Des enfants devraient pouvoir entrer en maternelle dès 4 ans dans cinq écoles du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique, et ce dès janvier 2026.

Les cinq établissements concernés sont les écoles Norval-Morrisseau et Queen Elizabeth à Vancouver, Les Aiglons à Squamish, les Grands-cèdres à Port Alberni et La Vérendrye à Chilliwack.

Dans un communiqué publié lundi, le CSF décrit l’initiative comme une bonification de services à l’enfance pour assurer une transition douce vers la maternelle.

Si les conditions le permettent, le CSF espère ouvrir les classes de maternelle 4 ans dès janvier 2026, peut-on lire dans le communiqué.

Le CSF avait déjà entamé un projet-pilote il y a près de 10 ans, financé par Ottawa, qui avait rencontré des obstacles administratifs au démarrage, puis a finalement été abandonné.

Pour la Fédération des parents francophones de la Colombie-Britannique (FPFCB), l'annonce faite lundi est une surprise. Marie-André Asselin, la directrice générale, dit qu'avoir plus de services francophones pour les petits est toujours une bonne nouvelle, néanmoins, elle déplore le manque de collaboration entre les deux organismes.

La décision aujourd'hui du CSF nous surprend en tant que communauté, puisqu'on avait quand même connu beaucoup de succès en travaillant en partenariat.

Concurrence dans le recrutement de personnel

Pour Marie-André Asselin, qui est à l'origine de la création du Phare C.-B., une initiative visant à favoriser l’essor des garderies francophones dans la province, le choix du CSF de proposer la maternelle dès 4 ans met en concurrence le recrutement des professionnels de la petite enfance, déjà compliqué selon elle.

Il y a vraiment ce risque que les éducatrices veulent plutôt aller chez un employeur gouvernemental avec des salaires peut-être un peu plus élevés [...] que ce que l'on peut payer dans le réseau, détaille Marie-André Asselin.

Marie-Andrée Asselin va quitter son poste à la tête de la Fédération des parents francophones de la Colombie-Britannique après 25 ans de travail acharné.

Photo : Radio-Canada / Julie Landry

Le CSF annonce d'ailleurs démarrer le recrutement du personnel éducatif.

Marie-André Asselin craint l’exode de professionnels de la petite enfance, reproduisant une situation semblable à celle de 2016 lorsqu’une prématernelle a dû fermer ses portes à la suite de l'embauche d'une éducatrice par le CSF à Chilliwack.

Des besoins différents

Selon Marie-André Asselin, après l’arrêt du projet-pilote, le CSF et la FPFCB s’étaient entendus sur la nécessité de l’essor des garderies. Elle ajoute que ces dernières sont mieux adaptées aux besoins des parents actifs.

Les parents francophones, ils travaillent, ils ont besoin de services de garderie 12 mois par année avec des heures étendues.

Elle met en avant le fait que les maternelles suivent les horaires d’écoles classiques et n'incluent pas les enfants de moins de 4 ans.

Contacté, le CSF a décliné une demande d'entrevue de Radio-Canada.

Avec les informations de Yann Lacoste