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La guerre commerciale n’est pas terminée

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L’accord conclu récemment entre Washington et Pékin en matière de commerce n’est ni la victoire que les deux camps prétendent ni le retour à la paix que tout le monde espère. C’est tout au plus une trêve bien temporaire dans une guerre plus large qui s’essouffle déjà, mais qui fera quand même des victimes.

À peine de retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a embarqué le reste du monde dans le pire tour de montagnes russes qui soit sur le plan commercial. De nouveaux droits de douane avaient à peine le temps d’être annoncés que déjà ils étaient reportés, pour être aussitôt réinstitués aux côtés de nouveaux tarifs. L’étourdissant manège a culminé ce funeste « jour de la libération » du mois d’avril, où le perturbateur en chef a promis des « tarifs réciproques » supplémentaires de 11 % à 49 % sur l’ensemble des exportations de biens de près de 85 pays, le reste de la planète s’en tirant avec le tarif supplémentaire minimum de 10 %.

Après une semaine de dégringolade des marchés financiers, le président américain a déclaré une trêve de 90 jours et réduit cette dernière fournée de droits de douane à 10 % pour tout le monde, à l’exception de la Chine, avec laquelle il s’était engagé dans une escalade qui a mené leurs tarifs généraux supplémentaires à 145 % du côté des États-Unis et 125 % pour la Chine, ce qui équivalait à un embargo entre les deux plus grandes économies mondiales.

Puis, le climat s’est pacifié entre eux deux. Washington et Pékin ont convenu, il y a une dizaine de jours, de s’accorder trois mois de pause pour discuter plus calmement de leurs différends et de ramener, entre-temps, l’ensemble de leurs droits de douane, anciens et nouveaux, à des taux effectifs moyens de « seulement » 39 % et 27 % respectivement, selon la banque Goldman Sachs.

Donald Trump a qualifié l’entente de grande victoire, se vantant d’avoir forcé une « réinitialisation complète » de la relation commerciale entre les deux pays. La Chine a répondu que c’était elle, la grande gagnante, ayant forcé les Américains à reculer.

Et pourtant…

En réalité, si les deux pays ont remballé leurs tarifs si vite, c’est que la Chine s’est rappelé qu’elle ne pouvait pas se passer longtemps du marché américain, et que Donald Trump a eu peur de la réaction des marchés, de la menace d’un retour de l’inflation et de la perspective de rayons de magasins vides à Noël, ont estimé des experts dans le Financial Times. « Ils ne l’admettront pas, mais les deux camps se sont rendu compte qu’ils étaient économiquement coincés », y disait l’un d’eux.

Depuis, on croirait la paix revenue sur le front commercial. Les questions de tarifs ne font plus les manchettes. Le président américain semble s’être trouvé de nouvelles marottes. Et les marchés boursiers ont retrouvé leurs niveaux d’avant le « jour de la libération ».

Et pourtant. Même après tous les derniers reculs, revirements et pauses de Washington, le taux effectif moyen des tarifs américains est aujourd’hui, à 17,8 %, à son plus haut niveau en plus de 90 ans, rapportent les experts du Budget Lab de l’Université Yale. Il était encore de 2,4 % l’an dernier, et de moins de 1,5 % avant que Donald Trump ne débarque à la Maison-Blanche pour la première fois.

S’ils devaient être maintenus à ce niveau, les nouveaux tarifs américains et ceux imposés en représailles par les autres pays se traduiraient par une perte à long terme de 0,4 % de richesse aux États-Unis, de 0,3 % en Chine, de presque rien dans le reste du monde, mais de 2,3 % au Canada. Du côté américain, cela devrait ajouter 1,7 % à l’inflation, mais 2,3 % au prix des aliments, 6,2 % à celui des véhicules automobiles et 14 % à celui des vêtements, et cela se traduirait par un recul de 2800 $ du revenu moyen disponible des ménages, en pénalisant principalement les plus pauvres.

De retour après la pause

Ça, c’est si les tarifs actuellement en vigueur ne repartent pas à la hausse. On se souvient toutefois que les soi-disant « tarifs réciproques » ont seulement été mis sur pause pour 90 jours, c’est-à-dire jusqu’au 8 juillet. Dans le cas de la Chine, on a jusqu’à la deuxième semaine du mois d’août. Et Donald Trump a promis d’autres tarifs sectoriels, notamment dans les secteurs pharmaceutique et du bois d’œuvre.

En attendant, les pays font la file devant la Maison-Blanche dans l’espoir d’obtenir une entente avant la fin de la trêve. Le gouvernement Trump concentrerait son attention sur un peu plus d’une vingtaine d’économies, dont l’Union européenne, le Japon, l’Inde, la Corée du Sud, le Vietnam, l’Argentine et Israël. Jugés moins importants, d’autres pays pourraient faire l’objet d’ententes régionales qui couvriraient, par exemple, toute l’Afrique ou l’Amérique centrale, a indiqué cette semaine le New York Times.

Mais la négociation de véritables traités commerciaux ne se fait pas en quelques semaines, pas même en quelques mois, et encore moins avec des dizaines de pays en même temps.

Déjà en discussion avec les États-Unis avant le retour de Donald Trump au pouvoir, le Royaume-Uni est le seul, jusqu’à présent, à avoir conclu une entente. Qualifiée d’« historique » par les deux parties, elle s’avère bien maigre en réalité, notamment parce que les États-Unis garderont en place un tarif minimum de 10 % et que les Britanniques n’ont obtenu la levée des droits de douane supplémentaires de 25 % dans l’automobile que pour un nombre limité de véhicules.

Quant aux autres pays, ils sont entrés dans une drôle de ronde, où on accepte de leur prêter attention jusqu’à ce qu’ils se montrent trop exigeants aux yeux de Washington et qu’on les retourne au bout de la queue, a rapporté la semaine dernière The Economist. C’est ce qui est arrivé au Japon, qui ne voulait pas seulement parler de « tarifs réciproques », mais aussi de ceux dans l’acier et l’automobile. L’Inde a brièvement pris sa place, jusqu’à ce qu’on trouve que les discussions n’avançaient pas assez rapidement et qu’on la remplace, à son tour, par la Suisse, jugée plus coopérative. Quant à l’Union européenne, elle a été qualifiée de « pire que la Chine » par un président Trump qui aime les choses vite faites.

Statu quo et promesses creuses

Concernant la Chine, elle reste déterminante. D’abord parce que les autres pays ne veulent pas conclure d’entente avec les États-Unis qui compromettrait trop leurs relations avec elle. Mais aussi parce qu’on ne voit pas comment elle pourrait signer avec Washington quelque chose de vraiment substantiel avant la fin de leur trêve.

On semble se diriger vers un maintien des conditions actuelles accompagné de promesses chinoises plus ou moins creuses d’importer plus de biens des États-Unis et de tout faire pour freiner le trafic de fentanyl.

Mais, pour le reste, l’économie mondiale continuera d’être plombée par la plus importante hausse des tarifs américains depuis la Grande Dépression et le terrible climat d’incertitude entretenu par Donald Trump, a rappelé la semaine dernière le Prix Nobel d’économie et expert en commerce international Paul Krugman à ses abonnés sur la plateforme numérique Substack. « La guerre commerciale est loin d’être terminée. »

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