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Des panneaux indiquant « Rue fermée » et « Détour » bloquent depuis mercredi les automobilistes et les cyclistes qui circulent sur la rue Saint-Denis, entre Gilford et Roy, sur le Plateau Mont-Royal. Des dizaines de chapiteaux du Festival BD de Montréal occupent cette artère névralgique pour toute la fin de semaine. Près de 100 000 visiteurs sont attendus pour l’événement, qui marque le début de la saison des festivals — et des fermetures de rue — dans la métropole.
Jeudi matin, des automobilistes rouspétaient devant la barricade aménagée à la hauteur de la rue Roy. Ils devaient s’engouffrer dans les rues étroites du Plateau plutôt que de continuer sur la rue Saint-Denis, un des principaux axes nord-sud du secteur. Une section de 1,2 kilomètre de cette artère est fermée entre le 21 et le 26 mai, pour la tenue du Festival BD.
Les entraves à la circulation ne font que commencer : comme chaque été, la patience des automobilistes est mise à l’épreuve par les festivals qui se succéderont jusqu’à l’automne. Il faut ajouter à cela des dizaines de chantiers routiers de la Ville et du ministère des Transports, ainsi que ceux de promoteurs privés qui empiètent sur la voie publique pour construire ou rénover des immeubles.
« Je ne trouve pas ça le fun, les rues fermées », dit Martine, une résidente de longue date du Plateau, rencontrée sur la rue Roy. Elle demande l’anonymat parce que son employeur lui interdit de parler publiquement.
« C’est difficile de circuler en auto dans le quartier. En ce moment, c’est Saint-Denis qui est barrée. Bientôt, ce sera Mont-Royal et Duluth pour tout l’été, et Saint-Laurent à certains moments. En plus, il y a des travaux partout. Tout ça mis ensemble, on se sent coincés », ajoute la dame, qui doit se déplacer en voiture pour emmener sa vieille mère faire ses emplettes.
On se sent coincés.
— Martine, résidente de longue date du Plateau Mont-Royal
Les cyclistes doivent aussi dévier de leur voie : la piste du Réseau express vélo (REV) est bloquée pour éviter les conflits entre les piétons et ceux qui se déplacent sur deux roues. L’arrondissement du Plateau-Mont-Royal a aménagé un détour dans les deux directions sur l’avenue Henri-Julien.
« Au début, c’est un peu agaçant [de constater la fermeture de la rue], mais on s’adapte rapidement en circulant dans les rues parallèles », dit Silvia Costea en marchant à côté de son vélo dans la rue Saint-Denis fermée à la circulation.
Cette résidente du Plateau adore le Festival BD. Elle souligne que la rue est vibrante, vivante, durant cette fin de semaine consacrée aux bandes dessinées du monde entier.
Un lieu « magique »
« La rue Saint-Denis, c’est magique ! » renchérit Mélanie La Roche, directrice générale du Festival BD de Montréal. On la rencontre au quartier général de l’événement, évidemment situé… rue Saint-Denis. Près de 150 bénévoles, dont un en patins à roues alignées, s’activent pour préparer l’accueil des 100 000 visiteurs attendus.
Plus de 177 exposants — des éditeurs québécois, canadiens, européens et d’ailleurs dans le monde — offriront une vitrine extraordinaire à la bande dessinée. Quelque 320 artistes de partout dans le monde convergent aussi vers la rue Saint-Denis.
Pourquoi tenir un événement d’une telle importance en pleine rue plutôt que dans un centre de congrès ou une salle vouée à accueillir des événements ? Parce qu’un lieu public au grand air, comme la rue Saint-Denis, semble conçu sur mesure pour un festival, répond Mélanie La Roche.
Photo: Marie-France Coallier Le Devoir
Le festival de la BD sur la rue St-Denis crée de la congestion routière sur les rues avoisinantes.
Les commerces locaux répondent aux besoins des visiteurs — en nourriture, en boissons et en divertissements de toutes sortes. Des vues sur le mont Royal et sur la Grande Roue du Vieux-Port ajoutent une touche de fantaisie à l’événement, assure la directrice du Festival BD.
L’événement avait lieu autrefois au parc La Fontaine. L’édition la plus achalandée avait attiré 12 000 personnes. C’est huit fois moins que sur le site actuel. Les responsables du festival et les commerçants du quartier sont enchantés d’avoir déménagé le Festival BD sur la rue Saint-Denis, en 2022.
Une « renaissance »
« Près de 100 000 visiteurs viennent redécouvrir notre rue sous un nouveau jour », dit Pauline Béchu, directrice générale de la Société de développement commercial (SDC) de la rue Saint-Denis.
Les visiteurs du Festival BD n’achèteront peut-être pas un futon ou une lampe tunisienne durant l’événement, mais ils verront que le secteur déborde de dynamisme. Et ils reviendront, estime la représentante des 320 commerçants du secteur.
Cette artère autrefois prestigieuse se remet d’une période difficile qui a culminé avec la pandémie. Les confinements, la concurrence des banlieues et du commerce en ligne ainsi que le chantier de construction du REV avaient fait mal à ce quartier central de l’île.
Des commerçants craignaient le pire avec l’aménagement d’une piste cyclable de chaque côté de la chaussée — une dans chaque direction. Le contraire s’est produit : la rue Saint-Denis vit une « renaissance », affirme Pauline Béchu.
« Les cyclistes fréquentent nos commerces », assure-t-elle. Avant la pandémie, 77 % des locaux commerciaux du secteur étaient occupés. Ce taux a aujourd’hui grimpé à 86 %.
« Avec le REV, la rue a pris beaucoup de mieux », dit Hugo Vaillancourt, gérant de la boutique Le Club, spécialisée dans les vêtements de vélo et de course à pied. Lui et son équipe adorent le Festival BD, qui fait augmenter la notoriété des commerces du quartier. Beaucoup plus que s’il n’y avait que des voitures filant à toute allure pour se rendre à l’autre bout de la ville.