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“L’Intérêt d’Adam” : Laura Wandel de retour à Cannes, en ouverture de la 64e Semaine de la Critique

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Sur la Croisette, personne n'a oublié la présentation, en juillet 2021, d'Un monde à Un Certain Regard. Dans son premier long métrage (après Les Corps étrangers, qui avait concouru pour la Palme d'or du meilleur court métrage en 2014), la Belge Laura Wandel frappait fort, livrant un thriller scolaire intense, récompensé du prix Fipresci de la critique internationale. Avant de s'imposer en 2022 à la cérémonie des Magritte, décrochant sept statuettes, dont celles des meilleurs premier film, réalisation et montage.

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Deux grandes actrices

Quatre ans plus tard, Laura Wandel n'a plus eu droit aux honneurs de la sélection officielle cannoise pour L'Intérêt d'Adam, mais bénéficiait d'une très belle exposition. Son deuxième film a en effet été dévoilé, mercredi soir au Théâtre Croisette, en ouverture de la 64e Semaine de la critique, où il a été accueilli très chaleureusement.

Preuve de l'impact d'Un monde, Wandel peut compter cette fois un casting prestigieux, avec, en tête d'affiche, Léa Drucker et Anamaria Vartolomei, la nouvelle coqueluche du cinéma français, lancée dans le Lion d'or L'Événement d'après Annie Ernaux et revue en Maria Schneider et dans Traffic de la Roumaine basée en Belgique Teodora Ana Miha. Tandis qu'elle est aussi partie à la conquête d'Hollywood dans Mickey 17 de Bong Joon-no).

Anamaria Vartolomei : "Imaginez ce que Maria Schneider a dû ressentir alors qu'elle a été prise par surprise"

Dans L'Intérêt d'Adam, la jeune actrice franco-roumaine incarne Rebecca, mère célibataire d'Adam, un petit garçon de quatre ans hospitalisé par décision de justice pour malnutrition aggravée. Infirmière en chef du service de pédiatrie qui s'occupe de l'enfant, Lucy (Léa Drucker) est réticente face aux mesures de visites imposées à la mère : deux heures par jour à l'heure des repas pour nourrir Adam, qui ne supporte la sonde gastrique et qui se laisse dépérir en l'absence de sa mère. Contre l'avis de ses collègues et de son chef de service, elle choisit de laisser une chance à Rebecca…

« Maria », deuxième long métrage de la Française Jessica Palud, avec Anamaria Vartolomei dans le rôle de Maria Schneider et Matt Dillon dans celui de Marlon Brando.

L'année dernière, Anamaria Vartolomei était déjà venue sur la Croisette pour défendre "Maria" de la Française Jessica Palud, dans lequel elle incarnait Maria Schneider, l'actrice abusée par Brando et Bertolucci dans "Le Dernier tango à Paris". ©O'Broter

Une soirée en pédiatrie

Après s'être intéressée au harcèlement scolaire dans Un monde, Laura Wandel continue d'explorer le thème de l'enfance en souffrance pour sonder les dysfonctionnements de notre société. Avec une question complexe : l'infirmière peut-elle faire confiance à une mère qui, en étant persuadée d'agir pour le bien de son fils, lui fait en fait du mal ? Faut-il suivre à la lettre le protocole ou laisser parler son humanité ? Un dilemme impossible à trancher et que refuse de trancher la cinéaste, qui laisse à ses personnages leur part d'ombre et de lumière.

"Un monde": un film qui ne rassurera pas ceux qui ont des enfants dans leur entourage

Resserré sur 1h15, le temps d'une soirée à l'hôpital, le récit se suit comme une sorte de thriller du réel, tourné au cœur d'un vrai service pédiatrique. Où, en plus de l'histoire d'Adam, Laura Wandel trouve le temps de capter d'autres situations, en collant aux basques de cette infirmière surchargée, mais qui trouve toujours le temps d'un sourire, d'une parole aimable envers ses jeunes patients et leurs parents. Dans une description sans fard de l'état de délabrement de l'hôpital public.

Pour l'accompagner dans cette immersion sans temps mort, la cinéaste belge peut compter sur l'engagement de ses deux comédiennes. Omniprésente à l'écran, Léa Drucker fait preuve d'une grande justesse pour transcrire, dans chacun de ses gestes, l'humanité de son personnage. Tandis qu'Anamaria Vartolomei campe une mère dépassée, qui aime sans aucun doute son fils, mais qui conserve sans cesse une part d'ambiguïté quant à son comportement envers lui.

« L’Été dernier », 14e long métrage de Catherine Breillat, avec Léa Drucker et Samuel Kircher.

En 2023, Léa Drucker était en Compétition à Cannes dans "L'Été dernier " de Catherine Breillat. ©September

L'Intérêt d'Adam Drame Scénario et réalisation Laura Wandel Photographie Frédéric Noirhomme Montage Nicolas Rumpl Avec Léa Drucker, Anamaria Vartolomei, Jules Delsart, Alex Descas, Laurent Capelluto… Durée 1h18

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