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Renversement de situation à Toronto : une psychiatre de CAMH estime que Sabrina Kauldhar est maintenant apte à subir un procès pour triple meurtre, alors que l'un de ses collègues avait dit le contraire il y a deux mois. La femme de 30 ans est accusée d'avoir tué, en octobre, trois personnes en trois jours à Toronto, Hamilton et Niagara Falls.
Sabrina Kauldhar avait été jugée inapte à subir un procès à deux reprises, en novembre en prison puis en mars après un séjour d'un mois au Centre for Addiction and Mental Health [CAMH, Centre de toxicomanie et de santé mentale, traduction libre].
Insatisfaite, la Couronne avait réussi à obtenir un ordre de la cour pour prolonger l'hospitalisation de l'accusée pour y soigner la schizophrénie dont elle est atteinte.

Lance Cunningham, 47 ans, a été tué à Niagara Falls et Mario Bilich, 77 ans, à Hamilton. La troisième victime de 66 ans est Trinh Thi Vu, de Toronto.
Photo : Police régionale du Niagara
C'est au tour de la Dre Amina Ali de présenter ses conclusions à la cour. La Couronne ne cache pas son intention de faire casser le dernier diagnostic du Dr Roland Jones.
Interrogatoire de la psychiatre-légiste
La Dre Ali affirme que Sabrina Kauldhar est médicamentée avec des antipsychotiques depuis 60 jours et qu'elle continue à prendre ses médicaments en détention depuis qu'elle est retournée, à la fin mai, à la prison Vanier de Milton.
Elle n'affiche plus aucun symptôme et elle ne souffre plus d'hallucinations auditives ni d'aucun délire, dit-elle.
Couverte d'un fichu noir et vêtue de sa tenue de prisonnière verte, Sabrina Kauldhar ne cesse de se lever dans le box des accusés.

Un bouquet a été laissé à l'emplacement même où Mario Bilich a été poignardé dans le stationnement d'une école de Hamilton en octobre 2024.
Photo : Radio-Canada / Spencer Gallichan-Lowe
La Dre Ali ajoute que la prévenue est toujours aussi peu démonstrative qu'à son arrivée à CAMH et qu'elle a des difficultés d'élocution qui l'empêchent de faire des phrases complètes, mais que sa pensée est beaucoup plus cohérente et plus organisée.
Elle est capable de faire connaître au personnel ses besoins de base comme d'avoir ses repas, d'aller à la douche ou d'obtenir des produits hygiéniques, poursuit-elle. Elle répond bien en outre aux traitements.
La psychiatre précise que Mme Kauldhar lui a même dit un jour qu'elle voulait retourner au tribunal et qu'elle voulait se changer pour être présentable. Un signe que son état s'est bien amélioré selon elle.

La photo de police de Sabrina Kauldhar (à gauche) et une capture d'écran d'une vidéo de surveillance montrant l'accusée en train de marcher sur un trottoir.
Photo : SERVICE DE POLICE DU NIAGARA
La Dre Ali reconnaît que Sabrina Kauldhar a agressé violemment un patient et un membre du personnel le 5 mai (elle n'a toutefois pas été accusée à ce sujet, NDLR) et qu'elle a été mise en confinement cellulaire.
Elle affirme toutefois que la femme a été suffisamment consciente pour dire aux infirmières qu'elle ne ferait plus de mal à personne. C'est le seul épisode de violence de son séjour, admet-elle.
La médecin souligne que Mme Kauldhar a aussi été entraînée par le personnel à comprendre des enjeux d'ordre judiciaire pour la préparer à subir un éventuel procès.
À ce sujet, elle refuse de répondre aux questions, mais elle comprend le mot "homicide" et elle sait qu'elle a un avocat, dit-elle.

De gauche à droite : le procureur chargé des affaires courantes, William Deck; la juge de paix Veenboek; et Sabrina Kauldhar, de la prison Vanier, lors de sa première comparution le 4 octobre 2024 à Toronto.
Photo : Radio-Canada / Pam Davies
La Dre Ali explique néanmoins que son refus de répondre aux questions en retournant dans sa cellule n'est pas dû à sa santé mentale, mais plutôt un signe qu'elle est suffisamment consciente pour choisir de répondre ou non aux questions du personnel.
Je crois néanmoins qu'elle comprend de quoi elle est accusée, dit-elle.
La psychiatre affirme par ailleurs qu'elle a eu le temps de la rencontrer juste avant son audience de vendredi dans les cellules au sous-sol du tribunal.
Elle m'a reconnue et s'est montrée intéressée et elle m'a dit qu'elle voulait retourner à CAMH pour y être traitée et d'aller vous le dire, dit-elle.
Contre-interrogatoire de la défense
La Dre Ali reconnaît que l'accusée se lève souvent avant de s'asseoir et qu'elle a le regard fixe ou perplexe.
L'énonciation de ses paroles peut parfois être inintelligible, dit-elle en mentionnant qu'elle ne montre plus aucune attitude hostile.
L'avocat de la défense, Rick Frank, ne croit pas que sa cliente soit apte à subir un procès et elle rappelle que le personnel de CAMH a eu maille à partir avec sa cliente après son arrestation.

Le Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto, CAMH, est le plus important hôpital psychiatrique au Canada. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / CBC
Me Frank reconnaît que l'état de sa cliente s'est amélioré, mais il soutient que la Couronne n'a pas réussi à prouver l'aptitude mentale de l'accusée selon la prépondérance des probabilités.
Il remémore à la cour que la Dre Ali a déclaré que Sabrina Kauldhar est probablement apte à subir son procès, mais qu'il n'existe donc aucune certitude selon lui.
L'avocat rappelle en outre que le Dr Jones avait dit que sa compréhension du monde qui l'entoure est déficiente.

La troisième présumée victime de Sabrina Kauldhar, Trinh Thi Vu, a été retrouvée morte dans le sous-sol de cette maison le 1er octobre 2024.
Photo : Radio-Canada / CBC
Me Frank se réjouit en outre que sa cliente soit capable de demander une serviette pour aller à la douche, mais cela ne signifie pas qu'elle comprenne la réalité dans laquelle elle vit ni les procédures auxquelles elle fait face ni leurs conséquences.
Rien ne prouve qu'elle ne comprendra pas les procédures judiciaires si elle est jugée apte à subir un procès, lui répond la Dre Ali.
Même si elle ne comprend pas certaines de mes questions, cela ne veut pas dire qu'elle est inapte, souligne-t-elle.

Avant son arrestation, Sabrina Kauldhar louait cet appartement avec Trinh Thi Vu au sous-sol d'une maison près de l'intersection des rues Keele et Dundas à Toronto.
Photo : CBC
Dans son réquisitoire, la procureure Joanne Capozzi a demandé au juge de traduire en justice Sabrina Kauldhar, parce qu'elle est maintenant apte à subir son procès en l'absence de symptômes de psychose.
Elle est cohérente, elle n'est atteinte d'aucune incapacité intellectuelle et elle n'a plus de symptômes, résume-t-elle.
Me Capozzi assure que la femme comprend la réalité qui l'entoure, qu'elle contrôle ses interactions avec autrui et qu'elle est en mesure de faire le choix de ne pas répondre à des questions de son propre gré.
Dans son plaidoyer, Me Frank explique au contraire que sa cliente est toujours incapable de communiquer avec autrui, qu'elle montre encore certains symptômes liés à sa schizophrénie et qu'elle est déconnectée de la réalité.
Elle refuse toujours de s'impliquer dans les procédures criminelles, parce que sa psychose guide toujours son comportement, conclut-il.
Le juge Russell Silverstein, de la Cour de justice de l'Ontario, rendra sa décision mercredi.