Et si les personnes à qui nous remettons nos vies pensaient à mal? Si elles avaient des objectifs cachés, d’atroces desseins? Et si le système de santé devenait un système de supplices? Après Eat the Rich! l’année passée, le Festival international du film fantastique de Neuchâtel (NIFFF, dont Le Temps est partenaire) aborde à nouveau une passionnante – et pas évidente – thématique par le bias de l’imaginaire. Alors qu’en 2024, on boulottait volontiers du nanti, cette fois, on arpente les couloirs sans fin des hôpitaux, dans de terribles films.
Il ne s’agit pas de conspuer les soignants que l’on applaudissait aux balcons de mars à mai 2020, lorsqu’un virus rongeait le monde. A Neuchâtel, il y aura bien quelques brutales déviations en blouses blanches comme l’inoubliable infirmière Kathy Bates dans Misery, mais les 20 films choisis balaient le champ de manière large. Le directeur du NIFFF Pierre-Yves Walder détaille un peu: «Après les représentations des élites dans le fantastique, le thème du care s’est naturellement imposé.» Il le juge «d’une actualité brûlante, à travers ses abus, ses injustices et la violence systémique qu’il provoque». A ses yeux, «le cinéma de genre est un outil, un champ d’exploration infini et passionnant» face à cette lourde thématique.