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La bibliothèque Le Prévost, située dans Le Patro de Villeray, sera rebaptisée au nom de Caroline-Dawson en 2030, après ses rénovations. La mémoire de la très aimée autrice québécoise, découverte avec Là où je me terre (remue-ménage) et décédée en mai 2024 des suites d’un cancer des os, sera ainsi honorée. Elle a laissé trois livres derrière elle, et de nombreux lecteurs émus. « Je pense que Caro aimait les bibliothèques plus que n’importe quel autre lieu », a confié au téléphone son frère et légataire, Nicholas Dawson. « Plus, même, que les écoles, où elle travaillait, et qu’elle adorait. »
Elle racontait en 2020, dans Là où je me terre, son livre le plus populaire : « La biblio municipale a débroussaillé un sentier du désir que j’ai emprunté sans savoir qu’au bout il y aurait la possibilité de déplier d’autres destins que celui auquel j’étais promise ».
« Je me suis trouvée devant le plus bel édifice que j’avais vu à Montréal. Je demeurerai alors convaincue pour le restant de mes jours que ces lieux se doivent d’être beaux pour que l’on sente que ça importe », poursuivait l’autrice d’origine chilienne.
La biblio rénovée qui portera son nom sera-t-elle un de ces beaux lieux ? Ce sera du moins la première bibliothèque au Canada à viser la certification d’efficacité énergétique PassivHaus, et le premier bâtiment public de Montréal.
Elle passera de 1340 m² à 4635 m², et deviendra une « bibliothèque jardin », à côté d’un parc également rénové, comme l’a déjà relaté Le Devoir.
C’est l’arrondissement qui a approché la famille et fait la proposition de nommer cette néo-biblio Caroline Dawson. L’autrice habitait le Plateau Mont-Royal, mais a habité Villeray quelques années.
Trois livres, de nombreux lecteurs
Arrivée au Québec en 1986 à l’âge de sept ans, sociologue et prof de cégep, Caroline Dawson publie en 2020 son récit d’autofiction Là où je me terre, qui relate son parcours de réfugiée et son enfance au Québec.
Le livre est un succès auprès des lecteurs, remporte le Prix littéraire des collégiens et trône plusieurs années parmi les meilleurs vendeurs du palmarès Gaspard.
Le recueil de poésie Ce qui est tu suit en 2023 chez Triptyque, ainsi que le livre pour enfants Partir de loin, sur l’immigration, à La Bagnole, en 2024.
La bibliothèque Le Prévost, au moment de l’annonce de son changement de nom vendredi, ne possédait pas Ce qui es tu, dans sa collection. « Peut-être qu’il a été élagué ?…. », s’est désolée au téléphone la bibliothécaire, qui ne savait pas qu’elle parlait à une journaliste. « Au moins, on en a une copie numérique. »
Plusieurs des bibliothèques de Montréal portent des noms d’écrivains : Julio Jean-Pierre, Serge Bouchard, Mordecai Richler, Réjean Ducharme, Saul Bellow (prix Nobel de littérature 1976).
Si les délais de rénovations sont respectés — le financement pour cette rénovation est annoncé depuis 2013 — la bibliothèque Caroline-Dawson sera la cinquième de Montréal à arborer le nom d’une femme, sur les 48 qui constituent le réseau.
Madame Dawson rejoindra ainsi la poète Marie Uguay (biblio du Sud-Ouest), la bibliothécaire au long cours Hélène Charbonneau (Ahuntsic) et l’enseignante et directrice d’école Jacqueline de Repentigny (Verdun). La biblio de Saint-Charles sera pour sa part rebaptisée Éva-Circé-Côté en 2027, après ses rénovations.
Ce seront alors 10 % des bibliothèques du réseau de Montréal qui porteront des noms de femmes, plutôt que d’hommes (comme William-G.-Boll, Père Ambroise ou Robert Bourassa) ou de lieux (comme Rosemont, Saint-Michel ou Langelier).
Rappelons qu’actuellement, parmi les dix plus grandes villes du Québec, Montréal est au bas du palmarès, avec ses 6 % de noms de femmes données aux bibliothèques, juste devant Terrebonne, qui n’en compte aucun.
À Montréal, l’initiative Toponym’Elles vise depuis 2017 à « augmenter le nombre de toponymes féminins dans la ville et de mettre en lumière les réalisations des Montréalaises qui se sont démarquées, mais aussi de celles qui ont œuvré dans l’ombre », selon le site Internet de la ville.
D’autres détails suivront.