Language

         

 Publicité par Adpathway

L’indignation est-elle une question d’âge?

1 month_ago 5

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Assiste-t-on à une fatigue de l’indignation ? S’indigne-t-on trop… ou pas assez ? Et pour quelles raisons ? Dans ce texte de notre dossier sur le sujet : une discussion intergénérationnelle sur les sources d’indignation.

Le Devoir a réuni quatre personnes de générations différentes pour discuter de ce qui les indigne.

L’indignation est-elle une question d’âge ? Les raisons de s’indigner changent-elles selon qu’on est au début, au milieu ou à la fin de notre vie active ? Il est facile de supposer que oui, tant les portraits qu’on se fait des différentes générations sont différents. Mais… est-ce vraiment le cas ?

À l’invitation du Devoir, Hélène Dumais (boomer, 77 ans), Tariq Msirdi (génération X, 51 ans), Mathieu Gélinas (millénarial, 33 ans) et Jeanne Roberge (génération Z, 27 ans) ont discuté de ce qui provoque leur indignation. Leurs échanges montrent que, si leurs perspectives sur les questions de l’heure sont forcément influencées par leur âge, leurs préoccupations fondamentales sont plus semblables qu’on aurait pu le croire.

Regard sur leur génération

Mathieu Gélinas lance la discussion en abordant les sentiments partagés qui animent ceux qui ont son âge : pour lui, la génération des millénariaux nage en pleine errance. « On est un peu assis entre deux chaises. La plupart d’entre nous sont nés à l’aube du nouveau millénaire et ont vécu plusieurs changements technologiques. » Il observe que beaucoup de gens de son entourage vivent des remises en question, des changements de carrière et des interrogations existentielles.

Photo: Jean Balthazard Le Devoir, montage Le Devoir Hélène Dumais (boomer, 77 ans), Mathieu Gélinas (millénarial, 33 ans), Tariq Msirdi (génération X, 51 ans) et Jeanne Roberge (génération Z, 27 ans)

Jeanne Roberge, pour sa part, estime que sa génération vit plutôt un sentiment de perte de repères. « Pour changer de carrière, il faut d’abord en avoir une », répond-elle à Mathieu. Pour elle, il est difficile d’envisager un avenir en raison de la crise climatique, mais également de l’inflation et de la crise du logement. « Savez-vous le nombre de personnes que je connais qui prennent des antidépresseurs, qui vivent de l’anxiété, de la dépression à cause de ce qui se passe », exprime-t-elle. La jeune femme de 27 ans, qui étudie les enjeux liés à l’identité de genre, déplore également la montée de la droite et les propos discriminatoires qui, selon elle, ne sont pas l’apanage des baby-boomers, mais sont bien présents au sein de sa propre génération.

Hélène Dumais fait partie de ceux qui se sont levés pendant la Révolution tranquille et le mouvement souverainiste, une époque de tous les possibles, selon elle. « Toute la démarche du Parti québécois, on l’a suivie dès le départ. On accompagnait René Lévesque et Jacques Parizeau. À ce moment-là, on pouvait être proches d’eux. » À cette génération qui fut au front pour propulser le Québec dans la modernité, les plus jeunes reprochent souvent d’avoir oublié ses idéaux progressistes d’autrefois. À 77 ans, Hélène se désole aussi de voir s’effriter la cohésion sociale qu’elle a autrefois connue, mais remarque, comme Jeanne, que le conservatisme n’est pas nécessairement une question d’âge.

Pour Tariq Msirdi, les X, souvent perçus comme une génération oubliée, font le pont entre les plus jeunes et les plus âgés. « On est passé du monde analogique […] au numérique. Et nous n’avons pas à blâmer les générations plus jeunes parce qu’ils ont utilisé les technologies que nous avons inventées », souligne-t-il, en référence aux critiques adressées aux Z et aux Y concernant leur dépendance technologique. « Ce n’est pas en retirant les cellulaires que nous allons évoluer », ajoute-t-il, se disant inquiet des effets de l’interdiction des téléphones dans les écoles à la prochaine rentrée. Une mesure qui, selon lui, risque plutôt d’accentuer la fracture entre enseignants et élèves.

La politique du moindre mal

Crise du logement, problèmes d’accès aux ressources en santé, hausse du coût de la vie… Les sources d’indignation ne manquaient pas lors de la dernière campagne électorale fédérale. Si la guerre tarifaire du président américain a pris beaucoup de place, c’est plutôt le changement climatique qui inquiète le plus nos quatre participants. « L’intrigue perpétuelle dans laquelle on vit en ce moment, c’est quelle génération, au singulier ou au pluriel, de décideurs va prendre le taureau par les cornes et s’attaquer à la question environnementale », lance Mathieu Gélinas, qui ne croit pas que les élus envoyés à Ottawa changeront les choses.

Pour Hélène Dumais, bien que l’économie ait été centrale dans la dernière élection, collectivement, il faut changer notre vision. « L’économie est toujours conçue sous sa forme capitaliste. C’est un gros obstacle au changement. Il va falloir que ça change, qu’on modifie notre conception, notre consommation. Ça fait appel à tellement de changements dans nos habitudes que je ne suis pas sûre que c’est possible. Toute la question environnementale, j’ai l’impression qu’on avance en arrière et ça, ça me désespère », confie-t-elle.

Jeanne Roberge pousse encore plus loin la réflexion : pour elle, l’espoir est déjà perdu. « On me dit qu’en 2030, il va faire trop chaud et qu’on sera arrivés au point de non-retour. J’aime bien que les autres aient espoir en moi [et en ma génération], mais moi, je n’ai pas d’espoir pour le futur. »

Ces propos font réagir Tariq Msirdi, qui est père d’un garçon de 16 ans. « C’est notre responsabilité à nous autres de leur léguer un bon héritage, surtout du côté de l’environnement. On a un contrat social. »

Une identité québécoise multiple

Issues de parcours et de milieux différents, les quatre personnes réunies pour cette conversation apportent chacune une perspective singulière. Né au Maroc, Tariq Msirdi est arrivé au Canada en 1990, avant les attentats du 11 septembre, qui, selon lui, ont profondément transformé la perception qu’on a des immigrants au Québec. À ses yeux, le projet souverainiste qui a enflammé la jeunesse d’Hélène Dumais n’est pas suffisamment rassembleur : « Il faut chercher une façon d’exister comme société francophone en Amérique du Nord, rétablir nos relations avec nos voisins du Sud et rassembler toutes les factions du Québec pour que le projet soit viable. Autrement, c’est un échec. »

Hélène Dumais est d’accord sur ce dernier point. « Moi, j’appelle ça des bonbons mélangés. Il y a 30-40 ans, la nation canadienne-française était très homogène. Elle se repliait sur elle-même pour se protéger, mais maintenant, on n’aura pas le choix d’ouvrir très grand les bras », exprime celle qui considère que le Québec est beaucoup plus riche en accueillant des immigrants. Elle est également d’avis qu’on a tendance, politiquement, à les instrumentaliser.

Tariq Msirdi croit également qu’on ne doit pas attribuer tous les maux de la société aux immigrants. « La crise du logement, ce n’est pas seulement la faute de l’immigration. On doit préparer des conditions gagnantes pour bien les accueillir. » Selon lui, ce n’est pas en rendant moins accessible l’accès à nos universités aux étudiants internationaux que nous allons faire face aux plus grandes puissances mondiales comme la Chine et les États-Unis. « On a besoin de démographie, on a besoin de beaucoup de monde », avance-t-il.

La question de la langue, régulièrement source de débats animés au Québec, n’a pas échappé à la discussion. « Je trouve qu’au Québec, on a tendance souvent à parler comme si on était les seuls francophones dans ce pays, note Mathieu Gélinas. J’ai déjà été un souverainiste, je ne le suis plus maintenant, désolé. Je trouve qu’on oublie souvent nos compatriotes francophones dans le reste du pays. »

Jeanne Roberge, elle, y voit un malaise identitaire plus profond. « On a un traumatisme comme société où il y a les francophones, et au-dessus les anglophones. On est un peuple qui se victimise, qui doit toujours se défendre contre “l’autre” parce que sinon, on va perdre », explique-t-elle en faisant référence à la crainte de perdre la langue française.

Sans vouloir faire peser l’avenir uniquement sur les épaules de la jeunesse, Mathieu Gélinas rappelle l’importance de transmettre des valeurs humaines dès le plus jeune âge. « Il y a une grande richesse dans les rapports humains. Ça fait tellement défaut aujourd’hui. On n’a jamais été aussi connectés et, à la fois, ironiquement, si tristement déconnectés les uns des autres. » Pour les participants, la polarisation actuelle n’est pas foncièrement une affaire de génération, mais plutôt le symptôme d’un manque de dialogue.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway