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«La Russie doit payer pour la relance de l’industrie de défense française qui aidera l’Ukraine»

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FIGAROVOX/TRIBUNE - Tandis que l’Union européenne cherche à accroître son soutien à l’effort de guerre ukrainien, Olena Halushka et Olha Kovalska, activistes anti-corruption ukrainiennes, proposent que la France se serve des avoirs russes gelés pour relancer son industrie de défense.

Olena Halushka et Olha Kovalska sont membres de l’AntAC (Anti-Corruption Action Centre, qui lutte contre la corruption en Ukraine). 


Selon le commissaire européen à la Défense, Andrius Kubilius, la Russie est déjà capable de produire quatre fois plus d’armes que l’ensemble des États membres de l’OTAN, y compris les États-Unis. L’année 2025 d’ailleurs pourrait marquer une rupture entre les États-Unis et l’Europe, fragilisant cette dernière et ouvrant la voie à une profonde recomposition des puissances sur la scène mondiale. Après la conférence du 27 mars, Emmanuel Macron a clairement affirmé la nécessité de gagner une paix juste et solide, fondée sur la force — à la fois pour l’Ukraine et pour l’Europe. En réponse au cessez-le-feu de 30 jours proposé par le président américain par une intensification des attaques contre l’Ukraine, la Russie montre son absence de volonté de mettre fin à la guerre qu’elle a elle-même commencée. Face à ces menaces croissantes, la France doit accélérer et accroître ses efforts de défense pour soutenir l’Ukraine, son peuple et son armée, et l’industrie de défense française sur le long terme. À cet égard, le gouvernement français lance une réforme pour financer cet effort, un nouveau cadre devant être élaboré et présenté dans quelques semaines, selon les déclarations du président Macron.

L’ambition de l’UE de sortir de sa dépendance à l’égard des armes américaines et de donner la priorité aux armes fabriquées en Europe donne une occasion unique à la France de devenir un leader mondial de l’industrie et la technologie de la défense, notamment en produisant en coopération avec l’Ukraine des armes modernes, testées en temps réel sur le champ de bataille. Les armes françaises ont déjà prouvé leur efficacité en Ukraine, suscitant l’intérêt d’autres pays pour les missiles SCALP, les obusiers Caesar, et les avions à réaction. Mais le retrait des États-Unis de l’Europe pose également des difficultés, la plus urgente étant la nécessité d’augmenter rapidement le soutien en matière de défense à l’Ukraine. Le président Macron a annoncé un nouveau programme d’aide de 2 milliards d’euros. Mais la charge financière du soutien à l’Ukraine ne doit pas peser uniquement sur les épaules des contribuables français.

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Une solution raisonnable serait d’utiliser les avoirs russes gelés de manière beaucoup plus efficace afin de garantir des contrats à long terme pour les entreprises de défense françaises fournissant de l’équipement à l’Ukraine et de lancer une production franco-ukrainienne. La justice équitable consistant à faire payer la Russie pour la défense et la sécurité de l’Europe est déjà en place. Elle doit être renforcée. En 2024, l’UE a décidé d’utiliser pour l’Ukraine les revenus exceptionnels des avoirs russes gelés, détenus dans le système Euroclear en Belgique. Ces revenus générés en 2024 ont été utilisés en grande partie pour l’achat d’armes et, à partir de 2025, ils serviront à rembourser les 50 milliards de financements dit ERA, que l’Ukraine recevra progressivement au cours de l’année.

Euroclear détient plus de la moitié des 300 milliards de dollars d’avoirs de la Banque centrale russe. Concernant les revenus de 2024, Euroclear a transféré 3,55 milliards d’euros au budget de l’UE pour l’Ukraine. La première tranche a été distribuée en 2024 entre plusieurs États membres pour soutenir l’Ukraine. Par exemple, le Danemark a investi 400 millions d’euros pour acheter des obusiers Bohdana fabriqués en Ukraine. La France a également alloué 300 millions d’euros auprès des entreprises françaises pour acheter et livrer rapidement des équipements prioritaires à l’Ukraine, tels que 12 obusiers Caesar, des obus d’artillerie de 155 mm, des bombes air-sol AASM, etc.

L’utilisation des fonds de l’État agresseur pour soutenir la défense de l’Ukraine et la sécurité collective de l’Europe, qui se déroule depuis près d’un an, n’a en rien affecté le marché financier français ni la stabilité de l’euro, contrairement aux craintes des opposants à ce projet. Même avant la confiscation totale, qui suivra, il reste des étapes intermédiaires à franchir pour que cet argent soit utilisé de manière plus efficace. Euroclear détient environ la moitié des actifs russes gelés, tandis que le reste des actifs dans d’autres juridictions ne génère aucun revenu pour l’Ukraine. De plus, même Euroclear ne gère pas ces avoirs à leur plein potentiel. Depuis 2022, la plupart des obligations initiales sont arrivées à échéance, laissant le dépositaire de titres avec d’importantes liquidités qu’il n’a pas le mandat d’investir efficacement et qu’il conserve principalement sous forme de dépôts.

En maximisant les revenus des avoirs russes, on pourrait assurer une source de financement stable pour l’achat d’armes françaises et européennes destinées à l’Ukraine, ce qui permettrait à la fois de maintenir l’Ukraine bien armée et de renforcer la base industrielle de défense de l’Europe

Il faudrait consolider les actifs de la Banque centrale russe provenant de juridictions du G7 en un seul endroit : nous proposons d’établir un nouveau Fonds de développement pour l’Ukraine à Bruxelles afin de centraliser cet argent dans la zone euro et passer à une gestion active. Comme l’a souligné le banquier d’affaires britannique Timothy Ash, «un portefeuille de ces avoirs pourrait générer un rendement de 10 % et rapporter près de 30 milliards de dollars par an à l’Ukraine». En maximisant ces revenus, on pourrait assurer une source de financement stable pour la production conjointe de défense franco-ukrainienne et pour l’achat d’armes françaises et européennes destinées à l’Ukraine. Il permettrait à la fois de moderniser et tester les technologies militaires, de maintenir l’Ukraine bien armée et de renforcer la base industrielle de défense de l’Europe.

Or la maximisation des profits ne devrait être qu’une étape intermédiaire menant à la confiscation totale, qui ne peut plus être retardée. En ce moment, il existe de grands risques qu’en refusant de prolonger les sanctions, ce que l’UE fait tous les six mois, Orban puisse dégeler les avoirs et rendre l’argent à la Russie en juillet. Près de 200 milliards d’euros gelés en Europe, c’est plus que le budget militaire russe en 2025. Si la Russie recevait une telle injection financière, cela conduirait à l’escalade dramatique de la guerre ainsi qu’à la déstabilisation de l’Europe par le biais de cyberattaques, d’ingérences dans les élections et de la corruption. Le choix quant aux avoirs russes est désormais assez clair : cet argent ne restera pas gelé à jamais, il servira soit à faire avancer la paix en Ukraine et en Europe, soit sera investi dans des chars, des drones et des missiles russes pour amplifier la guerre d’agression.

Le débat concernant l’utilisation plus active des avoirs russes a enfin pris de l’ampleur en France. Le 12 mars, l’Assemblée nationale a adopté une résolution appelant à l’utilisation de ces avoirs pour soutenir l’Ukraine. L’ancien premier ministre Gabriel Attal a également souligné que la France devrait reconsidérer sa position sur les avoirs russes gelés, car la situation a évolué et la menace a atteint un nouveau niveau. En effet, les menaces se multiplient de jour en jour alors que l’Europe tarde à agir. Cette nouvelle réalité géopolitique ouvre la voie à un leadership français longtemps attendu, fondé sur le principe de l’autonomie stratégique tout en réduisant la dépendance vis-à-vis des États-Unis en matière de sécurité.

Face au besoin de stimuler son secteur de défense en réponse à la guerre russe et aux nouvelles politiques américaines, la France doit développer sa propre défense, aider l’Ukraine et devenir un leader en matière de sécurité en Europe. L’utilisation des avoirs russes gelés pour la défense ukrainienne et française peut ainsi soutenir la résistance ukrainienne et augmenter la production de défense française sans que cela ne soit ressenti par les citoyens français. La France doit enfin pleinement s’engager dans cette voie.

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