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Nouveaux maîtres chanteurs
Publié le 31/05/2025 à 16:00
C’est un phénomène très inquiétant et en pleine expansion. Le chantage aux photos à caractère sexuel, favorisé par l’intelligence artificielle, vise des adolescents de plus en plus jeunes. Les professionnels de la protection de l’enfance tirent la sonnette d’alarme.
« T fraîche. Trop belle. T la première fille à qui je peux parler. T pas comme les autres. » Compliments, flatteries et émojis bien choisis suffisent à faire tomber Louise dans le piège. Élève en cinquième, l’adolescente ne se méfie pas. « J’avais 200 amis sur Instagram alors qu’au collège j’avais seulement une vingtaine de connaissances ! C’est ultra-banalisé de parler à des inconnus à l’autre bout de la France. » Lui prétend avoir 15 ans, elle en a 12. Il maîtrise tous les codes d’expression des adolescents sur les réseaux. Un climat de confiance s’installe. « Je n’avais aucune idée de ce qu’était l’amour. J’avais l’impression d’être une élue. Il était super sympa. »
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La discussion prend rapidement une autre tournure. « Il est devenu plus engageant. Il m’écrivait que je l’excitais. J’ai eu peur et je lui ai dit qu’il était barjot, puis il m’a rassurée : “On prendra notre temps.” » Trop tard. « De fil en aiguille, je me suis fait retourner le cerveau. » À ce stade-là, Louise est déjà victime de grooming : « Le terme désigne la mise en confiance du mineur par un pédocriminel. Il va examiner son profil sur les réseaux sociaux, ses faiblesses, ses centres d’intérêt pour pouvoir échanger vite et efficacement. Il utilise un pseudonyme pour se faire passer pour un mineur », explique le lieutenant-colonel Cyril Colliou, directeur adjoint de l’Ofmin (Office mineurs), créé en 2023 et composé de policiers et de gendarmes.
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Par Constance Vergara