Le ministère des Ressources naturelles de la Nouvelle-Écosse vient d’ajouter quatre minéraux critiques à sa liste, dont l'uranium.

Ces minéraux sont :

• l’uranium, employé en énergie nucléaire et en technologie médicale;
• la silice à haute pureté, utilisée dans les panneaux solaires et les semi-conducteurs;
• l’argent, utilisé dans les panneaux solaires et les dispositifs thermo-électriques;
• le tellure, employé dans les panneaux solaires et les dispositifs thermo-électriques.

Le gouvernement provincial a aussi annoncé mercredi la création d'une liste de quatre minéraux stratégiques. Ce sont :

• l’agrégat, pour la construction des bâtiments et des routes;
• l’or, pour les appareils électroniques, en dentisterie et en finance (comme monnaie ou investissement);
• le gypse, pour la construction et l’agriculture;
• la potasse, qui sert d’engrais et qui a des usages industriels.

Il y a maintenant 20 minéraux critiques sur la liste provinciale.

Le gouvernement provincial affirme que son soutien à l'extraction des minéraux critiques et stratégiques a pour but de créer de l'emploi, d'attirer des investisseurs et d'avancer la transition vers des énergies propres.

Le ministre néo-écossais des Ressources naturelles, Tory Rushton, croit qu’il y a plusieurs avantages à faire partie de cette liste, notamment la possibilité de recevoir des fonds du gouvernement fédéral pour mener des projets d'exploitation minière.

Il affirme que ces minéraux peuvent être extraits de manière environnementalement responsable.

Des réserves soulevées par l'opposition et des écologistes

Karen McKendry, du Centre d’action écologique, note cependant que l’extraction de minéraux consomme énormément d'eau.

En pleine crise climatique, est-il nécessaire de faire de l’extraction minière qui utilise autant d’eau ou devons-nous mieux protéger nos ressources en eau? demande-t-elle.

L’organisme basé à Halifax est d’avis que les acteurs de l’industrie ont davantage l’oreille du gouvernement que les citoyens qui ont exprimé des réserves sur l’extraction minière lors de séances de consultation.

Claudia Chender est la cheffe de l'opposition officielle. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Darren Calabrese

La cheffe de l’opposition officielle en Nouvelle-Écosse accuse le gouvernement progressiste-conservateur de s’enfoncer dans des stratégies incertaines, sans prendre le temps de consulter ou d'écouter les scientifiques ou les citoyens, dont les communautés autochtones.

Le gouvernement a indiqué qu’il faudra attendre des décennies pour creuser le sol afin d'aller chercher ces minéraux, alors pourquoi s’engager dans cette voie aujourd’hui? demande Claudia Chender.

Sean Kirby, directeur général de l’Association minière de la Nouvelle-Écosse, soutient que l’extraction des minéraux critiques créera de nouveaux emplois.

Sean Kirby est directeur général de l'Association minière de la Nouvelle-Écosse.

Photo : fournie par Sean Kirby

Il espère que des projets d’extraction seront menés dans un ou deux ans et demande à la province de créer un ministère spécialement consacré à ce secteur.

Le gouvernement doit vraiment réduire le fardeau administratif tout en respectant l'environnement, soutient-il.

Trois secteurs auraient été ciblés par la province pour l'extraction de minéraux critiques : Louisville, Northbrook et East Dalhousie.

D’après le reportage d’Agathe Boucart