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La caricaturiste Coco à la rencontre du caribou montagnard

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Coco, caricaturiste de Charlie Hebdo et de Libération, rescapée du terrible attentat contre Charlie Hebdo survenu à Paris en 2015, est partie à la recherche du caribou montagnard dans le parc de la Gaspésie ce week-end. Sans surprise, elle est revenue sans en avoir aperçu, mais l’animal continuera de nourrir son travail.

Invitée du Festival international du journalisme de Carleton-sur-Mer, cette croqueuse de réel, qui mettait les pieds pour la première fois en Amérique, a aussi un intérêt immense pour la cause animale, à laquelle elle a d’ailleurs consacré son dernier livre, Pauvres bêtes. Le deuxième tome mentionnera le fragile caribou montagnard québécois, compromis par la perte croissante de son habitat.

Coco, alias Corinne Rey, est en quête de beauté. Ça l’aide à faire face au quotidien et aux blessures laissées par l’attentat islamiste qui a coûté la vie à douze personnes gravitant autour de Charlie Hebdo, parmi lesquels on trouvait les plus grands caricaturistes de France. Elle n’oubliera jamais, bien sûr, ce jour où deux terroristes cagoulés et armés de kalachnikovs lui ont intimé, dans l’escalier, d’ouvrir la porte de la rédaction où se trouvaient ses collègues.

Petite sous son épaisse chevelure noire et frisée, souriante malgré tout, elle répond avec une générosité infinie aux questions qu’on lui pose. Elle parle de Cabu, décédé sous les balles en 2015, qui lui a enseigné comment 50 % du travail du dessin d’une caricature tient dans le regard que l’on donne au personnage. « Avec son travail au Canard enchaîné et à Charlie, Cabu a inspiré beaucoup de gens parce qu’il cernait tout de suite les personnages politiques. » Il y avait aussi Charb, Honoré, Elsa Cayat, Wolinski, Bernard Maris, Tignous et les autres. Simon Fieschi, le plus jeune du groupe, webmestre du journal, est décédé près de dix ans plus tard, l’an dernier. « Une autre victime de l’attentat », dit-elle.

Dessiner pour survivre

Dessiner, jour après jour, lui permet de survivre. Son livre, Dessiner encore, est né lorsqu’il lui a fallu témoigner en cour d’assises, en 2020, du déroulement des événements le jour de l’attentat. « Je me suis rendu compte qu’il fallait que je pose un peu mon témoignage, que je sois précise dans ce que j’avais à dire. Je voulais être juste et j’ai commencé à dessiner un peu pour voir ce que ça donnait. Et je me suis rendu compte qu’il y avait quelque chose qui passait. J’y arrivais. […] Ça m’a aidé à témoigner. […] Les témoignages, c’était quelque chose. On expulse quand même une souffrance qu’on a tue, qu’on a chuchotée pendant des années entre nous. Et même si les gens connaissent un peu les faits, c’est très différent de le dire comme ça dans une cour d’assises et même devant des journalistes. »

Dans Dessiner encore, elle raconte, et dessine, la prise d’otages, les mitraillettes pointées sur elle, la terrible menace entendue : « C’est Charb ou toi ». Puis retentissent les bruits des coups de feu, et les pages suivantes sont noires. Couvertes de petites hachures à l’encre que Coco a tracées des heures durant. « J’ai fait ces pages la nuit, j’ai gratté des pages comme ça pendant des heures. Et en fait, pour moi, ça suffisait à raconter le silence de mort qui s’est abattu à ce moment-là, raconte-t-elle. J’avais trop de respect pour eux pour les montrer [les morts], mais ça suffisait à dire tout. Ils ont été l’éveil pour moi. Ils ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Ils m’ont tout donné pour que je puisse dessiner, être curieuse. Je n’ai pas de formation journalistique, je suis une journaliste sur le tas. Je pense que le moteur principal du journaliste, c’est la curiosité. Et puis l’envie, politique et engagée, de montrer des choses, de dénoncer. »

Se lever et affronter

Après le 7 janvier 2015, Coco dit avoir vieilli d’un seul coup. D’une jeune caricaturiste de 32 ans, jeune mère, elle est devenue l’une des plus anciennes chez Charlie Hebdo et a dû assurer l’encadrement des nouveaux. « Malgré tout, on avait envie de continuer le journal. Il y avait une espèce d’injustice de se dire que le journal allait mourir. Parce que c’était quand même la volonté des terroristes de tuer le journal. On ne voulait pas leur donner ça. C’était vraiment la juste réponse à donner. Bien sûr que c’est un choix. C’est un choix un peu décisif, mais c’est le meilleur choix qu’il y avait à faire », raconte-t-elle.

Je suis émerveillée par la biodiversité dans son ensemble, que ce soit les insectes ou les oiseaux, toutes les espèces.

— Coco

Après, il a fallu accepter de déménager le journal dans un lieu secret, tolérer la présence constante de gardes du corps. Encore récemment, Coco a reçu des menaces de mort après sa caricature, parue dans Libération, illustrant la famine à Gaza et mettant en scène un musulman qui ne pouvait pas manger un rat avant le soir à cause du ramadan. « Pour moi, ça dénonçait la famine et l’état des lieux actuel en Palestine », dit-elle.

C’est dans la beauté du monde, en particulier celle de la nature, qu’elle trouve matière à ressourcement.

« Je suis émerveillée par la biodiversité dans son ensemble, que ce soit les insectes ou les oiseaux, toutes les espèces, dit-elle. Mon livre parle à la fois de la condition animale et de l’humanisme, des gens qui s’occupent d’eux […] Il y a aussi des sujets de maltraitance, comme la corrida, qui est un vrai sujet, qui n’est toujours pas interdite, sous prétexte de tradition de divertissement. » Et il y sera aussi question du déclin tragique du caribou montagnard québécois…

Elle suit de près les travaux du naturaliste britannique David Attenborough. « C’est vraiment quelqu’un d’incroyable, cette vie, cette curiosité d’aller voir les espèces, d’aller les recenser, d’aller étudier les plantes. Je trouve ça vraiment fascinant. Qu’est-ce qu’il y a de plus humaniste que ça ? Je ne vois pas. Je suis fascinée par les céphalopodes aussi, parce qu’ils ont des formes d’intelligence vraiment phénoménales. Si je n’avais pas été caricaturiste, j’aurais été naturaliste. »

Pour elle, les journalistes devraient s’inquiéter de la fatigue informationnelle qui guette le monde. Plutôt que de baisser les bras devant l’effort à accomplir, « on devrait se lever et affronter ».

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