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Laurence (Hélène Theunissen) et André Prioux (Benoît Van Dorslaer), la soixantaine, mènent une vie de couple ronronnante dans leur appartement cossu à Paris. Ce matin-là, c'est le jour des courses. André est concentré sur ses achats quand un jeune homme (Thibault Packeu) dépose dans son caddie une boîte de céréales Chocapic. Puis une deuxième. Pensant à une erreur, André remet les Chocapic dans leur rayon. Mais le jeune homme revient et, dans un langage peu intelligible, demande à André : "Il est où Momo ?". Avant de s'énerver : "Où sont les Chocapic ?". Le sexagénaire n'y comprend strictement rien, suscitant la colère de son interlocuteur, qui lui arrache son caddie des mains et part avec toutes les commissions.
"Où sont nos courses ?", s'enquiert, tout étonnée, Laurence, qui sort du rayon frais. André, terrorisé, tente de lui expliquer sa mésaventure : "Ce type était dans un état de transe. Il m'a eu au physique. […]. J'ai eu peur". Désemparés, les Prioux rentrent chez eux. "On s'emmerde à faire les courses pendant deux heures et on rentre à vide, peste Laurence. Quelle époque de cons !" Mais quelle n'est pas leur surprise de découvrir que "le taré du supermarché" s'est introduit dans leur appartement. Le jeune homme, sourd, ne leur veut aucun mal. En fait, il prétend être leur fils et est venu leur annoncer son mariage avec sa copine, Sarah (Aurianne Servais). Problème : les Prioux n'ont jamais eu d'enfant. Alors qui est-il ? Un mythomane ? Un arnaqueur ?….
La plume sans ambages de Sébastien Thiéry
Créé en 2015 à Paris, Momo de Sébastien Thiéry est monté par Thibaut Nève pour la première fois en plein air, au lac de Genval. Après deux excellentes pièces de franches rigolades (Nuit d'ivresse et Silence, on tourne !), Il est temps d'en rire, en co-production avec le TTO, emmène cet été le public dans un autre registre, celui de la comédie burlesque, où on rit beaucoup, mais pas tout le temps. Et où on est également cueilli par l'émotion, avec des scènes plus sérieuses, plus dramatiques.
Sébastien Thiéry, auteur de comédies populaires : "Le politiquement incorrect, il y a 20 ans, c'était une qualité ; aujourd'hui, c'est un défaut"Dans Momo, le rire vient des situations – la rencontre explosive entre André et ce jeune homme bizarre, le pragmatisme de Laurence qui ne comprend rien à la mésaventure de son époux, le désarroi des Prioux qui découvrent un inconnu chez eux, les mille et une tentatives d'explications du couple qui apprend qu'ils sont parents d'un fils trentenaire et sourd, etc. – mais aussi de la plume incisive et sans ambages de Sébastien Thiéry. Dans ce contexte peu ordinaire, l'auteur n'hésite pas à aborder des thèmes délicats : le handicap et la filiation. Sous ses airs légers, Momo fait, en effet, voler en éclats les principes de filiation : Laurence, qui n'a jamais été mère, veut considérer comme son fils ce jeune homme débarqué de nulle part, au grand dam de son mari André, qui tente de la raisonner comme il peut.
Le binôme Hélène Theunissen-Benoît Van Dorslaer fonctionne à merveille, chacun parvenant à rester posé dans son jeu, tout en insufflant la juste dose de gravité et d'émotion quand leur personnage est malmené, fragilisé. Même sens de la retenue pour Thibault Packeu, qui joue sans trop forcer le trait, et parvient à se faire comprendre du public en parlant un langage parfois très biscornu.
→"Momo", jusqu'au 9 août, au lac de Genval, dans le cadre du festival Il est temps d'en rire (jusqu'au 4 septembre). Infos et rés. sur https://ilesttempsdenrire.be
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