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La rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens occupés, Me Francesca Albanese, met en cause plusieurs dizaines d’entreprises, privées et publiques, qu’elle accuse d’être complices de « l’un des génocides les plus cruels de l’histoire moderne » dans un rapport présenté jeudi. Parmi elles, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ).
Dans le document intitulé De l’économie de l’occupation à l’économie de génocide, elle affirme en effet que le bas de laine des Québécois a investi près de 9,6 milliards de dollars canadiens dans les entreprises citées également dans le document, « en dépit de sa politique d’investissement durable et de sa politique en matière de droits de la personne ».
Le rapport pointe notamment l’augmentation des investissements de la CDPQ dans l’américaine Lockheed Martin, qui vend des avions de chasse F-35 à l’armée israélienne. Entre 2023 et 2024, la CDPQ aurait ainsi pratiquement triplé ses investissements dans l’entreprise, numéro un de l’armement dans le monde.
« Depuis les attaques du 7 octobre 2023, les F-35 et les F-16 ont joué un rôle essentiel pour doter Israël d’une puissance aérienne sans précédent, lui permettant de larguer environ 85 000 tonnes de bombes, de tuer et de blesser plus de 179 411 Palestiniens et d’anéantir la bande de Gaza », rappelle le document.
La Caisse aurait aussi quadruplé ses investissements dans Caterpillar et décuplé ses investissements dans HD Hyundai, qui fournissent de l’équipement et de la machinerie utilisés par Israël pour « la destruction systématique des habitations et des infrastructures civiles palestiniennes, y compris dans la mise en œuvre du génocide actuel ».
Jusqu’à 400 millions d’actifs en Israël
Déjà mise en cause dans un précédent rapport des Nations unies, la CDPQ a réagi jeudi en fin de journée, rejetant dans une déclaration les allégations selon lesquelles elle pourrait faciliter ou encourager des crimes internationaux par le biais de ses investissements.
La CDPQ met en avant le fait que « les investissements dans les compagnies mentionnées ne sont pas, pour la majorité, gérés par La Caisse directement ». Elle avance par ailleurs « détenir une infime partie d’actions dans les compagnies » citées dans le rapport, ce qui limiterait sa capacité à les influencer directement. Enfin, elle dit agir « en pleine conformité avec toutes les exigences du droit canadien ».
En mai dernier, son président et chef de la direction, Charles Emond, affirmait déjà en commission parlementaire que la situation n’était pas « blanche ou noire » en matière d’investissement dans le secteur de la défense.
Interrogé par la députée solidaire de Verdun, Alejandra Zaga Mendez, M. Emond affirmait également que la Caisse avait stoppé ses investissements en Israël. « On a une politique claire en ce sens-là » , avait-il alors assuré. Il avait aussi confirmé que la CDPQ possédait de « 300 à 400 millions d’actifs » dans le pays.
Pour Raymond Legault, porte-parole de la Coalition du Québec URGENCE Palestine, la CDPQ se fait complice d’entreprises dont les avions, bulldozers et autres équipements servent « directement à la mise en œuvre du génocide à Gaza ».
« La CDPQ, avec l’argent de l’épargne collective des Québécois, choisit honteusement d’augmenter ses investissements dans ces compagnies. C’est notre responsabilité commune de sortir notre argent, que gère la Caisse, des crimes en Palestine ! » a-t-il lancé par voie de communiqué.
« S’attaquer au système »
La rapporteuse de l’ONU Francesca Albanese appelle désormais les pays à instaurer un embargo complet sur les armes, à cesser toutes les activités commerciales avec Israël et à s’assurer que les entreprises sont poursuivies en justice pour leur implication dans les violations du droit international.
« Ce que je dénonce, ce n’est pas une liste, c’est un système, et il faut s’y attaquer », a-t-elle assuré au moment de présenter son rapport. Nous devons inverser la tendance. »
Me Albanese a déjà accusé Israël de génocide sur la population palestinienne à Gaza et d’une politique globale d’apartheid à plusieurs reprises dans les derniers mois. Plus de 56 000 Palestiniens ont été tués à Gaza par l’armée israélienne depuis octobre 2023, selon les chiffres du ministère de la santé de Gaza, jugés fiables par les Nations unies. Et plus de 90 % des habitations ont été détruites ou endommagées.
À noter qu’au mois de février 2025, Israël a quitté le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, emboîtant le pas aux États-Unis qui ont pris une décision similaire.
Vente d’armes
Selon un récent rapport d’Affaires mondiales Canada, le Canada a exporté en 2024 des équipements militaires vers 78 pays (autres que les États-Unis) pour un total de 2,5 milliards de dollars, enregistrant ainsi une légère hausse de 12 % comparativement à 2023.
Si l’Arabie saoudite demeure, pour une neuvième année consécutive, le premier marché pour les armes canadiennes (1,3 milliard), Israël a vu de son côté la valeur des exportations d’armes canadiennes baisser de près de 40 %. Ces dernières s’élevaient à près de 19 millions de dollars en 2024.
Parmi les marchandises et les technologies vendues à l’État hébreu, on retrouve notamment de l’équipement électronique conçu pour un usage militaire (10,5 millions), des aéronefs et de l’équipement aéronautique (5 millions), ainsi que des bombes, des roquettes, des missiles et autres dispositifs explosifs (3,2 millions).
Conformément à la Loi sur les licences d’exportation et d’importation et au Traité international sur le commerce des armes, auquel le Canada a adhéré en 2019, Ottawa ne peut délivrer de licences d’exportation d’armes, de munitions, de matériel ou d’armements de guerre à un pays donné s’il existe un risque sérieux que ces armes soient utilisées pour commettre ou pour faciliter une violation grave du droit international.