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Un nouveau comité piloté par la directrice nationale de la protection de la jeunesse, Lesley Hill, veut s’attaquer au manque de cohérence dans les pratiques d’intervention et améliorer l’accompagnement des nouveaux professionnels du réseau. Le principal syndicat qui les représente espère des changements concrets.
« On a des jeunes intervenants sur le terrain qui commencent leur carrière en protection de la jeunesse. Donc, on retrouve les plus inexpérimentés face aux situations les plus complexes », résume en entrevue Lesley Hill.
« Les jeunes personnes intervenantes qui arrivent en poste sont trop souvent livrées à elles-mêmes, sans accueil structuré ni soutien suffisant, et ce, dès le premier jour », relève de son côté Sébastien Pitre, responsable du dossier de la protection de la jeunesse à l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS). « Elles sont surchargées d’entrée de jeu. Tant qu’on ne s’attaquera pas à ces problèmes fondamentaux, les démarches d’amélioration seront vouées à l’échec. »
Le syndicat, qui représente la majorité des intervenants en centre jeunesse et à la DPJ, s’insurge de ne pas avoir été informé de la création du nouveau comité.
Cette nouvelle « instance de concertation nationale », sous la houlette de la DPJ et de Santé Québec, réunira des chercheurs notamment issus de l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux et de l’Institut national de santé publique du Québec. Elle vise à la fois « l’application concrète des connaissances scientifiques sur le terrain » et « la mise en place d’un parcours structuré pour mieux soutenir les nouveaux professionnels ».
Le manque de formation et d’encadrement des nouvelles intervenantes avait déjà été montré du doigt dans le cadre de scandales survenus au sein de centres jeunesse comme celui de la Cité-des-Prairies.
Briser les silos
Derrière cette initiative se profile également une volonté de rebâtir un espace de dialogue, laissé vacant depuis la disparition de l’Association des centres jeunesse du Québec (ACJQ) en 2015, à la suite des grandes réformes du réseau de la santé.
« Ce qu’on a perdu, c’est la capacité de développer des pratiques cliniques cohérentes à l’échelle nationale. Il fallait recréer un mécanisme structurant », affirme Lesley Hill. « On ne remettra pas en place l’ACJQ, mais ce nouveau comité est très similaire en termes de fonction », explique l’ex-membre de la commission Laurent sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. « La recherche, il faut la connecter au terrain, pour que le savoir scientifique se rende jusqu’à l’enfant. C’est ça, notre défi. »
« Il y a un réel besoin de concertation, de vie commune », abonde Annie Fournier, directrice générale de Boscoville, un organisme de réadaptation impliqué dans le comité. « Au Québec, on est probablement l’un des endroits au monde où il y a le plus de chercheurs et d’innovation en intervention psychosociale. Mais trop souvent, ces travaux se font en silo. Il existe de très belles initiatives, mais elles ne sont pas toujours déployées à grande échelle », se désole-t-elle.
Ainsi, le réseau doit uniformiser ses pratiques en dressant un état des lieux des outils cliniques existants. L’objectif : recenser ce qui fonctionne, identifier ce qui doit être actualisé et repérer les angles morts à combler.
Le domaine du traumatisme psychique, par exemple, est déjà bien balisé : Boscoville a développé deux programmes, Pingouin et Polaris, afin d’installer une approche sensible à cette problématique dans les différents centres de réadaptation. À l’inverse, le monde des violences psychologiques, qui sont plus diffuses et moins visibles, manque encore de repères concrets et de guides cliniques adaptés.
À terme, le comité cherchera à structurer et répartir le travail au sein de la communauté scientifique afin d’éviter les dédoublements et de gagner en efficacité.
Ce comité s’inscrit dans une série d’instances mises en place par Mme Hill, dont un comité citoyen, un comité de producteurs de connaissances et un sous-comité réunissant exclusivement des jeunes. La directrice insiste sur leur création : « Ça fait beaucoup de comités, mais il faut croiser ces savoirs-là. Il faut entendre la voix des jeunes, celle des parents, celle du communautaire à travers l’instance citoyenne. Et il faut arrimer tout ça avec les milieux de recherche. »