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Près de 5 millions d'hippocampes destinés à la contrebande ont été saisis sur une période de 10 ans, révèle une étude (nouvelle fenêtre) (en anglais) de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC), qui explique que l'ampleur du phénomène est probablement bien plus importante.
Les chercheurs ont compilé des rapports publics de saisies et des articles journalistiques entre 2010 et 2021. Ils ont répertorié près de 300 saisies d’hippocampes concernant 62 pays. La valeur de ce trafic illicite s'élève à 29 millions $.
Comme la recherche ne se base que sur des données publiques, l'ampleur réelle du commerce illégal d'hippocampes serait bien plus importante, affirme Sarah Foster, auteure principale de l'étude et chercheuse à l'Institut des océans et des pêches de l'UBC, qui est également responsable du programme Project Seahorse, une organisation de protection de l'environnement marin.

Selon la chercheuse Sarah Foster, les hippocampes, comme cet hippocampe à long museau rouge, fascinent beaucoup de gens.
Photo : getty images/istockphoto / vojce
Aucune des saisies qui ont été étudiées par les chercheurs n’a eu lieu au Canada. Cependant, 19 dossiers liés aux hippocampes ont été ouverts depuis 2020 au pays, selon une déclaration d'Environnement et Changement climatique Canada.
Cela comprend 15 dossiers dans la région du Pacifique, concernant principalement des hippocampes séchés ou des produits à base d'hippocampe (par exemple des médicaments traditionnels ou des suppléments).
Ces animaux marins sont souvent utilisés dans la médecine traditionnelle et sont surtout envoyés vers la Chine et Hong Kong.
Un trafic complexe
L'étude fournit également des détails sur les méthodes de contrebande et la complexité des itinéraires de contrebande.
Sarah Foster explique que la plupart des saisies d'hippocampes ont été faites directement dans des bagages de passagers dans les aéroports, mais les volumes les plus importants étaient transportés par bateau.
En ce qui concerne les cargaisons maritimes, les hippocampes étaient souvent échangés contre d'autres espèces sauvages, comme les pingouins, ou produits d'espèces sauvages, comme l'ivoire d'éléphant, les écailles de pangolin, les concombres de mer et les ailerons de requin.
En élaborant des stratégies pour repérer et signaler le commerce illégal d'hippocampes, les autorités contribueront également à résoudre ce problème pour d'autres espèces marines et d'autres espèces sauvages.
Sarah Foster relate même une saisie au Vietnam. Les hippocampes semblaient provenir du Pérou, mais une enquête a révélé qu'ils venaient en fait d’Afrique de l’Ouest. Selon la chercheuse, pour contrer ce commerce mondial, les gouvernements doivent travailler ensemble pour échanger des informations et des stratégies sur la manière d'attraper les contrebandiers.
Des effets sur les écosystèmes
La vente d’hippocampes est légale, mais il faut un permis qui assure une récolte durable qui respecte les règles de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), signée par 183 pays, dont le Canada.
Ces permis sont très, très difficiles à obtenir, explique Max Valentine, directrice de la campagne sur la pêche illégale et la transparence d'Oceana, une organisation internationale de défense des océans.
La majeure partie de ce commerce illégal est fait par des personnes qui ne capturent pas [les hippocampes] avec les permis nécessaires ou qui ne respectent pas les réglementations en vigueur, constate la scientifique et militante, qui a été choquée par les conclusions de l’étude de l’UBC.
Elle précise que la capture illégale a de graves répercussions non seulement sur les populations d'hippocampes, mais aussi sur l'environnement sous-marin dans son ensemble, parce qu’ils sont capturés par de larges filets qui raclent le fond de l’océan. C’est largement considéré comme l'une des pratiques de pêche les plus destructrices de la planète, explique Max Valentine.
Elle ajoute que le retrait des hippocampes de l'environnement perturbe également la chaîne alimentaire.
Les auteurs de l’étude espèrent que, en mettant en lumière les problèmes auxquels font face les hippocampes, l'attention sera portée sur les menaces plus générales qui pèsent sur la vie marine.
Nous dison souvent qu'en sauvant les hippocampes nous sauverons les mers, conclut Sarah Foster.
Avec des informations de Charlotte Lepage