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La «pelouse parfaite» a toujours la cote

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Le grand terrain de Carl Gagnon, à Jonquière, a l’air d’une œuvre d’art : pelouse impeccable, haies de cèdres taillées à la perfection, platebandes bien garnies. Tous les jours, le retraité fait le tour de son coin de paradis pour arracher les pissenlits, le trèfle ou les autres « mauvaises herbes » qui tentent de se faufiler.

« L’horticulture, c’est comme une drogue ! On veut toujours améliorer notre terrain », lance ce passionné d’aménagement paysager.

La pelouse d’un vert tendre de ce jardinier amateur suscite l’admiration des passants. Les gens s’arrêtent pour le féliciter et lui demander la recette de son succès. « Il faut mettre des efforts, dit-il. Mais c’est juste du plaisir quand c’est une passion. »

Carl Gagnon n’est pas le seul à consacrer ses temps libres à l’aménagement de son terrain. Le Devoir a constaté que l’horticulture, et en particulier l’entretien de la pelouse, est une véritable passion au Québec. Dans certains cas, il s’agit presque d’une religion. La religion de la « pelouse parfaite », sans herbes indésirables, et d’un vert juste assez foncé.

Cette passion pour le gazon reste bien vivante, malgré un mouvement qui gagne du terrain contre la suprématie de la pelouse. Cette manie du gazon parfait consomme des tonnes d’eau, nuit à la pollinisation et pollue l’air et le sol à coups de pesticides hautement nocifs (quand les jardiniers amateurs en utilisent, bien sûr). Tout ça pour avoir un terrain exempt d’herbes qualifiées de « mauvaises ».

Ennemis à « éliminer »

Plus de 160 municipalités québécoises, dont Montréal, ont réglementé l’usage de produits chimiques visant à éliminer des insectes ou des mauvaises herbes dans la pelouse domestique. Le gouvernement du Québec a aussi banni une série de pesticides. Nos recherches indiquent que le commerce de Killex et autres produits interdits reste pourtant florissant.

Des jardiniers vont s’approvisionner aux États-Unis et offrent leurs trouvailles à gros prix sur des sites de revente. Un particulier a mis une bouteille d’un litre de cet herbicide en vente à 80 $ — environ le triple du prix affiché chez des détaillants dans certaines provinces canadiennes. Des sites comme Amazon ont cessé de vendre le Killex au Québec et ailleurs au pays. D’autres maintenaient leur offre en ligne au moment où ces lignes étaient écrites.

Les jardiniers en herbe interrogés par Le Devoir affirment qu’ils parviennent à contrôler leur pelouse sans recourir à des produits interdits au Québec. L’attrait du Killex et autres pesticides bannis demeure toutefois indéniable. Des horticulteurs du dimanche semblent prêts à tout pour avoir un gazon qu’ils considèrent comme exemplaire.

Le groupe Facebook Pelouse Québec ouvre une fenêtre sur la quête de la pelouse parfaite. Et sur l’anxiété générée par une pelouse qui ne correspond pas aux critères esthétiques nord-américains. Les 53 200 membres de cette communauté partagent leurs trucs pour venir à bout du gazon jaune, des mauvaises herbes ou des vers blancs, qui viennent ternir leur rêve d’un monde lisse et propre. Les ennemis à « éliminer » se nomment digitaire, tussilage, renouée, ou encore mouffette et marmotte.

La psyché humaine

Comment expliquer cette quête de gazon sans aspérités ? Carl Gagnon, ce retraité qui a sans doute une des plus belles pelouses de Jonquière, estime que la réponse à cette question relève de la psychologie humaine : « Entre une pelouse que vous décrivez [avec des mauvaises herbes] et une pelouse qui est parfaite, on est tous pareils : on prend le parfait ! »

Autrement dit, « c’est le fun de travailler fort et d’être satisfait du résultat ». En évitant les produits interdits, précise-t-il.

Vincent Tringle-Thibault, un passionné d’horticulture de Repentigny, avoue ignorer pourquoi il adore la pelouse digne d’un terrain de golf. « Je ne le sais pas ! Aucune idée ! C’est vrai que dans les parcs, il y a de tout et n’importe quoi dans le gazon. Et c’est quand même beau », dit ce père de famille.

Il admet que ses cinq filles, âgées de 10 à 20 ans, se moquent de lui quand elles le voient à genoux sur son terrain, en train d’arracher des trèfles ou des pissenlits. Mais il aime ça. Il est heureux de maîtriser l’art du raclage, du déchaumage et du sursemis. En respectant l’interdiction de certains pesticides.

C’est un héritage culturel qui reste dans nos sociétés.

— Maxime Fortin Faubert

Le jardinier amateur est satisfait quand il suit les conseils glanés sur le groupe Pelouse Québec et que ça donne des résultats. Il étend du gluten de maïs contre les mauvaises herbes dans sa pelouse deux fois par année, au printemps et à l’automne, et il sème six semaines plus tard. Il arrose sa pelouse une quinzaine de minutes aux jours identifiés par le permis municipal qu’il se fait un devoir d’obtenir.

Un modèle en transition

Le chercheur Maxime Fortin Faubert, coordonnateur d’une recherche sur la pelouse pour la Fondation David Suzuki, n’est pas étonné de la persistance du modèle de gazon « parfait », malgré la prise de conscience sociale des méfaits de ce type de monoculture.

« C’est un héritage culturel qui reste dans nos sociétés. Nous sommes en transition. Il y a plusieurs municipalités qui font des gestes pour améliorer la gestion de la pelouse », dit-il.

L’interdiction de certains pesticides, la permission accordée aux résidents de laisser pousser leur gazon, ou encore l’autorisation de faire des potagers devant les maisons — pour réduire la place de la pelouse sur le territoire — font partie des mesures adoptées par certaines villes.

Il existe des solutions de rechange « plus naturelles et plus diversifiées » que la pelouse, comme des prairies fleuries, des jardins potagers ou des couvre-sols naturels, souligne le rapport rédigé par Maxime Fortin Faubert.

La Fondation David Suzuki et l’organisme Vigilance OGM invitent les candidats aux élections municipales de novembre prochain à proposer des mesures pour réduire l’espace occupé par les pelouses — et par les pesticides.

Vigilance OGM réclame notamment que la réglementation limitant l’usage de pesticides autour des écoles et des garderies soit étendue à l’ensemble du territoire. « Les enfants ne fréquentent pas que ces établissements. Et d’autres personnes peuvent être vulnérables [aux pesticides] », dit Laure Mabileau, responsable des communications chez Vigilance OGM.

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