Il est tout aussi sidérant qu'un autre homme de compromis, Rachid Madrane, ex président socialiste du parlement bruxellois, ait également été "oublié". Au fond, faut il s'en étonner ? Pas vraiment, tant le PS bis bruxellois a comme marque de fabrique, un mode de fonctionnement rappelant le stalinisme, le goulag en moins.

Obstination suicidaire

Ancien haut cadre dirigeant du PS bruxellois, Merry Hermanus, dénonce sur son blog, "l'obstination suicidaire d'Ahmed Laaouej qui bloque depuis un an toute possibilité de constituer un gouvernement". Hermanus dit tout haut ce que pensent de nombreux socialistes, sans oser "sortir du bois".

Un PS bis "débats interdits"

Le PS bis est un parti "débats interdits". Peu de temps après son élection, Laaouej avait promis d'organiser un grand colloque sur la laïcité. Il n'a jamais eu lieu. Il n'y a pas eu davantage de réflexion menée sur la vraie nature de la NV-A. Les militants socialistes n'ont pas été consultés. Il est plus simpliste de s'échanger des gros mots – "raciste", "islamophobe", "séparatiste"… - plutôt que de s'asseoir autour d'une table pour tenter de négocier un compromis où personne ne perd la face.

Evolution "à la Mélenchon"

Le PS bis d'Ahmed Laaouej inquiète le PS de Paul Magnette. Beaucoup de socialistes wallons sont effarés par la dérive autocratique d'une partie du PS bruxellois. Ils craignent une évolution "à la Mélenchon" d'Ahmed Laaouej, prêt à tout pour accéder au pouvoir. Quitte à embarrasser Paul Magnette, qui n'apprécie que modérément les fanfaronnades de son leader bruxellois.

Résoudre sans tabou le cas Laaouej

Entre Laaouej et Magnette, il y a souvent eu de la friture sur la ligne. Pour l'heure, Laaouej est intouchable. Battu par le MR lors du scrutin de juin dernier, le PS bruxellois a néanmoins limité les dégâts. Il a globalement moins reculé que le PS wallon. Magnette n'a donc pas le choix. Il devra continuer à vivre avec ce caillou dans la chaussure. Tôt ou tard, il devra pourtant résoudre le cas Laaouej. Sans tabou.