Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

La plus grande île de la Grèce est un petit paradis pour les randonneurs.

Au sud-ouest de la Grèce, la Crète s’étend sur 260 km d’est en ouest et elle est parcourue par une longue chaîne montagneuse. Elle est donc un formidable terrain de jeu pour les adeptes de randonnées, ainsi que pour les gourmands qui aiment bien se nourrir au fil de leurs promenades.

La Canée comme camp de base

Chaniá, ou La Canée, ancienne capitale de la Crète, est située à l’emplacement de Cydonia, une ville minoenne. Cette civilisation antique s’est entre autres développée sur les îles de Crète et de Santorin des années 2700 à 1200 avant notre ère. Après quoi se sont succédé des occupations multiples. Dans notre ère seulement, les Crétois ont été sous les empires romain, byzantin, arabe, vénitien et ottoman avant de s’unir à la Grèce en 1913.

C’est ici, à Chaniá, que nous posons nos bagages pour toute la durée du séjour, afin de rayonner autour de la ville aussi magnifique que fascinante, plutôt que de bouger tous les jours après de longues journées de randonnée.

De là, nous mettons une heure en voiture pour rejoindre Lefká Óri, les montagnes blanches, l’un des six groupes de montagnes crétoises. Les populaires gorges de Samaria, reconnues comme réserve de biosphère à l’UNESCO depuis 1981, s’y creusent majestueusement.

À travers les sentiers rocailleux, des effluves de thym prédominent dans l’air ambiant. En regardant plus attentivement à nos pieds, on constate que des plants de ces lamiacées remarquables tapissent le sol. Nous comprenons d’où vient cet emblématique miel aux fleurs de thym sauvage, l’une des icônes culinaires de la Crète, reflétant parfaitement les particularités de son terroir.

Photo: Catherine Lefebvre La taverne Dialeskari est l'endroit parfait pour casser la croûte après une randonnée.

D’une plage à l’autre

Nous nous restaurons à la plage Marmara, une petite anse isolée, au sud des montagnes blanches. Une poignée de vacanciers se prélassent au soleil, pendant que d’autres profitent de la terrasse de la taverne — nom donné aux restaurants locaux en Grèce — Dialeskari.

Au menu, nous optons pour une salade dakos, un grand classique de la cuisine locale. À base de tomates et de croûtons de pain à la farine de caroube — une plante de la même famille que les légumineuses —, ils sont ici plutôt présentés sous forme de biscottes. Le tout est généreusement garni d’huile d’olive et de myzithra, un fromage frais au lait de brebis et d’origan. Nous l’accompagnons d’un tzatziki bien aillé, et d’une petite frette particulièrement désaltérante.

Le lendemain, c’est du côté de Balos que nous nous aventurons, au nord-ouest de l’île. À tous les coups, une randonnée nous attend pour nous permettre de nous rendre à destination. Par chance, une brise rafraîchissante de mai rend notre petite marche bien agréable. Le sentier escarpé, bordé de paysages majestueux, offre une vue à couper le souffle sur le lagon avant de descendre jusqu’à la plage.

Célèbre pour son lagon aux eaux peu profondes et pour son sable presque blanc, Balos est situé juste en face de l’île de Gramvoussa, connue pour sa forteresse vénitienne construite au XVI^e siècle, aussi occupée par les Turcs et qui a servi de repaire de pirates à l’époque ottomane.

Entre randonnées, pauses à la plage et repas gourmands, la Crète est un réel havre de plaisirs, gravée de multiples couches d’histoire. Vu son ampleur, cela donne déjà le goût d’y revenir pour l’explorer en entier.

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