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Plusieurs membres de la communauté LGBTQ+ se trouvent parmi les 35 000 participants au Congrès international des Alcooliques anonymes (AA) qui se tient à Vancouver du 3 au 6 juillet. La présence de cette communauté dans les assemblées des AA, même si elle a été autrefois critiquée, a été reconnue officiellement dès le début du mouvement.
Drew, un alcoolique qui a vécu la majeure partie de sa vie d’adulte à Vancouver, est sobre notamment grâce aux Nooners, une rencontre quotidienne des AA destinées à la communauté LGBTQ+ qui existe depuis 1994 au centre-ville de Vancouver. En tant qu’homme trans, il voulait se voir reflété dans ces rencontres.

Drew montre une application dans laquelle il est possible de trouver toutes les assemblées des AA. En mettant le filtre LGBTQ, toutes les rencontres disponibles pour cette communauté s'affichent.
Photo : Radio-Canada / Gabriel Osorio
C'était très important pour moi. Cela signifiait qu'il était possible que je sois le bienvenu ici, que je puisse me rétablir et que ce programme puisse fonctionner pour tout le monde, se souvient Drew. Peu importe d'où je viens ou à quelle communauté j'appartiens, ce programme me donnera une nouvelle vie.
Une communauté particulièrement touchée
Selon le directeur du Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS), le Dr Alexandre Caudarella, il est difficile de calculer avec précision la prévalence de l’alcoolisme dans la communauté LGBTQ+. Le constat est qu’il y a plus de problèmes d’alcool dans ces communautés que dans la population générale.
Historiquement et encore maintenant, la majorité de l'explication vient vraiment de la stigmatisation et la discrimination qui est sentie par cette population, explique le Dr Caudarella.
Le plus qu'une personne de la communauté LGBTQ+ souffre de la discrimination, le plus qu'il y a des problèmes d'alcool. Les deux sont liés ensemble.
Le Dr Caudarella ajoute que le système de santé n’offre pas assez de services dédiés aux problèmes de drogue et d’alcool dans les communautés LGBTQ+. Selon lui, il est fantastique qu’il y ait des groupes AA spécifiquement pour cette communauté.
Une ouverture historique
Dès le début du mouvement, la question de la place des personnes homosexuelles a été débattue. Dans le balado des AA, Sobercast, il est possible de réentendre un discours de 1968 par Bill W, un des fondateurs des AA qui raconte l’origine de la tradition numéro trois qui dit que le désir d’arrêter de boire est la seule condition pour être membre des AA.
Il explique qu’en 1937, un homme homosexuel a demandé aux membres du groupe s’il était accepté. Certaines personnes ont exprimé leur désaccord, mais s’en est suivi une réflexion de groupe. Cela nous a amenés à réfléchir : qu'est-ce qui est le plus important, notre réputation ou bien est-ce notre caractère?, raconte le fondateur. Et qui sommes-nous lorsque nous considérons nos antécédents comme alcoolique, pour refuser à un homme sa chance?
Une résolution a ensuite été adoptée, avec seulement deux votes d’opposition et qui a mené à l’adoption de la tradition numéro trois.
Un reflet de la société
Andie Moss, une administratrice de Classe A (non alcoolique) au Conseil des services généraux des AA et qui est présente au congrès de Vancouver, admet qu’il reste des défis pour accueillir les communautés stigmatisées au sein de son mouvement, tout comme des défis existent dans la société en général.

À cause du sentiment de stigmatisation, la communauté LGBTQ+ est plus fortement touchée par les problèmes d'alcoolisme, selon le CCDUS.
Photo : Site web de Fierté Montréal
Nous faisons partie de la société dans son ensemble, mais c'est un endroit où les gens peuvent trouver de l'espoir et un but unique, insiste l’administratrice. Si vous voulez arrêter de boire, c'est ici que vous trouverez la fraternité.
Elle admet que la notion de spiritualité qui est au coeur des 12 étapes pour atteindre la sobriété au sein des AA représente souvent une barrière pour les alcooliques issus de la communauté LGBTQ+, à cause de traumatismes liés aux religions souvent moins inclusives.
Mme Moss comprend que cette barrière existe parce que de nombreuses personnes ont une définition traditionnelle de spiritualité. Mais le miracle, c’est quand on se rend compte qu'on peut croire en une puissance supérieure très différemment, d'une manière très individuelle, pour organiser notre vie quotidienne autour de ce qui est plus porteur d'espoir.

Vera s'est toujours sentie la bienvenue au sein des AA, même si elle est membre de la communauté LGBTQ+.
Photo : Radio-Canada / Gabriel Osorio
Vera, une femme très engagée dans le mouvement, sobre depuis 1989, s’est toujours sentie bienvenue dans les groupes AA, comme lesbienne. Elle a constaté, avec les années, que plus les membres faisaient partie des groupes depuis longtemps, plus les esprits et les coeurs s’ouvraient. Les personnes qui viennent d'arriver sont un peu plus fermées, mais avec le temps, comprennent que nous n'allons pas leur faire de mal, constate Vera.
Nous partageons deux choses. Nous avons un problème avec l'alcool, nous ne pouvons pas nous arrêter et nous voulons devenir sobres. Ce sont ces choses-là qui nous relient et nous unissent, et c'est à partir de là que tout le reste peut se développer.
Pour elle, non seulement les membres de la communauté LGBTQ+ sont les bienvenus et validés au sein des AA, mais le mouvement a besoin d’eux, pour assurer une représentation.