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«Laissons-nous porter par la légèreté de l’été et acceptons son souffle dissident»

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Jonas Vingegaard (à gauche) et Tadej Pogacar lors de la 6e étape de la 110e édition du Tour de France cycliste, 145 km entre Tarbes et Cauterets-Cambasque, dans les Pyrénées, le 6 juillet 2023.

Jonas Vingegaard (à gauche) et Tadej Pogacar lors de la 6e étape de la 110e édition du Tour de France cycliste, 145 km entre Tarbes et Cauterets-Cambasque, dans les Pyrénées, le 6 juillet 2023. THOMAS SAMSON / AFP

HUMEUR - Et si l’été était annonciateur de bonnes nouvelles ? La saison estivale nous invite à regarder la réalité d’une façon plus douce et moins dogmatique, écrit Thomas Moralès.

Dernier ouvrage paru : « Tendre est la province » (Les Équateurs, 2024).


Cet été, ne surfons pas la vague du défaitisme. Elle est décidément trop facile à prendre. Elle est intellectuellement paresseuse et mortifère pour les artères. N’y succombons pas même si la nostalgie nous y pousse parfois ! Il en va de notre dignité et aussi de notre équilibre mental. Résistons à l’appel de la neurasthénie ! L’actualité désespérante de ces dernières semaines nous apporte son lot de guerre et de misère, de volte-face gouvernementale et d’abrutissement généralisé ; chaque jour, elle creuse un peu plus le désespoir des nations jadis civilisées, elle finit par anesthésier l’esprit, lui ôter toute capacité d’émerveillement. Nous serons bientôt inaptes à percevoir la beauté des choses inutiles.

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À ce moment-là, nous serons un pays perdu. Sans faire preuve d’un optimisme béat, nous ne sommes pas des coachs de vie, mais plutôt d’un relativisme balnéaire donc salutaire, n’abordons pas ces longues vacances, la peur au ventre. Il ne s’agit pas de nier l’insécurité galopante et le gel des espérances, le décrochage scolaire ou l’hémorragie des élites. Pour continuer à avancer et à croire en un possible destin commun, il faut se laisser porter par la légèreté de cette saison, accepter son souffle dissident, lui donner une chance de nous racheter, voire de nous éclairer. Car l’été est propice au relâchement des nerfs et à l’organdi des souvenirs, il nous oblige à regarder la réalité d’une façon plus douce et moins dogmatique, à nous reconnecter à notre moi profond, c’est-à-dire à la France des musées, des forçats de la route, des flonflons, des lectures sous la tonnelle, du rosé bien frappé et d’une télévision de jouvence.

Partout, à Paris et dans nos provinces, l’été, au-delà de la féérie du barbecue et de la réhabilitation du slow, laisse entrevoir des portes de sortie. Oui, des échappatoires aux mornes destins. Des points de fuite ou de chute. Prenons-les ! Accrochons-nous collectivement à ces dérisoires et indispensables sas de survie. Sans eux, nous sombrerions. Sans eux, nous braderions notre identité qui n’est pas un gros mot, encore moins une prison sectaire aux plus vociférants de nos compatriotes. L’été chasse les diviseurs du poste et des assemblées. Dans quelques jours, le Tour de France partira du Nord pour filer vers la Normandie, puis s’attaquera aux monts et aux cols, les grimpeurs animeront alors nos après-midi. Cette leçon d’histoire et de géographie, durant trois semaines, nous invitera à réciter les grandes étapes de la fable ronde. Nos bénédictions de juillet s’appellent Mont-Dore, Mont Ventoux, Col du Tourmalet, Col de la Madeleine ou Col du Pré. Ce Tour lève le voile sur des terres et des Hommes qui d’habitude n’intéressent pas les médias. Le vélo n’est pas porteur de division, il consolide les générations et leur transmet le relais de la mémoire.

L’été, on a le droit de refuser les injonctions et les snobismes cultureux, regarder « La Grande Vadrouille » et « L’Année des méduses » n’est pas incompatible, s’empiffrer d’épisodes de la série « Alf » sur la chaîne Gulli et de « The New Avengers » sur Ina Madelen.

Thomas Moralès

Un pays qui ne partage pas un imaginaire commun court à sa perte existentielle. Cet été, profitons de la climatisation des musées, Boudin expose ses ciels duveteux à Marmottan, Doisneau déploie sa frise populaire et banlieusarde chez Maillol, l’animal dans les arts est l’honneur à Landerneau et Giacometti fait une halte au Musée Cantini de Marseille. L’été, on peut refuser les nouvelles injonctions littéraires en lisant des poches périmés : «Paris au mois d’août» de René Fallet ou «L’été finit sous les tilleuls» de Kléber Haedens. Ou préférer suivre les aventures de la famille Durrell à Corfou ou s’imprégner du bonheur à Souillac de Tillinac. Pour les plus studieux, il n’est pas interdit de lire Interrogatoire, l’interview d’Emmanuel Berl par Patrick Modiano. 

L’été, on a le droit de refuser les injonctions et les snobismes cultureux, regarder «La Grande Vadrouille » et «L’Année des méduses» n’est pas incompatible, s’empiffrer d’épisodes de la série «Alf» sur la chaîne Gulli et de «The New Avengers» sur Ina Madelen. L’été, Purdey, Gambit, Bourrel, Maigret ou un extraterrestre mesurant 83 cm et amateur de chats appartiennent au même cercle de la raison. L’été, on peut aussi verser une larme en revoyant les entretiens de Christian Defaye sur la RTS, notamment celui de Lea Massari qui vient de nous quitter. Cet été, Souchon et ses fils passeront en concert par Hauterives, Bouillargues et Carcassonne. Au début de cet été, il est même possible de faire quelque chose de banni socialement : s’enivrer de voitures anciennes au Mans Classic et apprécier le charisme de Brad Pitt dans une monoplace à 300 à l’heure au cinéma.

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