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Le punk, un genre musical, un état d’esprit aussi — accueillant, convivial, ouvert sur les autres et sur les autres genres musicaux —, ce que reflète le Pouzza Fest, dont la treizième édition animera le Quartier des spectacles tout le week-end. C’est aussi une affaire de transmission, témoigne Nicolas Côté, guitariste et chanteur du groupe Dogo Suicide, musicien de soir qui, de jour, enseigne l’art des trois accords plaqués sur quatre temps aux futurs rockeurs.
« Aujourd’hui, c’est une grosse journée : c’est le spectacle de fin d’année de mes jeunes ! » s’exclame Nicolas Côté, professeur et coordonnateur à l’organisme communautaire Jeunes Musiciens du monde dans la ville de Québec. Sa spécialité : les classes d’orchestre « pop, rock, mais lorsque je prends en charge des groupes, ça finit toujours par devenir un peu plus punk, c’est ce que j’éveille chez les jeunes ».
Nicolas et ses collègues se déplacent dans les écoles secondaires de leur région qui n’ont pas de programme de musique en leur sein. « Tous les professeurs approchent l’enseignement de la musique à leur manière, mais mon angle à moi, c’est le punk, dit le professeur Côté. C’est le milieu d’où je viens, c’est aussi un des genres les plus faciles à apprendre si tu n’as jamais touché à un instrument de musique de ta vie, ce qui fait en sorte qu’on peut jouer en groupe rapidement. »
« Je trouve que le punk est un genre qui nous fait nous sentir libres, dit-il. On s’émancipe de plein de contraintes musicales, on peut juste faire des power chords sur un rythme en 4/4 super simple et tout de suite vivre le fun de jammer, de jouer de la musique tous ensemble. » La description que fait Nicolas Côté de l’esprit punk rappelle la naissance des Ramones, la légende voulant que les membres du groupe sussent à peine jouer de leurs instruments, leur énergie et leur enthousiasme compensant à ce point leur déficience technique qu’ils ont marqué à jamais l’histoire de la scène punk, dont le groupe fut l’un des plus importants détonateurs.
« Je suis peu théorique comme musicien, davantage dans la sensation et dans l’importance de vivre le moment présent à jouer de la musique avec les autres, ajoute Côté. Avec les jeunes, le punk est mon outil d’apprentissage. À force de piocher, on arrive à quelque chose de concluant ! »
Au-delà de Montréal
Hors de l’école, Nicolas Côté mène le trio Dogo Suicide, qui fut invité à concourir il y a quelques semaines aux préliminaires des Francouvertes — le groupe, qui élargit la définition du punk en lui incorporant d’autres influences rock, n’a pas accédé à l’étape suivante, mais ce n’est pas par manque de talent, sa performance nous ayant laissé un vif souvenir.
Formé pendant la pandémie par les deux amis d’enfance (Nicolas et Emmanuel Canadian à la basse), le groupe a attiré le batteur Richard-William Turcotte, « un vétéran de la scène locale qui a joué dans plein de groupes, ça nous a vraiment aidés à nous solidifier, comme musiciens et dans le groupe », résume Nicolas. Un premier EP (Sexe pour les yeux) paraît à compte d’auteur à l’automne 2021 et deux autres suivront avant leur participation aux Francouvertes — et celle au Pouzza Fest dimanche, sur la scène du Cabaret du MEM – Centre des mémoires montréalaises.
« On joue avec des bands de Québec, on aime Québec. C’est une fierté pour nous de faire de la musique hors de Montréal », dit le chanteur du groupe, qui planifie l’enregistrement de son premier album, à paraître sur l’étiquette de disques Soluté Records, une des rares structures de production musicale à évoluer loin des grands centres.
« Quand j’étais adolescent, une première étiquette de disques était apparue à Chicoutimi qui s’appelait Rue Racine Records — c’était une structure très alternative, qui a fait son bout de chemin, mais qui n’a pas continué, alors on a entendu l’appel, en tant que musiciens du Saguenay », raconte Vincent Bélisle, directeur général de Soluté Records et directeur d’un tout nouveau festival de musique, l’Internationale périphérique, à L’Anse-Saint-Jean, où jouera Dogo Suicide (ainsi que PyPy, la Rimouskoise Isabelle Charlot, René Lussier et La Sécurité, entre autres).
« Y’a plein de projets au Saguenay. On a senti le besoin d’offrir une structure de production d’albums régionale, qui vient soutenir les projets musicaux du coin », explique Bélisle, qui accueille dans sa maison de disques des projets de tous les horizons musicaux.
Dogo Suicide sera sur scène le 18 mai à 21 h au Cabaret du MEM, à l’affiche de la 13e édition du Pouzza Fest ; la première édition du festival L’Internationale périphérique se déroulera à L’Anse-Saint-Jean du 15 au 17 août prochains.
Pouzza Fest joue dehors !
Enraciné au centre-ville depuis ses débuts il y a presque 15 ans déjà, le Pouzza Fest remonte enfin sa scène extérieure après l’avoir démantelée durant la pandémie, cette fois à la place des Festivals, poétiquement rebaptisée Jardin des bières pour la fin de semaine. Ce qu’on y présentera, gratuitement, vaut le détour, même avec son parapluie : vendredi y défileront notamment We Are Wolves, les (cultissimes) Marmottes Aplaties et Vulgaires Machins. Samedi, l’animation sur le site débute à 13 h avec un gala de lutte, suivi de huit performances, dont celle du musicien folk-punk britannique Frank Turner. Dimanche, ce sera du costaud : ça débute à 11 h avec une séance de « yoga pour punks », des concerts et activités pour enfants (Pouzza Bambino), puis une programmation musicale coiffée par les performances des légendaires punks anarchistes anglais Subhumans et de l’orchestre torontois Fucked Up, pour se conclure avec nos icônes du métal Voivod. Oui, vous avez bien lu : toute cette programmation extérieure est gratuite.