prix du produit fini, même si les entreprises en absorbent une partie." Dans l'alimentaire, 60 % des matières premières viennent de Belgique. "Mais la hausse des périodes de sécheresse ou de pluie affecte la disponibilité et la qualité des matières premières. Et les rendements sont bien moins prévisibles, ce qui complique le travail des firmes transformatrices."

Quelles solutions ? Pour Fevia, l'une d'elles est de multiplier les origines géographiques pour ne pas dépendre d'une seule région, "notamment pour les matières premières sensibles, comme le cacao, le café, les céréales ou les légumineuses" ; mais aussi encourager les filières locales et européennes, quand c'est possible. Une autre est d'investir dans la recherche pour obtenir des variétés résistantes et des techniques agricoles durables. · Fevia encourage aussi par exemple à conclure des accords commerciaux avec des pays tiers disposant de matières premières cruciales. "Par exemple, le Mercosur avec le café du Brésil et les céréales d'Argentine." "En résumé, la résilience passe par une approche intégrée, combinant production locale renforcée, adaptation technologique, partenariats internationaux solides, et politiques publiques ambitieuses. En tant que fédération, nous plaidons pour une stratégie proactive qui anticipe les perturbations, plutôt que de simplement y réagir. C'est un enjeu économique, mais aussi stratégique et sociétal."

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Changement de comportement ?

Le consommateur sera-t-il amené à changer son comportement alimentaire ? En cas de problème climatique, "il verra directement l'impact dans son magasin : soit hausse du prix, soit, pour les produits frais, la non-disponibilité du produit. Il pourra ensuite adapter son comportement. L'offre en Belgique est très large, ce qui permet en général de trouver de bonnes alternatives". "De nombreux éléments influencent les habitudes alimentaires des Belges sans que cela a toujours un lien avec les changements climatiques, ajoute la Fédération. "Mais les spécialistes en prospective prévoient des changements importants à long terme des types d'aliments que l'on aura dans notre assiette. Les solutions mises en avant plus haut doivent permettre de limiter l'impact et de pouvoir continuer de nourrir la population de manière diversifiée et de qualité."

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