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La deuxième session de travail des 140 citoyens est consacrée aux rythmes scolaires.
SolStock / Getty Images
La Convention citoyenne sur les temps de l’enfant étudie la question des rythmes scolaires avec des injonctions contradictoires à prendre en compte
EN BREF • La Convention citoyenne voulue par Emmanuel Macron débat des rythmes scolaires avec l’épineuse question de la semaine de 4 ou 4,5 jours.
• Bien que la semaine de 4,5 jours soit la règle, 90 % des communes ont opté pour celle de 4 jours, malgré les désavantages pour les enfants.
• Les enseignants et les communes ont avancé leurs arguments qui doivent aussi être pris en compte par les 140 citoyens qui rendront leurs propositions à l’automne.
ÉDUCATION - Ils sont entrés dans le vif du sujet. Les 140 citoyens qui se penchent, à la demande d’Emmanuel Macron, sur « les temps de l’enfant » abordent dans la session de ce week-end le sujet très délicat des rythmes scolaires. S’ils ne les avaient pas en tête, ces membres de la convention citoyenne ont désormais bien à l’esprit les injonctions contradictoires avec lesquelles ils vont devoir travailler jusqu’à l’automne.
Car la question faut-il répartir la semaine de classe sur quatre ou quatre jours et demi concentre en réalité tous les enjeux de cette convention. Et les intervenants qui se succèdent au Conseil économique, social et environnemental (Cese) rappellent à ces citoyens tous les débats qui ont accompagné les réformes menées par les ministres Xavier Darcos (2008), Vincent Peillon (2013) puis Jean-Michel Blanquer (2017).
Officiellement depuis le quinquennat de François Hollande, les 24 heures de classe par semaine cours restent organisées sur 4,5 jours. Mais en pratique, 90 % des communes ont opté pour la semaine de quatre jours, une organisation dite dérogatoire. Une originalité dénoncée il y a quelques semaines par la Cour des comptes et qui se vérifie à l’échelle de l’OCDE, où la semaine de cinq jours est largement répandue, affirme le Cese. Les données transmises aux membres de la convention permettent aussi de noter que les élèves français ont en moyenne deux semaines de classe de moins (36 contre 38) que les camarades des pays membres de l’OCDE.
Faut-il privilégier les enfants ou les adultes ?
Tout le débat peut se résumer ainsi : « La semaine de quatre jours est ce qui correspond le plus aux attentes d’emploi du temps de l’adulte, enseignants, fonctionnaires territoriaux, parents. Quatre jours et demi, c'est plus adapté à l’enfant, mais plus de contraintes pour les adultes », a déclaré Gabriel Fraga, vice-président de l’Association nationale des directeurs et des cadres de l’éducation des villes et des collectivités territoriales (Andev). Avoir plus de demi-journées de classe favorise en effet les apprentissages et permet de mieux coller au rythme chronobiologique de l’enfant, assure-t-il.
Face à cela, les enseignants doivent jongler avec l’intérêt des enfants et leurs propres difficultés qu’ils ont mis en évidence devant la Convention. « Des enseignants se disent épuisés », disent ne pas savoir « comment ils vont tenir jusqu’à 64 ans », a ainsi expliqué Aurélie Gagnier, co-secrétaire générale de la FSU-SNUipp. « Dans ce contexte, est-ce que la communauté enseignante pourrait accepter une demi-journée de classe supplémentaire ? Je vous laisse imaginer », fait valoir la syndicaliste.
Dans une période où les postes ne sont pas tous pourvus, la question de l’attractivité du métier de professeur est également posée.
Les mairies mettent en avant les économies
Sans parler des communes qui ont la responsabilité des bâtiments des écoles et de l’organisation des temps hors classe. Dans un contexte de restrictions budgétaires, plusieurs élus ont mis en évidence le fait que la semaine de quatre jours réduit leurs charges (transports scolaires, cantine, chauffage…).
Voilà qui promet donc des débats difficiles jusqu’au mois de novembre. Mais les 140 citoyens devront bien se mettre d’accord pour faire des propositions qui permettront de répondre à la question posée par François Bayrou : « Comment mieux structurer les différents temps de la vie quotidienne des enfants afin qu’ils soient plus favorables à leurs apprentissages, à leur développement et à leur santé ? »
Viendra ensuite le temps de la mise en œuvre de ses propositions avec la tâche pour l’exécutif de ne pas décevoir comme ce fut le cas après la Convention citoyenne sur l’environnement en 2019-2020.