La décision de la municipalité de Porrentruy d’interdire jusqu’au 31 août sa piscine aux étrangers qui ne résident et ne travaillent pas en Suisse continue de faire des remous. Déjà jugée «regrettable» par le Gouvernement jurassien – qui ne la considère toutefois pas comme «juridiquement indéfendable», comme l’expliquait vendredi au Temps son porte-parole, Julien Hostettler –, voilà qu’elle s’attire des critiques à Berne. La Commission fédérale contre le racisme (CFR), chapeautée par le Département fédéral de l’intérieur, s’en émeut ce dimanche auprès du Blick alémanique. Selon elle, une telle interdiction généralisée est «problématique et irritante».
Le Temps a contacté sa présidente, Ursula Schneider Schüttel, qui confirme la position de la CFR. «A première vue, la décision de la municipalité ne va probablement pas à l’encontre de la norme pénale anti-discrimination – l’article 261bis du Code pénal, qui ne couvre pas le statut juridique ou la nationalité, explique la Fribourgeoise, à moins que l’interdiction ne vise en réalité un groupe particulier protégé. En revanche, il est possible qu’elle contrevienne à l’article 8 de la Constitution fédérale, qui établit un principe de non-discrimination.»