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Psychothérapeute à New York, Juan Carlos Dumas a expliqué à l’AFP l’impact délétère de la politique migratoire du président américain sur les personnes sans papiers.
Par Maxime Dhuin avec AFP
HANDOUT / Getty Images via AFP
Un migrant arrêté par la police de l’immigration américaine (ICE) en janvier 2025.
ÉTATS-UNIS - Donald Trump a fait de leur vie un enfer. Avec sa politique migratoire ultra brutale, le président américain sème la terreur parmi les millions d’immigrés qui vivent sans statut légal aux États-Unis. Entre les arrestations arbitraires, les expulsions sans procès vers le Salvador et la suspension possible des dispositions permettant de contester une détention illégale, beaucoup de sans papiers se sentent démunis.
Une terreur sur laquelle mise l’administration Trump, dont le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) a proposé le 5 mai dernier 1 000 dollars aux migrants s’ils se rendent et s’« auto-expulsent » dans leur pays d’origine. Au quotidien, la campagne de lutte contre les clandestins s’incarne par la présence accrue d’agents de l’ICE – les services fédéraux frontaliers et d’immigration – dans des quartiers ou sur des lignes de métro où vivent d’importantes populations étrangères.
De quoi faire grimper « l’incertitude, la peur et l’angoisse » des personnes en situation irrégulière, alerte le psychothérapeute Juan Carlos Dumas, interrogé ce jeudi 15 mai par l’AFP. La politique de Donald Trump « c’est comme le 11-septembre » 2001 pour leur santé mentale, assure-t-il. Le soignant, qui œuvre pour les services de santé publique de New York, fait aussi état auprès de l’AFP d’une hausse de la consommation d’alcool et de drogues, des violences domestiques mais aussi des retours vers la religion. « Il faut bien mettre l’angoisse quelque part », analyse ce psychothérapeute de 68 ans, originaire d’Argentine.
« On n’a rien vu de tel depuis de nombreuses années »
Cette angoisse ne se manifeste pas de la même façon chez tout le monde, explique Juan Carlos Dumas. Chez les jeunes femmes, la pratique de l’automutilation « comme expression de détresse » est aussi en hausse, comme c’était le cas après les attentats du 11 septembre 2001. Les enfants ont tendance, eux, à « exprimer leur anxiété de manière agressive », estime le psychothérapeute, qui tente de détecter les problèmes de comportement violent chez les plus jeunes dans une école de Harlem, au nord de Manhattan.
« Chacun tente de se calmer du mieux qu’il peut », résume-t-il en assurant n’avoir « rien vu de tel depuis de nombreuses années ». Les plus affectés sont les sans-papiers – et les membres de leur famille – qui vivent depuis longtemps aux États-Unis où ils ont refait leur vie. Les derniers chiffres officiels évaluaient à environ 11 millions le nombre de sans-papiers aux États-Unis en 2022. Ce nombre avoisinerait désormais les 14 millions, selon un rapport publié en février par l’ONG Migration Policy Institute.
C’est cette population que Donald Trump a promis de cibler avec « la plus grande opération d’expulsions de l’histoire du pays ». Une prise de parole parmi d’autres pour le président américain, qui a passé les mois précédant son élection à décrire les sans-papiers comme des voleurs, des violeurs et des meurtriers, allant accuser les migrants haïtiens de l’Ohio de manger « des chats et des chiens ».
Des symptômes de « stress, de dépression et de panique »
Ce mal-être face à la politique de Donald Trump, Sindy Estrada le connaît bien. La Colombienne, interrogée par l’AFP, ne compte pas quitter son pays d’adoption mais plutôt contester l’avis d’expulsion qui la sommait, elle et sa famille, de quitter les États-Unis avant le 30 avril dernier. « Cet avis a provoqué une sorte de rupture émotive : nous commençons à sentir les symptômes du stress, de la dépression, de l’anxiété et de panique », confie cette entrepreneuse de 36 ans, dont la famille a quitté la Colombie il y a trois ans après que l’entreprise de son mari a subi des extorsions.
Le couple travaille aux États-Unis, mais lui s’est fait imposer récemment par les services d’immigration le port d’un bracelet électronique pour que ses déplacements soient suivis « 24 heures sur 24 ». « Ne croyez pas que je n’ai pas eu l’envie de prendre toutes mes affaires et de dire “[...] C’est trop dur, je m’en vais”, mais d’un autre côté, je pense à ce qui m’attend là-bas » en Colombie, explique celle dont le fils de 16 ans subit aussi le stress de plein fouet et a commencé une thérapie.
Les cas comme ceux de Sindy Estrada et sa famille n’ont rien d’étonnant si l’on écoute Juan Carlos Dumas. « Ce que les gens ont pris des années à bâtir peut être détruit en une seule journée » et la perspective de devoir tout quitter est « absolument traumatisante », explique-t-il. La solution face à ces angoisses reste selon lui de « ne pas baisser les bras et se refermer sur soi », mais étrangement de continuer à travailler. Pourquoi ? « Parce que quand on travaille, on oublie un peu ce qui nous perturbe », souligne l’expert.
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