NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life® Publicité par Adpathway
Les déclarations de l'écologiste Pierre Rigaux ont pointé du doigt la fabrication du comté et ses conséquences. Le président du Comité interprofessionnel du comté réagit.

Par Monique Henriet Publié le 14 mai 2025 à 21h50 ; mis à jour le 14 mai 2025 à 22h29
Le 24 avril 2025, les déclarations de l’écologiste Pierre Rigaux ont pointé du doigt la fabrication du comté et ses conséquences. Face à cette tourmente, Alain Mathieu, président du CIGC (Comité interprofessionnel du comté) réagit.
Le comté est engagé pour prendre toute sa part dans la protection de nos ressources et de l’eau en particulier. Notre nouveau cahier des charges, va dans ce sens avec des mesures jugées par nos administrations de tutelle comme des mesures exigeantes et très restrictives.
De 1 à 1,3 hectare par vache
Parmi ces mesures. « La première consiste à augmenter la surface qui doit être mise à disposition pour chaque vache laitière de 30 %. Ainsi, on passe d’un hectare à 1,3 hectare. On limite la taille des fermes, on limite le nombre de vaches par producteur à cinquante et on baisse la fertilisation de 20 %« , explique Alain Mathieu.
Ainsi, elle passe de 120 unités à 100 unités d’azote par hectare et par an, alors que les règles fixées par la directive nitrate sont de 170 unités. Si cela ne va pas dans le sens de la préservation de l’environnement, je ne sais pas comment ça s’appelle », insiste-t-il..
De 35 000 à 68 000 tonnes
Autre élément, « En plus de limiter les fertilisants de 70 % en dessous de la norme nationale, on inscrit aussi une mesure qui vise à apporter l’aliment aux plantes au bon moment. C’est la mesure des 200° C cumulés qui consiste à additionner les températures moyennes journalières positives à partir du premier janvier. Seules les températures moyennes positives sont comptées. On peut alors apporter l’aliment aux plantes pour les nourrir et faire leur croissance de l’année. Pas d’épandage avant les 200°« .
Concernant le doublement de la production de comté. « C’est une réalité. La production de comté est passée de 35 000 tonnes dans les années 90 à 68 000 tonnes selon les chiffres de 2024. Ce qui est faux, c’est de dire que cette production s’est faite en intensifiant les pratiques », réagit Alain Mathieu.
L’accueil progressif d’autres producteurs
« Cette production de comté a progressé, parce que les producteurs historiques se sont engagés dans des cahiers des charges exigeants et qu’ils se sont donnés les moyens pour faire un produit de qualité que les consommateurs ont choisi d’acheter ».
« Et c’est grâce à cette image que l’on s’est construite, que les producteurs de la filière ont pu accueillir des producteurs de la zone qui produisaient déjà du lait, mais pour des productions d’emmental ou des productions en lait conventionnel qui avaient du mal à vivre de leur métier. Ils ont été accueillis progressivement par la filière comté pour faire du comté et en vivre décemment. Et de cela, on en est fiers ».
Par ailleurs, le président rappelle que « l’herbe est le meilleur moyen pour notre espace de piéger le carbone. Est qu’est-ce qui permet d’avoir des prairies, si ce ne sont pas des ruminants. Nos vaches ont cette capacité, à entretenir nos paysages ouverts, et par la même occasion de lutter contre le réchauffement climatique« .
90 % de la production en France
Autre élément qui fait réagir Alain Mathieu, « l’idée fausse qui est véhiculée que le comté aurait vocation à nourrir le monde. Non, le comté est commercialisé à 90 % en France. Quant aux autres 10 %, la moitié est vendue en Europe (Allemagne, Espagne, Royaume-Uni). Les 4-5 % restant sont dans les pays lointains.
Et ce qui est commercialisé en Chine est inférieur à ce que l’ont fait déguster à la Maison du comté.
Enfin, concernant le nombre de bovins, « les statistiques publiques montrent que depuis les années 80 jusqu’à aujourd’hui, il a diminué. C’est une réalité. Notre filière comté est engagée, elle prend sa part dans sa problématique environnementale qui est multifactorielle, dans un contexte compliqué par le réchauffement climatique ».
Une tradition de 700 ans
Quant à cette polémique dont tous les médias se sont emparés : « Ces attaques sont gratuites et illégitimes pour une filière qui est engagée comme la filière comté. Nous sommes ravis de tous les messages de soutien, qui sont autant d’encouragements dans nos efforts pour produire un comté et perpétuer une tradition de 700 ans« , conclut-il.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.