Malgré sa beauté formelle, son réalisme et son habileté à retranscrire la fièvre qui sévit dans les paddocks et sur la piste, Lads ne renouvelle pas vraiment les films sur le monde des courses hippiques. On y suit bien sûr les différentes étapes de la formation d'un futur jockey. Mais un certain nombre d'heureuses coïncidences nuisent au récit. Malgré les prestations nuancées de Jeanne Balibar et Marc Barbé.

On sent la proximité de Julien Menanteau, fils de cavalier, avec le sujet de son premier film. Le long métrage a le mérite de montrer les aspects nettement moins nobles du métier – rivalités, problème de poids, accident grave, difficultés financières des écuries (avec les riches proprios Qataris), dopage des jockeys et des chevaux, hippodromes clairsemés,… On ne peut toutefois s'empêcher de noter qu'il arpente des pistes ultra-balisées. Oubliant que le charisme de ses personnages principaux et des lieux qu'il filme ne suffit pas à donner de l'originalité et du poids à son intrigue.

Le film étonne, notamment, par ses incessants sauts temporels et sa façon d'escamoter certaines intrigues ou certains problèmes. Qu'advient-il des soucis d'argent du père, du poulain qui a si bien grandi et est devenu un parfait candidat pour le steeple-chase ? Tous ces évitements ou ces disparitions seraient tout de même très étonnants dans une véritable course d'obstacles… Mais peut-être le jeune réalisateur a-t-il voulu suivre trop de pistes à la fois.

Lads Au galop Réalisation Julien Menanteau Scénario Julien Menanteau et Nour Ben Salem Avec Marco Luraschi, Jeanne Balibar, Marc Barbé... Durée 1h31