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Dans une récente tribune diffusée sur les réseaux sociaux, le comédien et ancien candidat péquiste Pierre-Luc Brillant évoquait un phénomène que peu osent critiquer publiquement : le lien entre la gentrification et certaines politiques urbaines dites progressistes. Parmi celles-ci, l’objectif de « ville sans autos » occupe une place de choix. Car oui, il existe bel et bien une corrélation entre l’embourgeoisement d’un quartier, son inaccessibilité croissante et l’ajout massif de pistes cyclables.
Faut-il voir dans le programme gauchiste de certains partis municipaux un facteur aggravant de la gentrification – et, par ricochet, de la crise du logement? La question mérite d’être posée.
Prenons un exemple concret : une avenue entière devient une piste cyclable. Résultat? Plus de stationnement pour les automobilistes. Selon l’idéologie dominante chez Projet Montréal – prolongement municipal de Québec solidaire sur certains plans – l’automobiliste type serait un bourgeois climatosceptique, insouciant de l’avenir de la planète. Pourtant, la réalité est bien différente.
Les automobilistes ne sont pas tous des cadres supérieurs vivant dans des quartiers aisés. Ce sont aussi des gens ordinaires : des travailleurs au salaire minimum, des familles monoparentales, des personnes âgées, des personnes en situation de handicap. Tous ces citoyens ont des besoins de mobilité concrets, et une voiture, pour plusieurs, n’est pas un luxe mais une nécessité.
Vivre à Pointe-aux-Trembles ou à Laval, et devoir se rendre dans un quartier central comme le Plateau-Mont-Royal, n’a rien d’évident lorsque les transports en commun sont peu fiables ou mal adaptés aux horaires atypiques. Supprimer l’accessibilité automobile revient souvent à exclure silencieusement une partie de la population. Cela contribue, indirectement mais sûrement, à transformer certains quartiers en enclaves homogènes, culturellement et socialement.
Le Plateau en est l’exemple par excellence. De plus en plus difficile d’accès, il devient un territoire quasi-autarcique, difficile à pénétrer pour quiconque ne correspond pas à un certain profil sociologique : jeune, urbain, sans enfant, souvent sans voiture. D’ailleurs, comme le rappelle Brillant, les ménages sans enfants représentent 80 % de la population du Plateau. Le message implicite est clair : les familles ne sont plus les bienvenues.
On pourrait croire à une simple coïncidence urbanistique. Mais il y a là un projet idéologique. Celui d’un urbanisme qui valorise une certaine forme de pureté progressiste au détriment de la diversité réelle – celle des classes sociales, des modes de vie et des besoins concrets. Résultat? Les familles, chassées des quartiers centraux, doivent s’exiler loin des services, de la culture, et du cœur battant de la métropole.
Ironie du sort : ceux qui militent pour ces mesures continuent à demander à leur beau-frère de Candiac un coup de main avec son pick-up pour un déménagement ou une sortie au chalet. Et pour quitter la ville, ils louent une Communauto. Bref, on condamne l’automobile en théorie, mais on en dépend toujours en pratique.
Il ne s’agit pas ici de nier les enjeux environnementaux ou de refuser toute forme de transformation urbaine. Il est sain de réfléchir à des villes plus vertes, moins polluantes, et mieux adaptées aux défis de demain. Mais cela ne peut se faire au prix d’une exclusion déguisée. Ce n’est pas aux citoyens les plus vulnérables de payer le prix de l’idéologie.
La société nord-américaine a été conçue autour de la voiture. On peut le regretter, mais on ne peut l’ignorer. Une politique progressiste devrait chercher à inclure, non à exclure. Et tant que l’automobile restera une condition essentielle d’accès à l’emploi, aux services, à la famille ou à la culture, toute politique urbaine qui en entrave l’usage doit être remise en question.
La ville sans autos ne doit pas devenir la ville sans pauvres, sans familles, sans diversité. Si l’idéologie prend le pas sur la réalité, alors ce n’est plus de progrès qu’il s’agit, mais d’un repli – un repli chic, propre, et bien pédalé.