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L’Université de Sudbury, dans le nord de l’Ontario, est tout près de son objectif d’autonomie. Après avoir annoncé l’an dernier la relance officielle de ses activités en français, elle franchit cette semaine un jalon majeur : le gouvernement ontarien lui accorde le financement qu’elle réclame depuis plusieurs mois.
L’Université de Sudbury s’était détachée de la Laurentienne en 2021, alors que cette dernière traversait une grave crise financière durant laquelle elle s’est mise à l’abri de ses créanciers et a supprimé plusieurs programmes en français. Depuis, l’établissement postsecondaire a entamé une restructuration pour être en mesure d’offrir elle-même des cours aux francophones du nord de la province.
Lundi, avec l’annonce du financement de 10,8 millions de dollars par le gouvernement ontarien, l’Université a franchi une « étape extrêmement importante », souligne Serge Miville, recteur et vice-chancelier de l’établissement. Dans les mots du recteur, il s’agit d’un « sceau d’approbation » essentiel que la province donne à l’Université.
« Le postsecondaire est une juridiction provinciale. Le fait que la province appuie notre projet, c’est ce que demandait la communauté depuis longtemps », affirme-t-il en entrevue avec Le Devoir. Selon lui, l’établissement porte une ambition vieille de plus d’un siècle, soit celle d’offrir une université de langue française dans la grande région de Sudbury.
Ce geste s’inscrit dans une démarche plus large visant à répondre aux besoins spécifiques de la communauté franco-ontarienne, selon lui. L’Université de Sudbury est aussi le lieu où a été hissé pour la première fois le drapeau franco-ontarien, qui fêtera ses 50 ans en septembre 2025. « C’est hautement symbolique », note-t-il.
Mais au-delà du symbole, M. Miville insiste sur les données préoccupantes concernant le recul du français dans la région. Entre 1971 et 2021, la proportion de personnes parlant le français à la maison dans la région métropolitaine de recensement du Grand Sudbury a diminué de 48,72 %, selon les données de Statistique Canada. Le nombre de personnes ayant le français comme langue maternelle est passé de 49 710 à 37 135, une baisse de 25,3 %.
Selon lui, ces statistiques révèlent des problèmes systémiques d’accès aux études et de vitalité linguistique dans le Nord-Est ontarien. Il estime que l’Université de Sudbury peut jouer un rôle correctif. Il évoque notamment le fait que les personnes bilingues ou francophones en Ontario génèrent une contribution économique importante, « plus de 80 milliards au produit intérieur brut de l’Ontario », ce qui justifie, à ses yeux, un investissement stratégique dans leur formation.
L’Université de Sudbury accueillera ses premiers étudiants à l’automne 2025.
Frais de scolarité
En parallèle de l’annonce de financement, l’Université de Sudbury a révélé qu’elle offrirait à ses étudiants la gratuité scolaire pour la rentrée 2025. Les droits de scolarité d’environ 6088 $ seront entièrement couverts par une bonification de l’aide financière. Autrement dit, des bourses seront offertes à tous les étudiants pour leur permettre de couvrir leurs frais de scolarité. « C’est pas le financement gouvernemental, c’est uniquement nos propres fonds qui sont désignés pour des bourses étudiantes », souligne Serge Miville.
Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.