L'île Granville, une destination prisée à Vancouver, populaire auprès des touristes, des artistes et des habitants de la région, cherche des moyens de financer des réparations à ses infrastructures de 300 millions de dollars.

Le lieu accueille notamment plus de 300 commerces ainsi qu'un espace de travail et d'exposition pour les artistes.

Le directeur général de l’île Granville, Tom Lancaster, estime que jusqu'à 300 millions de dollars sont nécessaires pour la modernisation des infrastructures de ce pôle artistique et touristique populaire.

M. Lancaster précise que les bâtiments nécessitent d'importantes rénovations structurelles, notamment la toiture du célèbre marché public.

L'île Granville attire près de 10 millions de visiteurs chaque année.

Photo : Radio-Canada / Philippe Moulier

Située en plein cœur de Vancouver, l’île Granville a vu son histoire moderne commencer à la fin des années 1970, lorsque le conseil municipal a accepté de transférer le terrain au gouvernement fédéral, qui a transformé ce terrain industriel en un espace public attirant maintenant 10 000 visiteurs par année.

Bien que le terrain appartienne à Ottawa, il est géré par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL).

Nous avons les mains un peu liées à cause de la gouvernance. Le modèle semble être au point mort ou tout simplement ne pas fonctionner aujourd'hui, a déclaré le conseiller municipal de Vancouver, Mike Klassen, qui a qualifié l'île de joyau et qui partage l’avis du directeur général de l'île voulant qu'une revitalisation était nécessaire.

Des bâtiments corrodés, des infrastructures qui existent depuis des décennies, tout cela ne représente pas bien la ville. Je pense que si nous voulons nous attaquer sérieusement au problème, nous allons devoir investir.

Comment financer la cure de jeunesse ?

L'île a organisé un événement la semaine dernière pour discuter de son avenir, avec une table ronde.

Une idée, évoquée dans une vidéo présentée lors de l'événement, était de demander aux habitants leur avis sur la création d'une éventuelle Fondation de l’île Granville, qui leur permettrait d’amasser des fonds auprès des donateurs intéressés.

Construisons des logements, a pour sa part suggéré Mike Harcourt, un ancien maire de Vancouver et ancien premier ministre de la Colombie-Britannique qui a assisté à l’événement sur l'avenir de la péninsule.

Mike Harcourt a déclaré que les paliers supérieurs de gouvernement ne sont pas disposés à financer des projets de nos jours sans créer davantage de logements.

Il a également suggéré que l’un des nombreux stationnements ou bâtiments délabrés de l’île pourrait être mieux utilisé pour quelques immeubles d’appartements de taille moyenne qui pourraient être à la fois des logements au prix du marché et des espaces réservés aux artistes.

Plus de 300 commerces, studios et installations ont pignon sur rue à l'île Granville.

Photo : Lyne Barnabé

La suggestion de construire des logements est huée

Lorsqu’il a présenté son idée au public lors de l’événement, il a été chaleureusement hué.

Si les gens ont des suggestions pour résoudre ce problème, autre que signer un chèque de 500 millions de dollars ou laisser le marché privé s’installer et transformer le tout en une entreprise commerciale, je pense que mon option est raisonnable.

Tom Lancaster n'a pas exclu l'idée, affirmant qu'à ce stade-ci, nous devons vraiment tout examiner, mais il a reconnu que, pour beaucoup, l'idée d'un changement à l’île Granville est difficile.

Les gens veulent que les choses changent, mais ils veulent que cela reste pareil.

Le directeur général de l’île espère que tirer la sonnette d'alarme incitera les commerçants et les artistes de l’île Granville et les habitants de la région à s’unir pour penser à l’avenir de la péninsule.

La SCHL a déclaré qu'aucun projet de développement de logements n'est actuellement prévu, tout en ajoutant : Nous souhaitons vivement collaborer [avec les parties prenantes] pour comprendre comment l’île Granville devrait évoluer et s’améliorer.

Avec les informations de Justin McElroy