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Réfugiée en Inde, Akbar est sans nouvelle de sa nièce depuis plus d’une semaine. Elle fait partie d’un groupe d’une quarantaine de membres de la minorité rohingya que, selon l’ONU, leurs familles et leurs avocats, l’Inde a rejeté à la mer.
« Je l’ai sortie de la gueule du loup quand nous avons fui le Myanmar il y a près de huit ans. Et maintenant, elle y est de retour », a déclaré à l’AFP Akbar (prénom modifié).
La semaine dernière, Tom Andrews, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits humains au Myanmar a ouvert une enquête sur ces allégations, dénonçant des « actes inadmissibles ».
L’Inde n’a fait aucun commentaire.
En majorité musulmans, les Rohingya sont persécutés au Myanmar. Des milliers d’entre eux risquent chaque année leur vie en fuyant la répression et la guerre civile dans leur pays par la mer, souvent à bord d’embarcations de fortune.
Plus d’un million d’entre eux ont trouvé refuge dans des camps de fortune au Bangladesh.
Pour sa part, l’Inde a accueilli 22 500 réfugiés enregistrés auprès de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR), indique l’association Refugees International.
Naufragés
Selon des témoignages recueillis par l’AFP auprès de deux réfugiés, les autorités indiennes ont interpellé le 6 mai un groupe de 43 Rohingyas, dont un mineur de 16 ans, qu’elle avait convoqué pour recueillir leurs données biométriques.
Placés dans un centre de détention, ils ont ensuite été conduits dans un aéroport proche de New Delhi, d’où ils ont décollé pour les îles Andaman-et-Nicobar, au large du Myanmar, ont précisé ces sources.
Le 8 mai, certains de ces réfugiés ont appelé leur famille vivant à Delhi pour leur dire qu’ils avaient été jetés à la mer depuis un navire de la marine indienne, équipés d’un gilet de sauvetage.
L’AFP n’a pas pu vérifier ces déclarations de manière indépendante.
Un groupe de rebelles myanmarais en guerre contre la junte myanmaraise, les forces Ba Htoo, a affirmé à l’AFP qu’il avait recueilli les naufragés le 9 mai sur une plage de Launglon Township, près de la ville de Dawei dans le sud du pays.
« Nous leur venons en aide et nous les laisserons libres de circuler où ils veulent si c’est sans danger », a assuré un porte-parole du groupe.
Un avocat de New Delhi représentant les réfugiés de cette communauté, Dilwar Hussain, s’est dit « inquiet pour leur sécurité et leur bien-être ».
Les familles de deux réfugiés rohingya expulsés début mai ont saisi la Cour suprême indienne.
L’Inde n’est pas signataire de la Convention de 1951 sur les réfugiés, qui interdit formellement l’expulsion d’individus dans des pays où leur vie ou leurs droits sont menacés.
« Attaque ciblée »
Colin Gonsalves, avocat à la Cour suprême et fondateur de l’ONG Human Rights Law Network, a cependant contesté la détention et l’expulsion de ces Rohingyas devant la plus haute instance judiciaire indienne. Selon sa requête, les « lois constitutionnelles de l’Inde prévoient une protection » des non-citoyens en matière de liberté et de droit à la vie.
D’autres expulsions ont été récemment rapportées.
Plus tôt en mai, des médias indiens ont affirmé que plus d’une centaine de Rohingyas avaient été « refoulés » d’Inde vers le Bangladesh.
Selon Yap Lay Sheng, de l’ONG Fortify Rights, a dénoncé une « attaque ciblée visant des individus perçus comme des étrangers musulmans ».
Le frère de l’un d’entre eux a affirmé à l’AFP sous couvert d’anonymat que ce groupe avait été victime d’insultes. Il a expliqué que les réfugiés avaient été « accusés d’être impliqués » dans l’attentat commis le 22 avril au Cachemire indien, à l’origine d’une grave confrontation militaire entre l’Inde et le Pakistan au début du mois.
« Mon frère m’a imploré de quitter l’Inde afin d’éviter que je me retrouve dans sa situation », a expliqué cet homme, qui vit en Inde depuis plus d’une décennie.
« Ils auraient dû nous expulser tous et tous nous jeter à la mer », a-t-il poursuivi, « nous aurions eu la paix en sachant que nous étions ensemble ».