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Florian Humez et Jean Gaborit, ont rapidement filé dans le privé. Pierre Person et Sacha Houlié, quant à eux, ont incarné une rupture avec leur camp et sa « dérive. »
FRANCOIS GUILLOT / AFP
La trajectoire des fondateurs des Jeunes avec Macron dit tout de l’évolution du macronisme
POLITIQUE - Un autre temps. Les « Jeunes avec Macron » fêtent leurs 10 ans d’existence ce samedi 5 juillet, au Cirque d’hiver à Paris autour de leur président Ambroise Méjean et de plusieurs invités de marque. Élisabeth Borne ou Gabriel Attal doivent notamment prendre la parole.
Une petite sauterie d’anniversaire qui sera l’occasion pour le mouvement de dévoiler son nouveau nom. Les adhérents ont eu à choisir ces dernières semaines entre « les Jeunes progressistes » et « les Jeunes en marche », appellation finalement retenue. Le nom du chef de l’État doit quoi qu’il en soit disparaître de l’affiche, symbole de la fin d’une époque.
Dix ans après le lancement des « JAM », avant même la création « d’En Marche » en avril 2016, le courant incarné par Emmanuel Macron est plus bousculé que jamais. Au point que certains, même au sein de la coalition au pouvoir, s’interrogent sur la « fin » précoce du macronisme. L’esprit des débuts, en tout cas, n’est plus. Et la trajectoire des fondateurs des « Jeunes » le montre bien.
Que devient le quatuor des débuts
Ils sont quatre, en 2015, à lancer cette aventure qui servira de tremplin pour l’aventure présidentielle, sinon d’appui, à celui qui est encore à l’époque ministre de l’Économie sous François Hollande et Manuel Valls. Un quatuor de bientôt trentenaire, Pierre Person, Sacha Houlié, Florian Humez et Jean Gaborit, issu du mouvement des jeunes socialistes.
Les deux derniers sont restés plusieurs années dans des cabinets. L’un au ministère de l’Économie avec Mounir Mahjoubi notamment, l’autre à l’Élysée puis Place Vendôme quand Éric Dupond-Moretti était ministre de la Justice. Ils ont filé dans le privé en 2020.
Une trajectoire devenue fréquente au fil des (nombreux) remaniements ministériels et dans l’entourage d’Emmanuel Macron. Au-delà de Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur (2018-2020) qui a récemment défrayé la chronique en rejoignant le géant controversé Shein, le chef de l’État a perdu peu à peu tous ses proches du début, ou presque. Le dernier en date, Alexis Kohler, inamovible secrétaire général de l’Élysée depuis 2017 a pris la tangente ce printemps pour rejoindre la Société générale.
Chez les jeunes, le parcours de Sacha Houlié et Pierre Person est plus éloquent, encore, quant à la trajectoire du macronisme, un courant « de dépassement politique » selon la promesse initiale, qui a dérivé vers la droite jusqu’à gouverner aujourd’hui avec Bruno Retailleau. Les deux anciens socialistes sont devenus députés dès 2017, Sacha Houlié dans la Vienne, et Pierre Person à Paris. Ils ont incarné l’aile gauche du mouvement, chacun à leur manière. Avant d’en partir.
Une « lente et profonde dérive »
Devenu numéro deux de La République en marche, Pierre Person a claqué la porte de la direction en 2020 avant de renoncer aux élections législatives deux ans plus tard. Lors de cette rupture, celui qui est longtemps resté proche d’Emmanuel Macron, égratignait déjà un mouvement qui « ne sait plus » où il va, « mélange les sujets sans avoir figé les bases », et ne parvient pas à dépasser les « seuls sujets sécurité, immigration et laïcité. »
« Le dépassement, ce n’est pas l’effacement. La promesse originelle était de dépasser les clivages, pas d’effacer nos différences », expliquait-il par exemple dans les colonnes du Monde. Il a quitté la sphère politique après la fin de son mandat, et s’est lancé (avec un certain succès) dans l’univers de la cryptomonnaie. Son binôme, Sacha Houlié est pour sa part resté sur les bancs de l’Assemblée nationale… Mais pas au sein du bloc macroniste.
Après avoir essayé d’animer l’aile gauche du mouvement lors du premier quinquennat, puis au début du second, quand il était président de la Commission des Lois à l’Assemblée nationale, l’élu de la Vienne a définitivement quitté son camp après sa réélection lors des législatives anticipées de 2024.
« La dissolution a mis un terme à l’aventure centriste. Il y aura inéluctablement un retour de la gauche et de la droite », nous expliquait-il au début de l’année, après l’avènement de la coalition avec Les Républicains. Or, dans ce schéma, Renaissance est devenue « une succursale de la droite. » Sacha Houlié a même franchi le Rubicon ce printemps en rejoignant Place Publique, le parti de Raphaël Glucksmann, un des potentiels candidats à gauche pour la prochaine présidentielle. L’occasion de déplorer en définitive la « lente et profonde dérive » de son camp. Pour lui, pas de quoi souffler des bougies. D’ailleurs, aucun des quatre ne devrait être de la fête au Cirque d’hiver.