Une clinique mobile du Prostate Cancer Centre de Calgary parcourt l’Alberta pour sensibiliser les hommes au cancer de la prostate et les inciter à agir avant qu’il ne soit trop tard.

La clinique mobile The Man Van offre un test de dépistage gratuit dont le résultat peut nécessiter un suivi dans le système de santé provincial.

Créé il y a 25 ans, le Prostate Cancer Centre a lancé son programme The Man Van il y a 15 ans. L’objectif est de détecter des cas de cancer de la prostate suffisamment à temps pour qu'ils soient traitables.

Une réalité alarmante

Des données médicales canadiennes basées sur l’ADN montrent que ce cancer touche un Canadien sur huit, un Albertain sur six et un homme noir sur trois.

La clinique The Man Van multiplie ses tournées à travers la province, grâce à un réseautage efficace qui lui a déjà permis de tester le sang de 80 000 hommes albertains.

La clinique mobile multiplie les tournées à travers la province.

Photo : Radio-Canada / Jean-Marie Yambayamba

Ce test mesure le taux d’antigène prostatique spécifique (APS), une protéine générée par la glande masculine située sur la vessie appelée prostate. Le niveau de ce taux peut indiquer un cancer ou d’autres affections de la prostate qui nécessitent un traitement.

Du test au suivi médical

Le premier test sanguin lance la conversation et, il faut le souligner, le cancer de la prostate peut être traité, dit Keith Persaud, responsable communautaire du Prostate Cancer Centre pour Edmonton et le nord de l'Alberta.

Si votre APS est élevé, nous vous contactons par téléphone pour vous demander un second test, et si celui-ci reste élevé, nous vous aidons à naviguer dans le système de santé.

Keith Persaud est le responsable de la clinique mobile The Man Van pour Edmonton et le nord de l'Alberta.

Photo : Radio-Canada / Jean-Marie Yambayamba

La personne testée sera alors invitée à porter ce résultat à son médecin de famille ou, à défaut de cela, elle sera orientée vers un médecin, afin que son cas soit suivi dans le système de Services de santé Alberta.

Le traitement approprié est déterminé au moment de la conversation avec un urologue et dépend de l’âge, de l’activité, du niveau du cancer et des préférences du patient.

Une occasion à saisir

Keith Persaud exhorte les Albertains à ne pas hésiter à passer le test d’APS. Parfois, c’est trop tard… Le président Biden, qui a les meilleurs médecins du monde, est au quatrième stade du cancer de la prostate. Pourquoi? Parce qu’il ne s’était pas fait tester. C’est bien de le faire, insiste-t-il.

Le responsable communautaire de The Man Van ne peut expliquer pourquoi au Canada, ce cancer affecte un homme sur huit, alors qu’en Alberta, c’est un homme sur six. Il pense cependant que cela pourrait être dû au grand nombre de tests effectués en Alberta.

Notre programme n’existe qu’en Alberta et nulle part ailleurs dans le pays.

Ola Ibitla, un des hommes qui ont passé le test sanguin offert par la clinique mobile The Man Van lors d'un de ses arrêts à Edmonton.

Photo : Radio-Canada / Jean-Marie Yambayamba

Mieux vaut le savoir

Le Prostate Cancer Centre recommande vivement le test d'APS entre 40 et 70 ans. Un homme venu à l'une des sessions de The Man Van à Edmonton en reconnaît les avantages : La sensibilisation est essentielle pour savoir où on en est, car le traitement peut être coûteux, dit Ola Ibitla.

Keith Persaud souligne qu’en moyenne, 12 % des tests effectués par le programme The Man Van ont révélé un taux élevé d’APS ayant nécessité un suivi médical.